Jean-Claude Juncker à la réunion informelle des chefs d'État ou de gouvernement à Bruxelles

Les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union européenne se sont réunis le 11 février 2010 à Bruxelles sous la présidence du président du Conseil européen Herman Van Rompuy.

La réunion proprement dite a été précédée par des réunions en cercle restreint qui devaient permettre de dégager un accord sur une réponse politique au problème posé par la situation financière de la Grèce et les spéculations des marchés financiers à son égard.

Participaient à ces réunions restreintes le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le Premier ministre et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le Premier ministre espagnol et représentant en fonction de la Présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, José Luis Zapatero, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, le président de la République française, Nicolas Sarkozy, et la chancelière fédérale allemande, Angela Merkel.

Les 27 chefs d’État et de gouvernement ont finalement adopté une déclaration sur la situation en Grèce:

Déclaration par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne

Tous les membres de la zone euro doivent mener des politiques nationales saines conformes aux règles agréées. Ils ont une responsabilité partagée pour la stabilité économique et financière dans la zone.

Dans ce contexte, nous soutenons pleinement les efforts du gouvernement grec et son engagement pris aujourd'hui de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l'adoption de mesures additionnelles, pour garantir que les objectifs ambitieux définis dans le programme de stabilité pour 2010 et les années suivantes soient atteints. Nous appelons le gouvernement à mettre en œuvre l'ensemble de ces mesures de façon rigoureuse et déterminée afin de réduire effectivement le déficit budgétaire de 4% en 2010.

Nous invitons le Conseil Ecofin à adopter lors de sa réunion du 16 février les recommandations à la Grèce, sur la base de la proposition de la Commission et des mesures additionnelles annoncées par la Grèce.

La Commission surveillera étroitement la mise en œuvre de ces recommandations en liaison avec la BCE et proposera les mesures additionnelles nécessaires en s'appuyant sur l'expertise technique du FMI. Une première évaluation sera faite en mars.

Les États membres de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées, si nécessaire, pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble. Le gouvernement grec n'a demandé aucun soutien financier.

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a rappelé que la conférence téléphonique qu’il avait tenue avec les ministres des Finances des 16 pays membres de la zone euro à la veille de la réunion informelle avait permis de dégager les grandes lignes de l’accord trouvé par les chefs d’État et de gouvernement. Il s’est dit satisfait de cette déclaration tout en soulignant que d’éventuelles aides de la part des pays membres de la zone euro à la Grèce restent soumises aux efforts budgétaires et financiers auxquels le gouvernement grec s’est engagé pour l’année 2010:

"La Grèce est seule responsable de la consolidation de ses finances publiques. Si le plan d’ajustement budgétaire soumis par la Grèce devait se révéler être insuffisant pour atteindre le but escompté de la réduction du déficit budgétaire de 4 points de pourcentage du PIB en 2010, la Grèce devra très obligatoirement ajouter des mesures additionnelles au plan d’ajustement. (…) Si la Grèce fait tout ce qui est nécessaire, y compris des mesures additionnelles, il est évident que les États membres de la zone euro seront là pour appuyer les efforts de la Grèce si jamais les marchés financiers n’arrivaient pas à de meilleurs sentiments. Mais il faut bien savoir que la Grèce est responsable en première ligne pour l’ajustement et la consolidation budgétaires."

D’autres sujets de discussion des chefs d’État et de gouvernement concernaient la stratégie 2020 et plus particulièrement la coordination des politiques économiques dans l’Union européenne en vue de dégager de nouveaux potentiels de croissance.

Finalement la réunion informelle à permis de faire le point sur les efforts européens d’aide humanitaire après le tremblement de terre en Haïti et les perspectives de l’engagement européen en vue de la reconstruction du pays.

Dernière mise à jour