Visites officielles de Jean-Claude Juncker en Estonie et en Bulgarie

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a effectué des visites officielles en République d’Estonie et en République de Bulgarie du 24 au 26 septembre 2007. Il a été accompagné par le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit. Le président de la Banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, faisait également partie de la délégation.

Visite officielle en Estonie

Le 24 septembre, le chef du gouvernement luxembourgeois a été reçu par le Premier ministre estonien, Andrus Ansip, à Tallinn, la capitale de l’Estonie. Les pourparlers ont été qualifiés de "très fructueux" par les deux chefs de gouvernement.

Entrevue avec le Premier ministre estonien

À l’ordre du jour de cet entretien ont figuré surtout des sujets d’actualité européenne, notamment la Conférence intergouvernementale qui devrait déboucher sur un nouveau traité modificatif. Les deux délégations ont souligné leur approche commune sur ce dossier et leur souhait de rester "amis et alliés en ce qui concerne la construction européenne" en général.

Jean-Claude Juncker - dont la dernière visite officielle à Tallinn remonte à 1995 - et son homologue estonien ont également pu s’échanger sur la politique européenne dans le domaine de l’énergie. En effet, il s’agit là d’un sujet qui tient à cœur du gouvernement estonien dans la mesure où l’Estonie fait de nombreux efforts dans le domaine des énergies renouvelables en développant surtout l’énergie éolienne, et, grâce à sa production de schiste bitumineux, elle n’importe que 30% de l’énergie qu’elle consomme.

En ce qui concerne le désir estonien d’une future adhésion à la zone euro, Jean-Claude Juncker, dans sa qualité de président de l’Eurogroupe, a souligné qu’il s’agissait pour l’Estonie de remplir tous les critères de Maastricht, comme le prévoit le traité.

Les relations bilatérales ont été qualifiées d’"excellentes" par Andrus Ansip, avant d’ajouter que le Luxembourg était un exemple pour l’Estonie dans la mesure où le Grand-Duché, pays de taille relativement petite, peut faire valoir sa voix dans l’Union européenne. Jean-Claude Juncker, de son côté, a exprimé son admiration pour la performance économique impressionnante de l’Estonie au cours de dernières années, dont la croissance annuelle s’élevait à 11,4% du PIB en 2006. "On oublie trop vite que l’Estonie se trouve [depuis son indépendance en 1991] dans un processus de transformation énorme", a précisé le Premier ministre luxembourgeois.

En ce sens, Jean-Claude Juncker a annoncé qu’une mission économique du Luxembourg visitera l’Estonie encore au courant de l’année 2008.

Le chef du gouvernement estonien a par ailleurs présenté son "e-government" à la délégation luxembourgeoise, qui se traduit par une informatisation complète des réunions du conseil des ministres: les séances de travail se déroulent sans papier sur base d’un système de documentation en réseau. En effet, l’Estonie est le seul pays en Europe où l’accès à Internet est un droit constitutionnel. Cette informatisation poussée s’est traduite également par le fait que lors des élections en mars 2007, environ 30.000 électeurs avaient choisi de voter par Internet, une première mondiale pour des élections législatives.

Après sa visite auprès du Premier ministre estonien, Jean-Claude Juncker a eu des entrevues avec le ministre des Finances estonien, Ivari Padar, et avec le gouverneur de la Banque d’Estonie, Andres Lipstok. Les discussions se sont situées dans le cadre du processus de convergence en vue d'une future adhésion à l'espace euro de l’Estonie.

Le Premier ministre a également eu un échange de vues avec Kristiina Ojuland, vice-présidente du Riigkogu, le Parlement estonien. L’entretien a tourné surtout autour des sujets européens, tels que les questions énergétiques et les perspectives pour l’élargissement de l’Union européenne.

De son côté, Nicolas Schmit a rencontré la sous-secrétaire d’État aux Affaires européennes de l’Estonie, Kaja Tael. Lors de leur entrevue, ils ont abordé les sujets d’actualité européenne dont, notamment, le processus de réforme des traités et l’élargissement.

Enfin, la délégation luxembourgeoise a eu l'occasion de visiter le "Museum of Occupations" à Tallinn, un musée consacré aux occupations allemande et soviétique pendant la période de 1940 à 1991. Ouvert en 2003, le musée a comme objectif d’aider à conserver en mémoire collective l’histoire récente du pays.

Visite officielle en Bulgarie

Après sa visite officielle en République d’Estonie, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’est rendu le 25 septembre en visite officielle en République de Bulgarie.

À Sofia, Jean-Claude Juncker a été accueilli à la place Alexandre Nevski par son homologue bulgare, Sergueï Stanichev. Après les honneurs militaires et la présentation des délégations, le chef du gouvernement luxembourgeois a déposé une gerbe au monument du Soldat inconnu à Sofia.

Entrevue avec le Premier ministre bulgare

Jean-Claude Juncker a ensuite été reçu pour une entrevue avec le Premier ministre de la Bulgarie au Conseil des ministres bulgare.

À l’ordre du jour des discussions figurait entre autres l’actualité européenne, dont le nouveau traité modificatif. La Bulgarie et le Luxembourg ont tous les deux exprimé leur souhait d’un aboutissement des négociations en cours à la Conférence intergouvernementale lors du Conseil européen informel en octobre 2007.

La perspective européenne pour les pays des Balkans occidentaux est un sujet qui tient à cœur de la Bulgarie. En effet, Sergueï Stanichev a souligné que la Bulgarie veut faire "sa propre contribution pour apporter la stabilité dans cette région". Le Premier ministre luxembourgeois de son côté a reconnu voir cette région avec "le même souci" que la Bulgarie, pour ajouter que les souffrances endurées par les populations des Balkans au cours des années 1990 ne doivent pas s’y répéter. Le devoir de l’Union européenne serait clair: "il faut offrir une perspective européenne" à cette région.

Concernant les relations bilatérales, Sergueï Stanichev a d’abord rappelé la visite d’État de LL.AA.RR le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en Bulgarie en 2005 pour préciser ensuite que les relations entre le Luxembourg et la Bulgarie se "développent de façon très dynamique". Le Premier ministre bulgare a précisé que le Grand-Duché aura par ailleurs toujours une signification particulière dans l’histoire bulgare étant donné que la cérémonie de signature du traité d’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne s’est déroulée à Luxembourg.

De son côté, Jean-Claude Juncker s’est réjoui de se retrouver pour la troisième fois en République bulgare. Il a tenu à rappeler que le Grand-Duché avait, dès le début, fortement soutenu la candidature bulgare à l’Union européenne. "Nous venons en Bulgarie avec un sentiment de devoir accompli", a-t-il souligné dans ce contexte. Selon le Premier ministre, l’Union européenne ne serait pas complète sans la Bulgarie; "nous avons été séparés pendant trop longtemps".

Le Premier ministre luxembourgeois a reconnu que la Bulgarie - et surtout la population bulgare - a derrière elle une période d’ajustement longue et particulièrement difficile comparée aux autres pays de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est. Si le président de l’Eurogroupe s’est dit convaincu que la Bulgarie adoptera un jour la monnaie unique européenne, il a tout de même souligné que de nombreux efforts supplémentaires restent encore à faire, et ce notamment dans le domaine de l’inflation (7,3% en 2006).

Les délégations luxembourgeoise et bulgare se sont également mises d’accord sur une visite future d’une mission économique du Grand-Duché en Bulgarie pour étudier des possibilités d’investissements.

Pour le chef de gouvernement bulgare, la visite de la délégation luxembourgeoise constitue une incitation pour davantage de coopération entre les deux pays. En ce sens, le Luxembourg et la Bulgarie ont signé un programme de coopération dans les domaines de l’enseignement, de la science et de la culture pour les années 2007-2009.

Remise de l'ordre "Stara Planina 1er degré" au Premier ministre Juncker

Au palais de la Présidence de la République bulgare, Jean-Claude Juncker a été reçu en audience par le président bulgare, Guéorgui Parvanov.

À cette occasion, le Premier ministre luxembourgeois s’est vu décerner l’ordre "Stara Planina 1er degré", une des plus hautes décorations honorifiques bulgares. Jean-Claude Juncker a reçu cette décoration non seulement en raison de sa contribution au développement des relations bilatérales entre la Bulgarie et le Luxembourg, mais également en raison de son engagement en faveur de l’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne. Le président bulgare a exprimé son appréciation pour le rôle et l’activité de Jean-Claude Juncker en ce qui concerne la construction européenne. "J’aimerais qu’il reste l’ami de la Bulgarie", a-t-il conclu. Le lauréat a tenu à dédier cette décoration "à ceux qui la méritent vraiment: les citoyens de la Bulgarie qui ont su, par d’innombrables efforts et sacrifices, préparer leur pays à l’Union européenne".

Un dîner à la résidence Boyana offert par le Premier ministre bulgare en l’honneur de son homologue luxembourgeois a clôturé la première journée de la visite en République de Bulgarie.

En date du 26 septembre 2007, Jean-Claude Juncker a eu des entretiens avec le ministre des Finances, Plamen Orecharski, et avec le gouverneur de la Banque nationale de Bulgarie, Ivan Iskrov. Une entrevue avec le président de l’Assemblée nationale de la République de Bulgarie, Guéorgui Pirinski, figurait également au programme.

Avant de quitter la Bulgarie, Jean-Claude Juncker a en outre eu l’occasion de rencontrer l’ancien Premier ministre bulgare, Simeon de Saxe-Cobourg.

Dernière mise à jour