Jean-Claude Juncker, Jean Asselborn et Nicolas Schmit participent au Conseil européen à Bruxelles

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn, et le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, ont assisté au Conseil européen qui a eu lieu, sous Présidence néerlandaise, les 4 et 5 novembre 2004 à Bruxelles.

Annonce de la nouvelle équipe de la Commission européenne

Pour ce qui est de l’annonce par le président désigné, Manuel Durão Barroso, de l’équipe remaniée de la Commission européenne, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a exprimé sa "satisfaction de voir le président désigné en mesure de proposer un nouveau tableau de sa Commission" et a dit espérer que Monsieur Barroso pourrait contacter le Parlement européen dans les meilleurs délais.

En marge de la réunion du Conseil européen,  le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, s’est également félicité de savoir l’équipe de la Commission européenne désormais au complet, "un fait rassurant pour la future Présidence luxembourgeoise qui dispose dorénavant de nouveaux interlocuteurs". Au sujet du chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, futur responsable du portefeuille de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité, Nicolas Schmit a déclaré: "C’est un Européen convaincu et expérimenté, qui a pu démontrer ses qualités lors de la Présidence italienne du Conseil de l’Union européenne."

Stratégie de Lisbonne

Les chefs d'État et de gouvernement des États membres de l'Union européenne ont entendu Wim Kok qui a présenté le rapport sur la stratégie de Lisbonne, établi par le groupe à haut niveau qu'il dirige et dont fait également partie le Luxembourgeois Romain Bausch, directeur général de SES Global.

Concernant la stratégie de Lisbonne, un sujet important lors de la future Présidence luxembourgeoise qui sera appelée à procéder au bilan intermédiaire en la matière en mars 2005, Jean-Claude Juncker a déclaré qu’il faudrait rendre la stratégie de Lisbonne plus compréhensible, la recentrer sur l’essentiel, adapter la méthode de travail et la rendre plus efficace en établissant des plans d'action "Lisbonne" nationaux. Jean-Claude Juncker a plaidé en faveur de discussions parallèles en matière de réforme du Pacte de stabilité et de croissance.

Le ministre Asselborn, de sa part, a estimé que l’UE avait accompli des progrès significatifs dans le domaine de l'emploi, tout en reconnaissant que les objectifs ambitieux fixés en 2000 étaient loin d’être atteints. Le ministre s’est montré particulièrement déçu par le fait que seulement deux pays (la Suède et la Finlande) consacraient plus de 3% de leur PIB à la recherche et au développement et a ajouté que la Présidence luxembourgeoise s’efforcerait de relancer le processus de Lisbonne lors du Conseil européen en mars 2005.

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a par ailleurs eu une entrevue avec le Président français Jacques Chirac ainsi que le chancelier allemand Gerhard Schröder afin de discuter de la préparation de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne en 2005.

Espace de liberté, de sécurité et de justice: le programme de La Haye

Pour ce qui est de l’espace de liberté, de sécurité et de justice, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit a souligné le savoir-faire de la Présidence néerlandaise qui a réussi à promouvoir le programme pluriannuel dans le domaine de la Justice et des Affaires intérieures, le soi-disant "programme de La Haye".

Ce programme satisfait les demandes des citoyens de l’Europe, il représente un grand progrès en la matière", a déclaré le ministre Schmit. "Les citoyens d’Europe attendent à juste titre de l’Union européenne que, tout en garantissant le respect des libertés et des droits fondamentaux, elle adopte une approche commune plus efficace des problèmes transfrontières tels que l’immigration illégale et la traite des êtres humains, ainsi que le terrorisme et la criminalité organisée", statuent les conclusions du Conseil européen à ce sujet.

Autres sujets à l'ordre du jour du Conseil européen

La promotion d'une croissance économique structurelle et durable, l'élargissement ainsi que la communication concernant l'Europe figuraient également à l'ordre du jour du Conseil européen.

Interrogé sur la perspective de l’adhésion de la Turquie à l’UE, Jean Asselborn a rappelé qu'il appartenait au Conseil européen de décembre 2005 de se prononcer sur ce sujet. Le ministre des Affaires étrangères s’est pourtant rallié à la recommandation positive de la Commission européenne sur l'ouverture des négociations, tout en précisant qu'il s'agissait d'un "oui qualifié". "La conduite des négociations sera étroitement liée à la situation des droits de l’homme et à la poursuite des réformes en Turquie, mais je tiens à rappeler qu’une voie européenne pour la Turquie est dans l’intérêt de toute l’Europe", a souligné le chef de la diplomatie luxembourgeoise.

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, de son côté, a précisé que le cas de la Turquie était tout à fait différent de tous les exemples d’élargissement que l’Union européenne avait vécus jusqu’à présent: "Il s’agit d’un processus ouvert", a-t-il souligné, "Si la Turquie quittait le sentier des réformes au niveau des droits de l’homme, les négociations devraient pouvoir être interrompues à tout moment".

Concernant les relations transatlantiques, Jean-Claude Juncker a estimé que les deux parties devraient faire un pas en direction de l'autre pour approfondir leur relation. "Nous devons rendre plus concrètes notre coopération avec les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, les chefs d'État et de gouvernement ainsi que les ministres des Affaires étrangères des 25 États membres ont eu un déjeuner de travail avec le Premier ministre du gouvernement intérimaire irakien Ayad Allaoui.

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