M. Juncker s'exprime au sujet de l'Europe à Erfurt

Le mardi 15 janvier 2002, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s'est exprimé à Erfurt (RFA) au sujet de "L'Europe - un continent compliqué". Ce discours, sur invitation de l'Université d'Erfurt, s'est inscrit dans le cadre de la conférence "Christoph Martin Wieland".


M. Juncker en début de la conférence "Christoph Martin Wieland", à côté de lui, le président de l'Université d'Erfurt, Dr Wolfgang Bergsdorf

"Des esprits simples et simplificateurs échouent devant la richesse européenne", a souligné d'emblée Jean-Claude Juncker. Afin de mieux pouvoir respecter le continent européen, il ne faudrait pas céder à la simplification. En revanche seul un langage clair et compréhensible peut rapprocher l'Europe de ses citoyens. Il importerait par ailleurs d'établir une chaîne d'évidences remontant aux débuts du 20e siècle, permettant aux générations futures de voir en l'Europe un projet en faveur de la paix.

A propos de l'euro, M. Juncker a salué son acceptation remarquable par les Européens. Il faudrait néanmoins veiller à ce que les politiques économiques en Europe soient en accord avec le projet euro. Si tel n'était pas le cas et si des déficits budgétaires devaient émerger, l'intervention des gouvernements de la zone euro constituerait un premier "devoir civique".

Parallèlement, l'UE ne devrait pas reculer devant sa responsabilité en politique au niveau mondial. C'est la raison pour laquelle une politique extérieure, de sécurité et de défense (PESD) s'impose. Une telle politique constituerait la réponse européenne aux questions actuelles.

Par le biais des conférences Christoph-Martin-Wieland, des manifestations représentatives sous la forme de débats scientifiques, l'Université d'Erfurt s'inscrit dans de nombreux courants traditionnels.

Depuis 1999, année d'ouverture de la faculté de philosophie, deux conférences de ce type eurent lieu. Hans Magnus Enzensberger fut le premier orateur en abordant le sujet de l'évolution des médias.

En 2000/2001, à l'occasion de l'inauguration de la faculté des sciences politiques, Wolfgang Leonard aborda les perspectives en matière de politique intérieure et extérieure de la Russie de Poutine.

Vu l'actualité, un sujet relatif à l'unification européenne est au programme des débats de cette année.

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Après avoir assisté à la conférence "Christoph-Martin-Wieland", le Premier ministre a participé au "Erfurter Dialog" (dialogue d'Erfurt).


M. Juncker et le Dr Bernhard Vogel, ministre-président de la Thuringe

Cette manifestation est censée offrir aux différentes couches de la société, en particulier aux jeunes, un forum de rapprochement, d'orientation et d'échange d'idées et d'opinions.

C'est à cette fin que le ministre-président de Thuringe, le Dr Bernhard Vogel, invite régulièrement des personnalités, allemands et étrangers de la scène politique et intellectuelle dont les idées incitent à la réflexion.

La première édition du dialogue d'Erfurt portait le titre de "Freunde von draussen über Deutschland von innen" ("Des amis de l'extérieur sur l'Allemagne vue de l'intérieur"). La deuxième manifestation traitait du sujet "50 Jahre danach" ("50 ans après") lors de laquelle les événements de 1945 ont été rappelés dans le cadre d'une réflexion sur la construction du présent et de l'avenir.

Lors du troisième dialogue d'Erfurt, consacré au sujet de l'Europe, des thèmes d'une importance capitale pour le développement futur de notre société et les perspectives européennes furent abordés.


M. Juncker lors de son discours dans le cadre du "Erfurter Dialog"

Après l'avant-propos du Dr Bernard Vogel, le Premier ministre luxembourgeois (format rtf ou pdf) s'est posé en défenseur de l'élargissement de l'Union européenne vers l'Est. Celle-ci répondrait d'une part à un souci de "solidarité continentale" et d'autre part, les nouveaux Länder allemands profiteraient eux aussi de cet élargissement. Aujourd'hui, l'Allemagne exporterait déjà plus de marchandises vers l'Europe de l'Est que vers les Etats-Unis.

Pour le Premier ministre, l'introduction de l'euro marque une "grande étape de l'intégration européenne". Il s'agit dorénavant de renforcer la politique monétaire commune, la politique sociale commune, ainsi que la politique extérieure et de sécurité commune.

M. Juncker a également souligné la nécessité de donner "un nouveau grand projet" à l'Europe. Selon le Premier ministre, l'Europe devrait être plus présente en matière de politique internationale et augmenter son aide au développement.

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