Jean Asselborn au Pays de Galles pour la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l´Union européenne

Les 1er et 2 septembre 2005, Jean Asselborn, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a représenté le Luxembourg à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui a eu lieu sous présidence britannique à Newport dans le Pays de Galles.

C'est une tradition bien établie d'organiser une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères à chaque nouvelle présidence de l'Union européenne. Ces réunions ont été baptisées "Gymnich", du nom du château situé au nord de Bonn, en Allemagne, où fut tenue la première de ces rencontres.

Lors du premier jour de leur rencontre, les ministres ont discuté des relations entre l'Union européenne et l'Iran après la décision de ce pays de reprendre ses activités en matière d'enrichissement de l'uranium, ainsi que du processus d'élargissement.

Les chefs de la diplomatie européenne ont regretté le fait que l'Iran ait rejeté la proposition présentée le 5 août 2005 par les négociateurs de l'Union européenne. Un accord sur la question nucléaire aurait permis de créer la base d'un nouveau partenariat entre l'Union européenne et l'Iran. Les ministres ont pourtant exprimé l'espoir que l'Iran pourrait reconsidérer sa position. "Nous avons décidé d'attendre le rapport du directeur général de l'AIEA, Mohammed El Baradei, qu'il présentera le 3 septembre 2005, et de poursuivre les consultations avec nos partenaires avant de prendre une nouvelle décision au sujet de l'Iran", a expliqué Jean Asselborn. Les ministres ont également fait part de leur inquiétude face à la situation des droits de l'homme en Iran, que l'Union européenne continue à suivre de près.

Concernant l'élargissement de l'Union européenne, les ministres ont entendu des rapports de leurs collègues roumain et bulgare, ainsi que du commissaire Olli Rehn, sur le processus de réformes en cours en Roumanie et Bulgarie en vue de leur adhésion prochaine à l'Union européenne. Les Vingt-Cinq ont encouragé les deux pays à poursuivre leurs efforts afin de pouvoir rejoindre l'Union européenne comme prévu au 1er  janvier 2007.

La candidature turque à l'adhésion a également été évoquée. "Au cours de nos discussions, aucun pays n'a remis en cause le 3 octobre 2005 comme date d'ouverture des négociations avec la Turquie. L'Union européenne est donc prête à respecter ses engagements, mais le respect des obligations doit également être valable pour la Turquie. Voilà pourquoi le cadre de négociations doit comprendre tous les éléments retenus dans les conclusions du Conseil européen de décembre 2004, notamment les notions d'un processus à fin ouverte et l'ancrage de la Turquie dans les structures européennes par le lien le plus fort", a déclaré Jean Asselborn à l'issue de ce débat.

Quant au dossier croate, les ministres ont réaffirmé que les négociations d'adhésion avec ce pays seront ouvertes dès que le Conseil sera en mesure de constater la pleine coopération de la Croatie avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Dans ce contexte, la Présidence britannique a annoncé son intention de convoquer une nouvelle réunion de la "task force" pour la Croatie au cours du mois de septembre. La "task force" est un groupe informel réunissant les chefs de la diplomatie du Royaume-Uni, du Luxembourg, de l'Autriche et de la Finlande, ainsi que le secrétaire général du Conseil et le commissaire en charge de l'élargissement. Elle a été chargée par le Conseil européen en mars 2005 de suivre le progrès accompli par la Croatie pour remplir les conditions d'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

Au cours de la deuxième journée de leur réunion informelle, les ministres européens ont eu un échange de vues sur les Balkans occidentaux et, plus particulièrement sur le futur du Kosovo. À ce sujet, le ministre Jean Asselborn a fait remarquer que "les incidents du 28 août 2005 nous rappellent que le calme que connaît le Kosovo est fragile alors que la tension monte en vue des échéances prochaines». Le rapporteur spécial des Nations unies, Kai Eide, présentera sous peu une analyse de la situation au Kosovo, ce qui devrait permettre à la communauté internationale de prendre une décision sur le lancement des négociations sur le futur statut de la province. En attende de ce rapport, Jean Asselborn a averti que "l'Union européenne doit être prête à suivre l'évolution qui se dessine" et que, "quel que soit le statut à venir, il y aura besoin d'une forte présence militaire et civile pour assurer la protection des minorités".

Les chefs de la diplomatie européenne ont par ailleurs fait le tour de l'actualité politique internationale, en évoquant notamment les conséquences de l'ouragan aux États-Unis, la grippe aviaire, l'initiative pour un traité sur le commerce des armes ainsi que les flux migratoires illégaux qui créent des problèmes croissants aux États membres de l'UE de la Méditerranée.

À l'occasion d'un déjeuner de travail à la fin de leur rencontre, les ministres de l'Union européenne ont été rejoints par leurs homologues turc et croate et l'envoyé spécial du quartet pour suivre le désengagement de Gaza, James Wolfensohn, pour faire le point sur le processus de paix au Proche-Orient.

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