La ministre de la Culture, de l´Enseignement supérieur et de la Recherche Erna Hennicot-Schoepges lors de l´ouverture du colloque "Tourisme culturel" organisé par l´Institut européen des itinéraires culturels

Monsieur le ministre et cher collègue,
Mesdames et messieurs les représentants des organisations touristiques européennes,
Mesdames et messieurs,

C’est un grand plaisir pour moi d’inaugurer ce colloque qui vient ouvrir un salon où tous les habitants de la Grande Région ont pris, en cette période hivernale, l’habitude de venir préparer leurs vacances en parcourant l’offre de plus en plus importante qui leur est proposée par tous les opérateurs nationaux, les professionnels du tourisme et les agences spécialisées.

Nous savons tous que depuis une vingtaine d’années les composantes du tourisme ont considérablement changé.

Au tourisme de masse souvent trop standardisé sont venues progressivement se substituer de nouvelles formes de pratiques touristiques fondées sur la culture et le patrimoine, sur la nature et le parcours sportif et pour nous qui encourageons le développement culturel et la mise en valeur du patrimoine, ce sont des atouts importants.

Ils le sont pour le Grand-Duché où le Service des Sites Monuments a su mener une politique de restauration du patrimoine qui porte autant sur les grands sites: fortifications du circuit Wenzel et du circuit Vauban, patrimoine industriel, châteaux, que sur les maisons rurales qui constituent à part égale l’expression culturelle originale que nous pouvons offrir aux visiteurs.

Nous y avons ajouté des équipements culturels de première importance: centres culturels, lieux de spectacle, espaces de congrès, couronnés par le Centre Culturel de Rencontres de l’Abbaye de Neumünster qui sera complètement opérationnel dans quelques mois.

Différentes organisations internationales ont pris également conscience de ce changement, l’ont accompagné et lui ont donné des indications méthodologiques et éthiques sous forme de Chartes et de Conventions. Je pense à l’UNESCO, à l’ICOMOS et au Conseil de l’Europe.

Mais cette dernière institution a fait plus : elle a lancé voici dix-sept ans un programme complètement original, celui des Itinéraires culturels européens. C’est ainsi que tous les territoires de l’Europe - d’une Europe en cours de réunification - ont été concernés par de nouvelles formes de collaboration touchant à leur identité historique commune en mettant en œuvre de grands projets qui vont des chemins de pèlerinage aux expressions du Baroque, des Vikings aux Parcs et Jardins, de l’héritage Al-Andalus aux villes fortifiées et bientôt, si j’en crois les dernières propositions qui sont examinées, du patrimoine juif au patrimoine industriel et aux Phéniciens.

Le temps des loisirs est en effet la période la plus favorable pour se rendre visite, d’une extrémité de l’Europe à l’autre, voire sur l’autre rive de la Méditerranée, non seulement pour se détendre, mais pour partager un patrimoine commun, pour recréer des liens, pour comprendre les différences dues à l’histoire et pour mettre en perspective les raisons qui ont fait que les Européens se sont si souvent opposés.

Je suis contente de saluer aujourd’hui des professionnels qui travaillent activement, tant dans l’Espace Balte que dans le Sud-Est européen ou la Méditerranée à créer et recréer des réseaux qui savent lier tourisme et patrimoine dans des espaces où les frontières ont trop longtemps séparé les citoyens les uns des autres.

D’un programme tourné vers les loisirs, on est donc passé à un véritable laboratoire pratique de la construction européenne, en préparant par des actions concrètes et visibles la mise en œuvre d’une Europe dont les citoyens seront conscients de vivre dans un grand territoire commun et où ils circuleront en abandonnant une grande part des préjugés qu’ils avaient acquis les uns vis-à-vis des autres.

C’est pourquoi nous avons été particulièrement heureux d’accueillir au Grand-Duché il y a presque huit ans, l’Institut Européen des Itinéraires culturels qui constitue l’outil principal de mise en œuvre de ce programme.

Peu à peu, en travaillant de manière discrète mais efficace, le grand réseau des Itinéraires culturels européen a appris à compter avec cette antenne installée au Grand-Duché et pour laquelle nous apportons un soutien très important.

Un site web est né, la documentation s’est accrue et le nombre de nouvelles propositions d’itinéraires a augmenté.

Cet Institut constitue maintenant un lieu incontournable pour des réflexions et des projets de tourisme culturel dont le Conseil de l’Europe bénéficie pour défendre ses valeurs, mais dont nous bénéficions nous aussi au Luxembourg et dans la Grande-Région.

L’Institut a su établir en effet des formes de collaboration éditoriales, des collaborations avec les porteurs de projet locaux et va passer d’ici quelques mois, grâce à la mise en place d’un accueil grand public à Neumünster, à la conception, en partenariat avec les réceptifs du tourisme de la Grande Région, de nouveaux produits touristiques fondés sur les itinéraires culturels dans notre espace transfrontalier.

Tourisme et culture se côtoient souvent, mais s’ignorent parfois. Les itinéraires culturels nous montrent que les deux vont parfaitement de pair. C’est le message que ce colloque veut porter vers les professionnels du tourisme. C’est une idée que nous savons mettre en œuvre au Grand-Duché. C’est enfin une chance d’avenir pour l’Europe économique sur lequel nous insisterons à nouveau lors de la Présidence luxembourgeoise de l’Union Européenne.

Je vous remercie de votre attention et vous souhaite un très bon colloque.

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