Jean-Claude Juncker devant le Parlement européen: "Les États membres de la zone Euro doivent redoubler leurs efforts pour arriver à temps à leurs objectifs de moyen terme"

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé, en sa qualité de président de l'Eurogroupe, au débat sur le rapport annuel 2007 de l'Eurogroupe, le 11 juillet 2007 au Parlement européen à Strasbourg.

Dans son discours devant les députés, le président de l’Eurogroupe s’est dit satisfait des évolutions récentes de l’économie européenne notamment avec une croissance qui reste forte et s’élargit.

"Le tout étant de savoir si d’ici quelques mois nous pourrons constater que cette croissance prolongée nous permet de dire que le potentiel de croissance de l’Union européenne et de la zone euro en particulier, aura substantiellement augmenté." Jean-Claude Juncker a également constaté que le niveau de chômage est en train de se corriger vers le bas tout en soulignant "qu’une Union européenne qui se veut être un modèle pour le monde mais qui reste avec un taux de chômage structurellement au dessus de 7% n’a aucune raison de se faire applaudir par d’autres ou de s’autoproclamer victorieuse du phénomène du chômage sur notre continent".

Entre 2005 et 2006, l’Union européenne a connu un net redressement des finances publiques dans les États membres, surtout pour ce qui est de la réduction des déficits qui ont baissé de 2,5% en 2005 à 1,6% en 2006, "ce qui prouve à l’évidence que le volet correctif du pacte de stabilité et de croissance réformé a fait ses preuves".

Toutefois, a prévenu le président Juncker, le volet préventif du pacte reste à parfaire. Les membres de l’Eurogroupe restent attachés à "l’efficacité des politiques qui doivent être mises en œuvre pour donner son véritable essor au bras préventif du pacte", surtout en ce qui concerne l’affectation exclusive des plus-values budgétaires à la réduction du déficit public.

"Les États membres de la zone euro doivent redoubler leurs efforts pour arriver à temps à leurs objectifs de moyen terme" a dit Jean-Claude Juncker en rappelant les engagements y relatifs pris lors de la réunion informelle des ministres des Finances à Berlin, le 20 avril 2007 où tous les États membres se sont engagés de présenter des budgets équilibrés à l’horizon 2008 et 2009. Pour certains États cette échéance à a été fixée à 2010, mais "jamais il ne fut question d’y être en 2012".

Pour ce qui est de la réunion de l’Eurogroupe avec le président de la République Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Juncker a dit que l’Eurogroupe applaudissait "des deux mains le train de réformes qui est engagé – puisqu’il s’agit de réformes structurelles – par le président et le gouvernement français, mais nous insistons sur notre exigence que le France, comme les autres États membres de la zone euro, doit être au rendez-vous du moyen terme au 1er janvier 2010. Nous avons reçu des assurances sur une baisse du déficit en 2008 par rapport à 2007 ainsi que sur le principe, agréé par les autorités françaises, toutes les plus-values de recettes par rapport aux prévisions budgétaires – pour autant qu’il s’agisse de recettes conjoncturelles – à la réduction du déficit et de la dette".

Au sujet de la Banque centrale européenne, le Président de l’Eurogroupe a déclaré : "Aucun pays, s’exprimant dans n’importe quelle langue de travail de l’Union européenne, lundi, à l’Eurogroupe, n’a essayé de mettre en cause l’indépendance de la Banque centrale européenne. D’ailleurs si on le faisait il ne suffit pas d’être expressif dans sa façon d’articuler des pensées qu’il ne faudrait pas avoir, il s’agit de respecter le traité. Nous avons voulu une Banque centrale indépendante, nous avons une Banque centrale indépendante et elles restera bien sûr une autorité monétaire indépendante".

Jean-Claude Juncker a appelé à la modération dans le domaine de la politique salariale. Cette modération ne devrait pas se faire aux seuls dépens des travailleurs mais inclure également les cadres dirigeants: "Les salariés en Europe ne comprennent plus une Europe où les uns gagnent des fortunes sans travailler avec le volume de travail qui moralement mériterait de tels salaires et que les autres doivent se résigner à subir les appels qui sont les nôtres qui visent à les encourager à la modération salariale. C’est l’injustice économico-sociale qui est en train de s’installer. Il faudra réagir contre cela".

Jean-Claude Juncker s’est défendu contre l’idée que l’euro fort nuise à la croissance économique en Europe. Plutôt que de s’attaquer à la politique monétaire de la Banque centrale européenne, les pays qui "se sentent mal à l’aise avec la force de la devise européenne" devraient faire en sorte de rendre leurs économies plus compétitives, notamment en entamant ou en poursuivant des réformes structurelles.

Finalement, Jean-Claude Juncker a souligné que l’euro et la zone euro continuerait d’être représenté dans les fora internationaux par le président de l’Eurogroupe, le président de la Banque centrale européenne et le commissaire aux Affaires économiques et monétaires.

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