Le ministre de la Justice fait le point sur l'évasion d'un détenu du Centre pénitentiaire

Après avoir informé la Commission juridique de la Chambre des députés sur l’évasion d’un détenu du Centre pénitentiaire de Schrassig en date du 20 février, le ministre de la Justice, Luc Frieden, accompagné du directeur du Centre pénitentiaire, Vincent Theis, et du directeur général de la Police grand-ducale, Pierre Reuland, a fait le point le 28 février 2007 sur les enquêtes menées à ce jour dans ce contexte.

Le directeur du centre de détention a d’abord retracé le parcours du détenu lors de son évasion. À la fin de sa promenade dans une des cours de la prison, le détenu a franchi 3 murs et 2 clôtures ainsi que 3 fils barbelés. Selon l’enquête, c’est la découverte de traces de sang qui a permis de retracer ce parcours. Vincent Theis précisa que l’alerte à la prison a été déclenchée de suite et que la Police fut immédiatement alarmée. L’enquête a en outre révélé que l’évadé, qui a largement profité du brouillard, ne bénéficia d’aucune aide de l’extérieur, ni d’ailleurs de l’intérieur de la prison.

Le directeur général de la police a ensuite présenté en détail le déroulement des opérations des forces de l’ordre, qui ont mené, 15 heures plus tard, à l’arrestation du détenu.

Le ministre de la Justice s’est montré très satisfait à la fois du travail des autorités de la prison et du dispositif de la police. Admettant qu’une évasion constitue à chaque fois un échec pour un dispositif de sécurité, Luc Frieden a signalé qu’il y aura toujours des incidents en prison, au Luxembourg et à l’étranger. D’ailleurs, les statistiques au niveau des évasions sont meilleures au Luxembourg qu’à l’étranger, a-t-il ajouté. Depuis l’ouverture de la prison de Schrassig en 1984, seulement 7 évasions ont réussi, score relativement bas comparé aux chiffres disponibles d’autres pays européens.

Mais une évasion constitue toujours un problème et le ministre de la Justice prend au sérieux le sujet de la sécurité. Avant de présenter les améliorations effectuées au niveau de la sécurité au cours des dernières années à Schrassig, il a rappelé le contexte particulier de cette prison, dont la population n’a pas seulement doublé ces dernières années, mais qui est aussi majoritairement constituée de non-résidents et de non-Luxembourgeois.

La mise en place de fils barbelés et de portes supplémentaires entre certains murs, le contrôle des cellules par une unité spéciale de gardiens et la fouille régulière des cellules par les chiens policiers dans le cadre de la lutte contre l’importation de drogues, l’augmentation des effectifs des gardiens, voilà autant de mesures prises au cours des dernières années pour améliorer et adapter le dispositif de sécurité de la prison de Schrassig, et pour maintenir, selon Luc Frieden, "la sécurité à un niveau très élevé".

Le ministre de la Justice et les autorités de la prison ont d’ores et déjà tiré un certain nombre de leçons de l’évasion du 20 février. Il a été décidé de renforcer le personnel dans les rondes en cas de brouillard.

Le renouvellement des systèmes de caméras de surveillance, l’équipement de certaines cours de la prison d’un dispositif anti-hélicoptère sont d’autres mesures décidées, a noté Luc Frieden au sujet de la sécurité au centre pénitentiaire.

Le ministre de la Justice compte aussi sur l’accord récent trouvé au niveau européen sur le transfert de détenus entre les États membres (pour les États membres, il s’agit d’accueillir tous leurs ressortissants emprisonnés à l’étranger) et sur la construction d’un centre de rétention pour demandeurs d’asile déboutés pour diminuer la population de la prison de Schrassig.

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