Ouverture officielle de la Foire de printemps

Le 13 mai 2006 a eu lieu l'ouverture officielle de la 88e édition de la Foire internationale de Luxembourg.

Le ministre de l'Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a prononcé le traditionnel discours d'ouverture de la Foire de printemps, qui s'est déroulée du 13 au 21 mai à Luxembourg-Kirchberg.

Sans brosser un tableau complet de l’économie luxembourgeoise, le ministre Jeannot Krecké a ouvert son discours en résumant les traits économiques et sociaux marquants par quatre chiffres essentiels : "1er chiffre : 4 - 5% de croissance économique. L’économie a connu une expansion de 4% en volume en 2005 et les prévisions du Statec nous font même espérer près de 5% pour cette année. 2ème chiffre : 2,5% d’inflation en 2005, soit au-dessus de la progression des prix de nos partenaires commerciaux. Mauvaise nouvelle : avec la hausse des cours pétroliers, l’inflation atteindra 3% cette année. 3ème chiffre : 9.100 emplois nouveaux créés en 2005, soit une croissance de 3,1%. Certains ont voulu minorer ce chiffre en brandissant le spectre des emplois fictifs. Or, toutes les investigations ont montré que cet effet reste marginal. Les fermetures malheureuses de certaines entreprises ont caché la création de nouveaux postes de travail. Je prends comme exemple le cas de Delphi qui va développer ses activités. 4ème chiffre : 951,6 milliards d’euros, c’est le déficit de l’Etat en 2005. Le déficit des administrations publiques est de 1,9% du PIB en 2005. L’accord tripartite a permis de trouver les moyens pour réduire progressivement le déficit à moins de 1% du PIB, sans pour autant sacrifier l’investissement public."

Jeannot Krecké a ensuite rappelé que les accords de la tripartite "ont permis d’arrêter des actions concrètes pour remettre durablement notre économie sur une trajectoire de croissance plus dynamique". Et d’ajouter : "Je sais gré aux partenaires sociaux d’avoir mené les discussions dans un climat serein et constructif et dans le but de consolider notre modèle social et de préserver la qualité de notre environnement." - "Les faiblesses de notre économie ont été clairement identifiées et le diagnostic est largement partagé: inflation, chômage et déséquilibre structurel des comptes publics. Les réformes sont indispensables pour rétablir la confiance dans l’avenir du modèle social du pays", a-t-il souligné par ailleurs.

Dans son discours le ministre de l'Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké a détaillé par al suite deux actions qui lui "tiennent particulièrement à cœur", à savoir, le développement économique et technologique ainsi que la politique énergétique.

Développement économique et technologique

Jeannot Krecké a mis en évidence dans ce contexte tout d’abord le plan d’action "Logistique" annoncé un an plus tôt sur la même tribune. Ce plan d’action est désormais sur pieds et contient 4 axes d’actions : la promotion du Grand-Duché de Luxembourg comme site logistique intercontinental et comme lieu de compétence organisationnelle de la chaîne d'approvisionnement, un cadre réglementaire et administratif au niveau du traitement douanier et de la TVA, un meilleur accès des activités logistiques nouvelles à certaines zones industrielles nationales ainsi que le développement des compétences en la matière.

Jeannot Kreckà a par ailleurs relevé l’innovation et la recherche-développement comme facteurs-clés de la compétitivité et de la croissance au Luxembourg. "La connaissance, la technologie et le savoir-faire sont au centre de nos préoccupations lorsque nous concevons des infrastructures publiques nouvelles, tels que les incubateurs ou la Cité des Sciences, ou lorsque nous essayons d'attirer des entreprises qui nous fournissent du potentiel de croissance", a-t-il indiqué.

En ce qui concerne le secteur des technologies de l’information et des communications, dominé par le développement d’applications et de nouveaux services avec comme base commune la numérisation des services, informations et procédés, le ministre a relevé "deux technologies particulièrement importantes pour le développement économique et la croissance futurs": les technologies de l’information et des communications d’une part et la biotechnologie d’autres part.

Il n'existe plus aucune activité, de l'agriculture jusqu'à la xérographie, qui n’utilise pas les outils de la technologie de l’information et de la communication, indispensable au progrès de productivité et de compétitivité, a constaté Jeannot Krecké

"Ils sont aussi l’incontournable compagnon de l’homme moderne et mobile, celui qui communique, qui est informé en temps réel des événements actuels, qui jouit des divertissements et services les plus sophistiqués et ésotériques aux lieux et heures de son choix". Et de rappeler : "Les transporteurs de l’information comme SES, Tele2, l'EPT ou Verizon, ou encore les fournisseurs de services tels que AOL, Amazon ou RTL, pour ne citer que les plus connus, opèrent à partir de notre pays. Mais plus d'une centaine de PME de natures diverses gravitent autour de ces major players et fournissent des services nombreux et variés aux entreprises et aux particuliers".

Le ministre a mis en évidence dans ce contexte "une branche connexe de ce secteur" en cours de développement, notamment l'activité de stockage informatique, de "back up" et de "business recovery" des opérateurs de la place financière, ou encore de sécurisation telles les infrastructures à clé publique. "Le développement de ces activités demande des capacités suffisantes de connexion, facteur important pour le développement économique et qu’il conviendra de soigner pour convaincre les investisseurs potentiels", a conclu Jeannot Krecké à ce sujet.

Jeannot Krecké a par ailleurs affirmé que les biotechnologies pourraient "bien devenir le facteur déterminant de développement du 21e siècle pour les économies industrielles matures" et a relevé que selon une étude ayant pour objet d’étudier les opportunités de développement dans ce domaine le Luxembourg "dispose de conditions favorables au déploiement des biotechnologies". Il s’agira désormais de renforcer ces conditions, de les consolider et de les fédérer autour d’une stratégie cohérente et intégrée, basée sur le partenariat public/privé et faisant appel à la collaboration dans la Grande Région

Politique énergétique

Pour ce qui est de la politique énergétique, Jeannot Krecké, mettant en évidence la vulnérabilité générale de notre système énergétique, a rappelé qu’il fallait agir dans ce contexte sur trois plans : les prix, la sécurité d’approvisionnement et la gestion des effets négatifs de la consommation d’énergie sur notre environnement naturel. Il a détaillé certains points abordés par le Premier ministre dans la déclaration du gouvernement sur la situation économique, sociale et financière du pays et a rappelé dans ce contexte également les principales mesures en matière de l’énergie du plan d’action pour réduire les émissions de CO2 dans le respect du processus de Kyoto.

Le ministre de l’Economie a finalement terminé son discours avec la citation suivante : "Well losse mer eppes net vergiessen: d’Kompetitivitéit vun dësem Land ze verbesseren ass net „de l’art pour l’art“. Hannert all zingtel Prozentpunkt Croissance, déen mir verléieren, stin verlueren Aarbechtsplaazen a perséinlech Schicksaler. Mir sin déene Matbierger, déi 10, 20 oder 30 Joer laang hir Aarbecht trei an anstänneg gemaach hun, an sech op eemol onverscholt op der Stross erëmfannen, eng Äntwert schëlleg. Mir sin déene jonke Mënschen, déi no der Schoul keng Aarbecht fannen, eng Äntwert schëlleg. Mir mussen alles drun setzen, fir hinnen hir Zukunft erëm ze gin. D’Politik am allgemengen, d’Regierung, d’Patronat an d’Gewerkschaften. Zesummen!"

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