Interview avec Xavier Bettel dans l'Essentiel

À la COP27, Bettel veut "éviter le pire"

Interview: L'essentiel (Joseph Gaulier)

L'essentiel: Comment se déroulent les échanges lors de la COP27?

Xavier Bettel: À la tribune, chacun fait le point sur l'exécution des promesses des années passées. Puis, les entretiens bilatéraux sont importants, cela permet aussi de faire le bilan. La COP21 (Paris en 2015) reste le moment où les grands engagements ont été pris.

L'essentiel: Qu'est-ce qui a changé avec la guerre en Ukraine?

Xavier Bettel: Certains tentent d'utiliser cet événement pour avoir des ambitions climatiques moins grandes. Rouvrir des centrales à charbon ne sera pas la solution pour l'environnement!

L'essentiel: Quels pays bloquent les négociations?

Xavier Bettel: Je n'aime pas faire du bashing, je préfère dire ce que l'on fait nous-mêmes. La planète est un bien commun, que l'on se partage. Nous sommes en polycrise (Covid, guerre, énergie, inflation), mais nous ne pouvons pas ignorer celle du climat. Certains veulent repousser les efforts, mais si on repousse sans cesse, nous ne pourrons plus éviter le pire.

L'essentiel: En fait-on assez pour le climat ou faut-il aller plus loin?

Xavier Bettel: On avance bien en Europe, avec le plan "Fit for 55". Le Luxembourg a annoncé des mesures sur le photovoltaïque, les transports sont gratuits, etc. C'est un effort permanent. Il y a des choses que l'on oublie. Par exemple, les sacs plastiques étaient une réalité dans les magasins il y a peu, on pensait que ce serait impossible de s'en séparer. Or, nous y arrivons. Plein de choses ont l'air révolutionnaires, avant de rentrer dans le quotidien de chacun.

L'essentiel: L'objectif de ne vendre que des voitures électriques en 2035 est-il raisonnable?

Xavier Bettel: Plus on investit dans Pélectromobilité, plus les prix baissent. Ils ne sont pas les mêmes qu'il y a dix ans. Je suis convaincu que d'ici 2035, ils seront encore plus bas!

L'essentiel: La COP est-elle le bon outil?

Xavier Bettel: Ce n'est pas lors des réunions avec les chefs d'État pendant deux jours que les résultats sortent. Il y a quinze jours de négociations avec les experts, c'est là que le travail est fait. Il faut les laisser négocier.

 

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