Jean-Claude Juncker en visite officielle en Croatie

En réponse à l’invitation de son homologue croate, le Premier ministre Jean-Claude Juncker, accompagné du ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration Nicolas Schmit, s'est rendu le 28 octobre 2004 en visite officielle en Croatie.

Entretiens politiques

Il a été accueilli avec les honneurs militaires à Zagreb par le Premier ministre croate, Ivo Sanader. "Nous n'oublierons jamais que vous nous avez soutenus dans notre action depuis notre indépendance." Telles furent les premières paroles de bienvenue du Premier ministre croate Ivo Sanader à l'adresse de Jean-Claude Juncker qu’il a qualifié de "grand homme politique européen et grand ami de la Croatie."

Les entretiens entre le Premier ministre croate et Jean-Claude Juncker ont porté sur un large spectre de sujets allant de la situation politique et économique de la Croatie à la candidature croate pour l'adhésion à l'Union européenne en passant par les échanges économiques bilatéraux qualifiés de "trop peu développés". Par ailleurs, les deux Premier ministres ont discuté sur les relations de voisinage de la Croatie ainsi que sur les dossiers d'actualité européenne et la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne en 2005.

Lors de la conférence de presse des deux chefs de gouvernement, Jean-Claude Juncker a dit sa sympathie et son admiration pour la Croatie et son peuple. Il a souligné l'importance de l'effort exigé pour que la perspective européenne devienne réalité.


Audience auprès du président Stjepan Mesic

Rappelons que la Croatie avait posé sa candidature en vue de l’adhésion à l’UE début 2003 et qu'en juin 2004, le Conseil européen avait décidé d'approuver l'ouverture des négociations d'adhésion pour début 2005 - sous Présidence luxembourgeoise - tout en rappelant que la Croatie devait faire des efforts supplémentaires dans un certain nombre de domaines dont la coopération avec le TPIY (Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie) dans le cas du général fugitif Gotovina.

Jean-Claude Juncker s'est dit persuadé que le gouvernement croate allait respecter les engagements pris et que rien ne s'opposerait donc au lancement des négociations d'adhésion, une fois que les aspects préparatoires seraient évacués. "La présidence luxembourgeoise fera tout pour que nous puissions entamer dans de bonnes conditions, le plus tôt possible en 2005, les négociations d'adhésion avec la Croatie", a assuré Jean-Claude Juncker. "L'UE ne sera complète que lorsque la Croatie en fera partie", a-t-il souligné.

Le chef du gouvernement luxembourgeois a évoqué aussi la naissance d'un certain euroscepticisme au sein de la population croate. Mais il a qualifié le phénomène de "réflexe normal quand une perspective se transforme en réalité."

Lors de cette visite, Jean-Claude Juncker a également été reçu par le président de la République, Stjepan Mesic et le ministre des Finances croate, Ivan Suker. Ces entretiens ont porté essentiellement sur les perspectives européennes de la Croatie. Le Premier ministre luxembourgeois s'est dit persuadé que l'exemple croate, "un signe d'espoir pour toute la région", est important et exemplaire, puisque "la Croatie est un fournisseur de stabilité dans une région qui en est plutôt consommatrice".

Visite d'un projet de déminage

En marge des entretiens politiques, le Premier ministre a également visité un quartier déminé à Moscenica, dont le déminage est financé par la Coopération luxembourgeoise au développement en coopération avec le Croatian Mine Action Centre. Une plaque commémorative en guise de remerciement au gouvernement luxembourgeois a été dévoilée à cette occasion. La Vice-Premier ministre croate, Jadranka Kosor a souligné l'importance du soutien financier en matière de déminage, "cette guerre après la guerre".

Jean-Claude Juncker, pour sa part, a confirmé la détermination du gouvernement luxembourgeois à poursuivre tous ses efforts de coopération au niveau du déminage, "car les mines tuent, blessent, rendent malheureux, cassent l'espoir et amputent les rêves".

Depuis 2002 le Luxembourg soutient l’effort de déminage en Croatie. En effet quelque 700.000 mines anti-personnel, qui constituent une partie du lourd héritage de la guerre civile en Croatie, rendent dangereux l’accès à 1600 km2 du territoire croate. Le dernier protocole de coopération a été signé le 17 juin 2003 et a, comme en 2002, prévu une contribution luxembourgeoise à la hauteur de 200.000 EUR pour des actions de déminage (180.000 EUR) ainsi que pour l’équipement partiel d’un centre de réhabilitation pour enfants victimes des mines (20.000 EUR) à Rovinj.

Le nouveau protocole de coopération sur le déminage, qui a été signé le 12 mai 2004 à Luxembourg lors de la visite de Madame Kolinda Grabar-Kitarović, ministre de l’Intégration Européenne, prévoit une contribution luxembourgeoise de 100.000€ pour le déminage d’une zone agricole de 105.000 m2 dans la région de Moscenica. En tout, près de 500.000€ ont été versés par le gouvernement luxembourgeois entre 2002 et 2004 pour des projets de déminage en Croatie.

Dernière mise à jour