Conférence internationale sur le terrorisme à Madrid

Le chef d'État luxembourgeois et le Premier ministre Jean-Claude Juncker, président en exercice du Conseil européen, ont participé les 10 et 11 mars 2005 à la conférence internationale sur le terrorisme, la démocratie et la sécurité, organisée à Madrid à l'occasion du premier anniversaire des attentats de Madrid du 11 mars 2004.

L'objectif de cette conférence était l'élaboration d'un programme qui énonce des recommandations pour lutter contre le terrorisme avec des moyens démocratiques.

Lors de la séance de clôture de la conférence au Centre de congrès de Madrid, le chef d'État a pris la parole au nom du Grand-Duché de Luxembourg et a félicité l’organisateur, le Club de Madrid et les autorités espagnoles, d’avoir pris cette initiative: "Pour nous assurer que les tragédies de Madrid et de New York, voire d'ailleurs, qui ont décimé tant de familles, déchiré tant de couples, anéanti tant d'amitiés ne se répètent, il nous faut des rendez-vous comme celui qui nous réunit aujourd'hui."

"Une coordination optimale au niveau des services concernés de nos pays comme avec les organisations internationales aux compétences reconnues dans ce domaine est essentielle. Elle n'est toutefois pas suffisante", a ajouté S.A.R. le Grand-Duc au sujet de la lutte contre le terrorisme.

Abordant la nature du terrorisme, le chef d’État l’a qualifié "d'un mal qui, à l'instar d'un cancer qui ne se déclare pas, ronge au quotidien depuis plus de 20 ans nos humeurs, nos modes de vie, nos sociétés démocratiques", et d’y ajouter que "la lâcheté est sa marque essentielle, il ne connaît pas de ligne de front; ce dernier est potentiellement omniprésent, éventuellement devant notre porte".

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, pour sa part, a pris la parole de concert avec le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le président du Parlement européen, Josep Borell Fontelles, ainsi que le secrétaire général auprès de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer.

"Peu importe le lieu ou le jour où frappe le terrorisme, les victimes du terrorisme n'ont pas de nationalité"

Jean-Claude Juncker s'est incliné, à Madrid, "ville martyre", devant "la mémoire de ceux anéantis par la force du fanatisme".

"Le jour où Madrid fut éprouvé, l'ensemble de l'Europe et du monde le fut aussi", a déclaré le président en exercice du Conseil européen. "Peu importe le lieu ou le jour où frappe le terrorisme, les victimes du terrorisme n'ont pas de nationalité", a-t-il estimé.

L'Union européenne a fait de la lutte contre le terrorisme une des premières priorités, a rappelé Jean-Claude Juncker dans ce contexte. L’UE s’est dotée d’une définition commune du terrorisme, a créé un mandat d’arrêt européen, a intensifié la lutte contre le financement du terrorisme de même qu’elle a œuvré pour faciliter l’échange d’information entre les services nationaux. L'Union a par ailleurs nommé un coordinateur antiterroriste, Gijs de Vries, a souligné Jean-Claude Juncker.

"Malgré tout, nous sommes loin des résultats que nous devons avoir", a constaté Jean-Claude Juncker.

Le Premier ministre a estimé qu'il s'agit surtout de lutter contre les raisons à l'origine du terrorisme: "La pauvreté, le désespoir, l'absence d'espoir sont autant de terreaux où se recrute le terrorisme", a-t-il souligné.

Aussi a-t-il appelé, dans la lutte contre le terrorisme, à la solidarité internationale.

11 mars 2005: premier anniversaire des attentats de Madrid

Le 11 mars 2005, S.A.R. le Grand-Duc et le Premier ministre Jean-Claude Juncker ont assisté à la cérémonie commémorative en mémoire des victimes des attentats au Parque del Retiro le 11 mars 2004.

À ce sujet, SAR le Grand-Duc a souligné dans son intervention le 10 mars que "le peuple luxembourgeois, comme il l'avait fait le jour même où cette funeste nouvelle lui fut parvenue, est aux côtés des familles si durement éprouvées".

En marge de cette conférence, le chef du gouvernement luxembourgeois a eu une série d'entrevues bilatérales. Le 11 mars, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a également rencontré son homologue italien, Silvio Berlusconi, à Rome.

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