Jean-Claude Juncker, Jean Asselborn et Nicolas Schmit au Conseil européen à Bruxelles

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, ont participé au Conseil européen qui s'est tenu sous Présidence finlandaise les 14 et 15 décembre 2006 à Bruxelles.

Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration, Nicolas Schmit, a également assisté à cette réunion, dont le thème principal a été l'élargissement.

Création d'un espace de liberté, de sécurité et de justice

Après le traditionnel échange de vues avec le président du Parlement européen, Josep Borrell Fontelles, dont le mandat arrivera à son terme en janvier 2007, les chefs d'État et de gouvernement ont discuté de la mise en place de l'espace de liberté, de sécurité et de justice et ont analysé les possibilités pour améliorer le processus décisionnel dans le domaine de la justice et des affaires intérieures.

Rappelant que l'UE est confrontée aux attentes croissantes des citoyens en matière de criminalité transfrontalière, de terrorisme et des migrations, Jean-Claude Juncker a dit que " l'Europe des citoyens est aussi celle de la sécurité et de la justice. C'est sur ces domaines que les citoyens veulent qu'on avance ". Or, le Conseil européen constate qu'il est difficile de répondre à ces attentes dans le cadre des procédures décisionnelles existantes. Dans ce contexte, le Premier ministre luxembourgeois a rappelé que " le traité de Nice prévoit déjà la possibilité prendre, dans certains cas, des décisions à la majorité qualifiée, telle qu'il est aussi prévu par le traité constitutionnel ".

Nicolas Schmit, ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration, a salué de son côté le fait que la politique d'immigration de l'UE ait figuré à l'ordre du jour du Conseil, preuve de l'importance accordée à ce sujet. Le Conseil a donc fait la synthèse des travaux entrepris au niveau européen au cours des derniers mois et a défini les orientations pour l'avenir. Selon Nicolas Schmit, les chefs d'État et de gouvernement entendent renforcer le dialogue avec les pays tiers et améliorer la coopération entre États membres en matière de lutte contre l'immigration illégale.

Traité constitutionnel

Pour ce qui est du traité constitutionnel, les chefs d'État et de gouvernement ont entendu une analyse des consultations menées par la Présidence finlandaise au cours des derniers mois. À ce sujet, le Luxembourg et l'Espagne ont lancé une initiative commune visant à signaler qu'il appartient aujourd'hui aux 18 États membres ayant ratifié le traité, dont le Luxembourg et l'Espagne qui l'ont fait par la voie du référendum, de s'engager dans les débats et de ne pas accepter de perte au niveau de la substance du texte. Après les discussions, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a ainsi signalé : " Ceux qui n'ont pas ratifié le traité n'ont pas seulement le droit de prendre note du Non français et néerlandais, mais aussi et surtout du Oui des 18 pays. Le public européen entend surtout les arguments de ceux qui ont dit Non. Nous devons maintenant présenter à nouveau les arguments de ceux qui ont dit Oui ! "

" Beaucoup de pays ne veulent pas toucher à la substance du traité constitutionnel ", a estimé le Premier ministre Juncker, avant d'ajouter que " la volonté de l'Allemagne est grande pour présenter avant la fin de sa Présidence une " road map " pour voir si un nouveau texte peut être adopté avant les élections européennes de 2009 ". En tout cas, " nous n'acceptons pas un texte au rabais ", a-t-il averti.

Élargissement

Les Vingt-cinq ont eu un large débat sur tous les aspects des futurs élargissements de l'UE. Ils ont estimé que la stratégie pour l'élargissement doit être fondée sur la consolidation, la conditionnalité et la communication, conjuguée à la capacité de l'UE à intégrer de nouveaux membres.

Afin de permettre à l'UE de maintenir sa capacité d'intégration, les pays en voie d'adhésion doivent être disposés à assumer pleinement les obligations qui découlent de l'adhésion à l'UE, et l'Union, pour sa part, doit pouvoir fonctionner efficacement. Les conclusions de la Présidence soulignent que ces deux aspects sont essentiels pour gagner le soutien de l'opinion publique, qui devrait être mobilisée par une plus grande transparence et une meilleure communication.

Pour les chefs d'État et de gouvernement, l'UE doit approfondir son propre développement et poursuivre le processus d'élargissement. Dans ce contexte, le Luxembourg a défendu la position que l'approfondissement de l'Union est une condition préalable à tout nouvel élargissement. Selon les propos du Premier ministre Jean-Claude Juncker, les pays du Benelux avaient proposé un texte qui stipulait que l'approfondissement devrait précéder l'élargissement et que ce développement intérieur permettrait par la suite à l'UE de s'élargir davantage. Le texte disait par ailleurs que le rythme de l'élargissement devrait tenir compte de la capacité de l'Union à intégrer de nouveaux membres. " À part la Croatie, il est évident pour nous que d'autres élargissements ne sont que difficilement réalisables sans procéder au préalable à un réarrangement des institutions ", a noté le chef du gouvernement luxembourgeois.

Relations extérieures

Les chefs de la diplomatie des pays membres de l'Union européenne ont discuté de leur côté du processus de paix au Moyen-Orient, de l'Iran, du Liban, ainsi que de l'Afrique, notamment le Soudan.

Ils ont adopté une série de déclarations portant notamment sur le processus de paix au Moyen-Orient, sur le Liban, sur l'Iran, sur l'Afghanistan, et sur les questions africaines.

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