Sommaire de l'intervention du ministre de la Santé luxembourgeois, Mars Di Bartolomeo

La stratégie luxembourgeoise en matière de lutte contre les comportements addictifs poursuit l’objectif général d’atteindre un niveau élevé de protection en termes de Santé publique et de Sécurité publique.

Le plan d’action national en la matière met clairement l’accent sur le domaine de la prévention primaire. Si la prise en charge thérapeutique est préférable aux mesures de réduction des dommages ces dernières sont jugées plus indiquées que l’absence de toute activité visant la réduction des risques associés à l’usage de drogues. Toutes ces mesures sont graduelles et complémentaires et contribuent à atteindre l’objectif général cité.

En ce qui concerne plus particulièrement la prévention primaire, il s’agit de ne pas se centrer sur les substances proprement dites ou leur statut légal, mais bien sur les modalités du comportement de consommation, sur l’individu et sur son environnement. En ce sens, les efforts de prévention qui se veulent efficaces devront inclure les drogues illicites, les médicaments psychotropes et autres, l’alcool, le tabac, les comportements sexuels, les addictions au jeux, etc.. L’individu directement concerné est au centre du travail de prévention mais son entourage et l’environnement dans lequel il vit en sont indissociables.

La prévention ne se limite pas à interdire certains comportements et/ou à la mise à disposition d’informations fiables à un large public. Encore faut-il offrir des alternatives viables, impliquer le plus grand nombre d’acteurs et diversifier les approches par rapport aux besoins spécifiques des groupes cibles et environnements sociaux.

La stratégie nationale vise une prévention globale qui ne cible pas exclusivement les drogues illicites mais bien des contextes générateurs d’addiction.

Le slogan: "La prévention nous concerne tous" est porteur de sens à plusieurs égards !

Un défi majeur de toute stratégie de prévention est en effet la mobilisation de capacités et ressources locales. Afin de garantir la pérennité des programmes de prévention il faut les enraciner et les faire évoluer dans leurs environnements respectifs pour ensuite leur donner une autonomie. Le projet de ’Prévention des addictions dans les communes’ est une illustration parlante de cette approche. 13 communes luxembourgeoises participent à un programme de bien être des habitants et de leur environnement. Sont impliquées dans ce programme multi-communal les responsables de la commune, des groupes de prévention composés d’habitants et de commerçants des communes en question et le Centre national de Prévention des Toxicomanies. Une méthodologie similaire est adoptée au sein de certaines écoles (Projet :Schoul op der Sich).

Aussi, la prévention ne connaît pas d’âges. C’est ainsi que la stratégie nationale vise les plus jeunes tout comme les adolescents et jeunes adultes à l’aide d’instruments adaptés. On peut citer les ‘kits de prévention’ destinés aux enfants entre 3 et 15 ans et utilisés dans les écoles par des enseignants formés à leur utilisation.  Le jeu "ECSTASIA" développé dans une coopération interrégionale permet d’aborder une large palette de situations de vie et de consommation avec des jeunes dans les écoles et les milieux récréatifs. Une autre initiative qui a pu profiter des échanges d’expériences transfrontalières est le ‘Projet d’intervention précoce chez les primo-consommateurs (FreD)’ qui souligne une fois de plus la nécessité d’intervenir de façon précoce.

La pédagogie de l’aventure (Out-Time et Natur Pur) appliquée à des populations scolaires ou à des groupes de jeunes en difficulté dans le cadre de la coopération au sein du Groupe de Mondorf est également un exemple de bonne pratique et de mise en commun de ressources inter-régionales.

Il existe d’autres domaines d’interventions tels que les familles, les lieux de travail, les milieux récréatives/festifs/sportifs, etc. Ils sont trop nombreux pour les détailler ici. Cependant ils ont en commun qu’ils profitent tous de la diversité des approches locales et régionales par rapport à un problème commun et persistant. Le message à véhiculer par nous tous, au niveau national ou dans le cadre des activités collectives telles que celles menées au sein du Groupe de Mondorf doit être celui d’une action concertée, multidisciplinaire et pro-active.

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