Verbatim de la conférence de presse donnée par Jean-Claude Juncker et Lydie Polfer à l'issue du Conseil européen de Lisbonne

......exposé, non pas au milieu de la nuit mais presque au milieu de la nuit, un certain nombre d'éléments dont nous pensions qu'ils pouvaient trouver introduction dans les conclusions du conseil. Cette impression que nous avions hier soir s'est révêlée exacte aujourd'hui de sorte que je peux me dispenser de refaire devant vous un exposé que j'ai déjà fait la nuit dernière. Je voudrais dire, qu'en conclusion de ce Conseil, l'appréciation que nous portons sur le travail accompli par la Présidence portugaise, et notamment par le Premier ministre du Portugal, les décisions d'aujourd'hui se situent dans la mouvance comme le disent les conclusions du Conseil européen sur l'Emploi de Luxembourg, le processus dit de Luxembourg a été conçu par ceux qui l'avaient imaginé comme devant permettre à l'Union européenne de dégager un engrenage vertueux entre les politiques nationales de l'emploi et des aspects européens d'une politique de l'emploi, il n'est pas étonnant que le Conseil européen d'aujourd'hui reconfirme le processus de Luxembourg et se dispense de la nécessité d'ajouter un autre processus.

La plupart des décisions que nous avons prises s'inscriront donc dans l'application des règles et des modalités que nous avions retenues à Luxembourg. A partir d'aujourd'hui, l'Europe s'est dotée d'un programme d'action qui traduit sa volonté de devenir au cours de la décennie présente une force motrice du point de vue de l'économie mondiale. L'Europe fait part de son intention de tout faire pourque la croissance revenue en Europe devienne une croissance durable, sans inflation, riche en emplois qui se fonde sur l'innovation et la modernité. Le Conseil européen de Lisbonne a su échapper aux dangers des chiffres vides et des idées sans contenu, au contraire avons-nous sur base d'une stratégie globale compréhensible de chiffres quantifiables quantifiés et vérifiables démarré une politique que nous allons revisiter une fois par année au niveau du Conseil européen pour voir ensemble où les faiblesses européennes ont su persister, où les forces européennes ont été amplifiées et pour mesurer la distance entre forces et faiblesses et par conséquent nous partons de Lisbonne avec le sentiment d'avoir fait du travail utile et d'avoir ajouté à tant d'ambitions européennes qui existent déjà des ambitions cette fois-ci concrètes qui si elles devaient toutes se réaliser auront fait de l'Europe un continent où il fait mieux vivre.

Comme j'avais l'occasion de vous dire hier soir ce que je pensais des éléments de contenu et que je ne voudrais pas vous faire l'injure de verser dans la répétition facile par conséquent stupide, je vous proposerai de passer immédiatement au jeu des questions et réponses après avoir donné l'occasion à Madame le ministre Polfer de revenir si elle le veut sur les aspects relatifs à la politique extérieure et de sécurité commune.

(Madame Polfer): Merci. En introduction, je reprendrai les remarques que le Premier ministre a fait c'est à dire que hier soir on a déjà eu l'occasion d'aborder des problèmes des Balcans et j'avais insisté sur la nécessité que l'Union européenne avait, donc de mieux coordonner les différentes politiques et surtout de mieux coordonner aussi les initiatives des différents partenaires à ce programme et aujourd'hui effectivement cette mission a été confiée à Monsieur Solana, le haut représentant pour justement assurer une plus grande cohérence des politiques de l'Union européenne à l'égard des Balcans occidentaux mais aussi à promouvoir la visibilité et d'améliorer la coordination avec le pacte de stabilité et les autres efforts de la communauté internationale, il a étè appelé à faire un rapport sur des projets précis pour le prochain CAG.

Donc on a donc fait une proposition concrète pour dans le sens dont on avait parlé hier soir. On a aussi réaffirmé notre attachement à la résolution 1244 du Conseil de Sécurité qui est un important signal politique envers tous les acteurs de la région et qui contribuera, on l'espère à une stabilité durable de la région. Si tout cela évidemment, et cela a été évoqué par plusieurs intervenants hier soir, le cadre financier est effectivement celui qui a été fixé dans l'agenda 2000 et cela a été rappelé dans les conclusions d'aujourd'hui, mais je suis évidemment prête à répondre aussi à toutes les questions supplémentaires que vous voudrez poser sur ce sujet au-delà de la discussion que nous avons eue hier soir.

Est-ce qu'on n'a pas fixé d'objectif pour faire baisser l'exclusion sociale comme le demandait la Commission afin de passer de 18% à 15% en 2005 et à 10%?

Cet objectif n'a pas été repris sous cette forme là mais nous avons décidé de nous donner des instruments qui nous permettent de mesurer la réalité du phénomène de l'exclusion et de la pauvreté, nous sommes tombés d'accord pour dire que les états-membres à l'intérieur des plans d'actions nationaux - processus de Luxembourg - devraient se fixer des objectifs nationaux en la matière.

... favoriser la création de nouvelles sociétés issues des technologies nouvelles, quels moyens l'Europe peut-elle se donner pour vérifier que les nouveaux emplois créés ne seront pas des emplois mineurs c'est-à-dire à travers lesquels il ne sera pas si bon vivre ou il ne fera pas si bon vivre?

La référence que j'ai faite à un continent sur lequel il ferait bon vivre relève non pas du constat scientifique mais de l'espoir politique qui se fonde sur de solides convictions politiques, une première précision. Une deuxième je crois que les emplois qui vont voir le jour dans le cadre de la mise en application des décisions que nous avons prises ici ne seront pas des emplois précaires, même aux Etats-Unis nous constatons que les emplois qui relèvent de la New Economy comme on dit un peu en simplifiant outrancièrement la réalité quotidienne des travailleurs ne sont pas des emplois précaires, les nouvelles technologies ne sont pas susceptibles de créer comme disent les sociologues du travail de mauvais emplois. Donc, je ne partage pas ce souci que j'ai cru apercevoir à travers votre façon de poser une bonne question pour laquelle nous avons la bonne réponse.

Question???

Le Gouvernement français n'a pas abattu ses cartes sur les différents éléments de contenu qui relèveront de l'agenda social, je pars de l'idée et je la développerai lundi et mardi à Paris lors d'une visite officielle de travail que seront repris au niveau de l'agenda social un certain nombre d'éléments qui figuraient déjà dans la déclaration sur les droits fondamentaux des travailleurs du 18 décembre 89 de Strasbourg, je voudrais que nous tenions compte de l'évolution que l'Europe a prise depuis le marché intérieur a été largement parachevé, 11 pays aujourd'hui, 12 pays à partir du 1er janvier prochain avec l'entrée de la Grèce font partie de l'Union économique et monétaire, nous sommes engagés dans un processus qui tente à une meilleure coordination des politiques fiscales, économiques de toute façon, il est à mes yeux évident que du point de vue de la compétitivité élémentaire il y a des règles sociales, je veux parler de celles qui relèvent du droit du travail qui méritent coordination.

Nous voudrions donc qu'un cordon sanitaire entoure les marchés d'emploi en Europe, nous aimerions que l'agenda social et là je fais confiance au Premier ministre français ne devienne pas un agenda de la déréglementation frénétique mais réflète une réflexion équilibrée que nous ne nous abandonnions pas aux plaisir des mots d'ordre à la mode où on dit libéralisation par tout et dans tous les secteurs où on fait comme si les salariés étaient les ennemis de l'emploi mais que nous réhabilitions la dimension sociale de l'Europe. J'aurais voulu que nous puissions nous mettre d'accord sur ces principes lors du Conseil de Lisbonne, cela n'a pas été possible, j'ai la ferme conviction que le Gouvernement emploiera ses meilleures forces et ses meilleurs talents pour amener l'Europe là où elle devrait être depuis le début.

Question??????

Je crois qu'il y a surtout un déséquilibre de visibilité d'abord parce que ceux qui ont préparé l'Union économique et monétaire, j'étais parmi eux, avait donné l'image que l'Europe des années 90 serait d'abord celle de l'assainissement budgétaire et que cet assainissement budgétaire se ferait très nécessairement au détriment des intérêts des travailleurs, or je persiste à croire que l'Union économique et monétaire ne fut-ce que parce qu'elle nous a amené à des niveaux d'inflation historiquement bas, était un grand programme social percé, mais là il s'agit de mettrre en place un minimum de règles qui doivent être les mêmes règles partout en matière sociale, nous accusons aujourd'hui des déficits après le sommet de l'emploi de 97 et après le sommet qui porte sur les réformes structurelles de l'emploi et l'exclusion sociale nous sommes en train de rééquilibrer l'image de l'Europe. Encore voudrais-je qu'après le rééquilibrage au niveau de l'image nous parvenions à de justes équilibres en termes de contenus politiques, et par conséquent cet agenda social que le Gouvernement français se propose de faire accepter par le Conseil européen et par l'Union européenne ne devait à nos yeux une grande importance, l'action politique y compris celle qui se situe en Europe n'est pas seulement une affaire rationnelle, vous perdez l'adhésion des travailleurs si vous n'êtes pas en mesure de répondre à leurs espoirs et à leurs angoisses d'apporter une réponse à leur interrogation, et je crois que le semestre français doit se consacrer à cette partie-là de l'action politique en Europe.

Justement, Monsieur le Premier ministre, vous disiez à l'instant qu'il ne faudrait pas s'adonner à la frénésie de la libéralisation, dans ce contexte, quand on lit que d'ici fin 2002 le gaz, l'électricité, l'eau etc. pourraient être privatisés, que faut-il en penser, est-ce que l'Europe n'a-t-elle pas encore un devoir politique et même éthique?

Tout d'abord la majorité des gouvernements voudrait voir l'Europe appliquer cette politique-là, ce qui reste curieux, je n'approfondis pas cet élément de notre pensée que je crois commune, je voudrais que nous fassions une distinction entre libéralisation et privatisation, ces deux concepts ne couvrent pas la même réalité. Je peux être sous certaines conditions de service public et de service universel pour une accélération du mouvement dans l'application de la libéralisation de ces secteurs-là, je ne vois pas en quoi une privatisation effreinée pourrait constituer à chaque moment et à tout endroit la bonne réponse à une réalité par ailleurs plus difficile que cette façon simple et simpliste de répondre ne laisse supposer. Et j'ajoute pour le reste que la libéralisation de l'eau qui figure dans les conclusions du Conseil qui vous ont été remises mais qui ne sont pas les conclusions du Conseil puisque c'étaient les propositions de la Présidence, la libéralisation de l'eau par ce?? risque de privatisation ne figure plus parmi les éléments dont la libéralisation serait à accélérer, tout comme nous avons assorti la politique du ciel ouvert et la libéralisation dans ce secteur-là d'un certain nombre de cavéettes qui portent sur la sécurité civile et sur la sécurité militaire. Il y a donc eu un amendement des conclusions présidentielles sur ce point.

Sin d'Chômeuren vun haut dann am Fong geholl déi, déi och mat däer New Economie, wéi se genannt gët an däer Informatiounsgesellschaft kënne recuperéiert gin?

Also ech gehéieren zu de Skeptiker an deem Beräich, well Leit, déi laang ouni Aarbecht sin, déi mer also Laangzäitchômeuren nennen, déi sin nëmmen ganz schwiireg opzefänken fir an deem Beräich, deen een déi nei Economie nennt, eng Aarbechtsplaz ze fannen. Mä ee gudden Deel vun deene Leit, déi keng Aarbecht hun, sin ouni all Zweifel iwert déi Bildungs- an Ëmbildungs- an Nobildungsprogrammer, déi ët gët. sou ze trainéieren, dass se Zougang kënne fannen zu deenen neien Segmenter vun der Economie. Alleguerten déi, déi sech der Illusioun higin, dee Stock vun Aarbechtslosigkeet, déi mer lo an Europa hun, kënnt een resorbéieren mat deene Politiken do, iren sech iwert déi fundamental Natur vun däer struktureller Aarbechtslosigkeet, déi mer hun, déi Decisiounen vun haut ersetzen jo och nët déi Decisiounen, déi mer zu Lëtzebuerg geholl hun, dat heescht, dass déi Programmer, déi ënnert deem Aarbechtstitel lafen souwisou mussen virugefouert gin, an dat sin Actiounen, déi sech deelweis op aner Segmenter natiirlech placéieren, wéi dat, wat mer haut decidéiert hun. Mä déi, déi riskéieren, mar keng Aarbecht hun, an déi haut 8,10 an 12 Joer hun, wann déi systematisch op déi nei Welt do virbereet gin, befannen se sech an enger Aarbechtsbiographiesituatioun, déi sou ass, dass se méi liicht Zougang zu deenen Pisten fannen. Niewebäi bemierkt, ech hun deen Ausdrock "New Economy" guer nët gäer, well ech sin deen eenzigen hei zu Lissabon gewiest, deen ën nët versteet.

Je n'étais pas là hier soir. Pourriez-vous répéter peut-être quel est le surplus de ce sommet et si après 3 ans déjà, après le sommet de Luxembourg il a fallu un nouveau sommet de l'Emploi, est-ce que ça veut dire que le Sommet de Luxembourg n'a pas, disons, produit tous les fruits qu'on espérait ou...?

Moi, j'appartiens à ceux qui sont partiellement décus de certains résultats de Luxembourg, notamment en ce qui concerne l'apport qui fut nul des partenaires sociaux dans la traduction dans les faits des lignes directrices de l'emploi. Dans mon pays, les partenaires sociaux ont d'ailleurs fait beaucoup d'efforts au niveau de la politique contractuelle pour traduire dans les faits certains éléments des lignes directrices, mais dans d'autres pays la mayonnaise n'a pas pris. Et donc, il faudra que nous réinventions au niveau européen le dialogue social et je voudrais que là encore il y ait un engrenage vertueux entre les différents niveaux du dialogue social tant national qu'européen. Pour le reste, le sommet de Luxembourg a été décrit par tout un chacun autour de la table comme ayant constitué le point de démarrage d'une véritable politique de l'emploi au niveau européen.

La nécessité de présenter simplement les choses a amené beaucoup de journaux européens à dire que le sommet de Lisbonn était un deuxième sommet de l'Emploi. Celui qui lira les conclusions s'apercevra très rapidement que le sujet en arrière-fond fut bien sûr l'emploi mais que l'effort premier portait sur les réformes structurelles qui d'après nous doivent toutes servir l'emploi mais l'accent ici était mis sur les réformes structurelles. D'où la valeur ajoutée de ce Conseil par rapport à Luxembourg et par rapport à Cardiff qui consiste dans un programme d'actions que l'Union Européenne s'est donnée en matière de parachèvement du marché intérieur et d'autres éléments de notre action commune en prévoyant à chaque fois ce qu'il faut faire et sur quel échéancier du temps il faudra le faire et en nous donnant un instrument de vérification politique qui est constitué par le fait que le Conseil européen une fois par année réexaminera en détail les performances que l'Europe aura accompli d'ici là. Donc c'est un élément de convergence obligée supplémentaire qui vient s'ajouter à la liste des éléments que nous avions après le sommet de Luxembourg.

Bei ass jo lo d'Tripartite steet virun der Dir. Wéi ee Message huelt Dir lo vu Lissabon mat an déi Tripartite? Do gët jo ëmmer vun Flexibiliséierung ass ee Stéchwuert, wat vläicht nët tel quel optaucht, mä wat ass de Message vu Lissabon un d'Tripartite?

De Message vu Lissabon ass, dass Europa eng Rei vu Strukturreformen muss maachen, an dass mer lo besser wëssen, watfer Strukturreformen dat sollen sin. De Message vun Lissabon ass, dass eenzel Elementer, déi schon an de Conclusiounen vum Conseil vu Lëtzebuerg de November 97 waren lo méi breet gemaach gin, notamment déi Conclusiouen, déi d'Beschäftigunsquot oder den Taux d'emploi betreffen, an dofir wäerte mir e Méindeg de mueren an der Tripartite d'Conclusiounen vum Sommet vu Lissabon de Sozialpartner zur Kenntnis bréngen, se nët e Méindeg schon diskutéieren, mä selbstverständlesh d'Aarbechten vun der Tripartite ënnerfidderen och mat deenen Elementer, déi hei zu Lissabon décidéiert gi sin, an déi bei déi kommen, déi mer mussen erënneren, déi schon zu Lëtzebuerg decidéiert guffen a wou mer an eisem nationalen Actiounsprogramm eis engagéiert haten se ze realiséieren a wou mer eis mussen mat deenen Recommandatiounen auserneesetzen, déi eisen nationalen Actiounsplang souwuel vun der Kommissioun wéi och vum Conseil vun de Ministeren kritt huet. Dat ass fir ët mam Fa ntane ze soen "ein weites Feld".

(Mad. Polfer): Ët muss een einfach dervunner ausgoen, datt een iwert alles muss kënne schwätzen an wann een iwert den Emploi schwätzt an un de Chômage denkt, da muss ee wëssen, an dat ass hei ganz kloer gi, mä dat ass zu Lëtzebuerg an deene meeschte Punkte schon initiéiert gin, datt dat ee Ganzt ass ët geet ëm d'Schafen vun neien Aarbechtsplazen, ët geet awer och ëm d'Qualificatioun, an déi zwee gi beieneen an dat implizéiert strukturell Reformen um Niveau vun den Entreprisen, vun der Economie, ët sin Demanden, déi un d'Pouvoirs publics gestallt gin, ët muss eeen also kënnen iwert alles schwätzen, an ech mengen, dat ass de Sënn an de Message, dee mer och mussen mat heem huelen, mä deen awer do schon op alle Fall bei de politisch Responsablen scho laang ukomm ass, an deen ech hoffen datt mer e Méindeg eben och an der Tripartite fannen.

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