Jean-Claude Juncker: "Il faut faire circuler l'information partout". Le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Justice au sujet des dossiers à l'ordre du jour du Conseil européen

Les 25 et 26 mars 2004, le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer ont assisté au Conseil européen de printemps à Bruxelles. En marge du Conseil, les membres du gouvernement se sont exprimés sur les différents sujets à l'ordre du jour du sommet.

Lutte contre le terrorisme

Au sujet de la lutte contre le terrorisme et de l’adoption de la déclaration y relative, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a déclaré: "Je crois que l’objet n’est pas d’impressionner les terroristes, l’objet est de terroriser les terroristes. On ne peut pas le faire en récitant des poèmes. Il faut le faire en mettant ensemble tous les moyens dont l’Union européenne peut disposer, pour rendre plus efficace la lutte contre le terrorisme".

Soulignant la nécessité d'une meilleure coopération entre les services secrets, le chef du gouvernement a ajouté: "Nous savons très bien que les services secrets n’aiment pas échanger des informations, ni avec les services de police, ni avec les Etats voisins ni avec l’Europe. Mails il faut faire circuler l’information partout, parce qu’à chaque fois que des événements graves arrivent, nous constatons que d’une certaine façon quelqu’un connaissait déjà celui qui en est responsable. Par conséquent, sur ces sujets-là, il faudra travailler", ajouta le chef du gouvernement luxembourgeois.


Jean-Claude Juncker et Romano Prodi

Pour Lydie Polfer, "il faut prendre un ensemble de mesures, pas seulement policières ou militaires, mais surtout diplomatiques et humanitaires, en aidant les pays en conflit, comme le Moyen-Orient, et les plus pauvres, la misère et la frustration étant le meilleur terreau du terrorisme". Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a ajouté que "personne n’a mis en œuvre toutes les mesures décidées après le 11 septembre 2001. Cette réunion était décevante. Personne ne pourra faire tout ce que nous nous engageons à faire pour le mois de juin".

Au sujet des mesures décidées par le Conseil JAI et adoptées par le Conseil européen dans le cadre de la déclaration sur la lutte contre le terrorisme, le ministre de la Justice Luc Frieden a salué que ce paquet de mesures mettrait l'accent, à côté des éléments répressifs, aussi sur les éléments de prévention, sans pour autant limiter les libertés individuelles des citoyens.

La Constitution européenne

Le projet de Constitution européenne a aussi figuré à l’ordre du jour de la 3e réunion au sommet entre les pays du Benelux et du groupe Visegrad. Pour le Premier ministre Jean-Claude Juncker, "le texte nous convient tel quel, il est un bon résumé de toutes les sensibilités qui existent en Europe". Le chef du gouvernement luxembourgeois s’est dit optimiste pour conclure les travaux relatifs à la Constitution en juin 2004 sous Présidence irlandaise, qui, à son avis, travaille de façon "très pragmatique, sérieuse et orientée".

Kosovo

En marge du Conseil européen, les chefs d'Etat et de gouvernement ont également abordé la situation au Kosovo. Le Premier ministre luxembourgeois déclara à ce sujet: "Notre discours est flou, confus, incompréhensible pour les différents acteurs de la région. Il faudra qu'assez rapidement nous nous mettions d'accord sur notre conception de l'essor, du développement et de l'évolution de la région". Jean-Claude Juncker a incité l’Union européenne à "aborder de front la question du statut de la région".

Processus de Lisbonne

En vue des débats sur la stratégie de Lisbonne à l’ordre du jour du Conseil le 26 mars 2004 et dont une révision à mi-parcours est prévue pour mars 2005 sous Présidence luxembourgeoise, le Premier ministre a noté que "Nous devons rassurer les gens qui ont peur des réformes".

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