Déclaration de Jean Asselborn suite à l’annonce du président des États-Unis concernant Jérusalem

Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, regrette la décision du président des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. Cette décision unilatérale annoncée le 6 décembre 2017 n’est pas conforme aux résolutions des Nations unies au sujet de Jérusalem.

Le ministre constate que le statut de Jérusalem n'est pas seulement une question juridique complexe, mais qu’il a aussi une importante dimension politique et religieuse. Avec ses lieux saints, Jérusalem suscite des émotions chez les Israéliens et les Palestiniens, dans les pays arabes et le monde entier.

Le ministre rappelle que toute solution au conflit israélo-palestinien doit notamment reposer, conformément à la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité des Nations unies, sur un règlement global négocié du statut final de Jérusalem, qui soit respectueux des droits et aspirations des deux parties.

Dans ce contexte, le ministre tient à souligner la position commune européenne sur la question de Jérusalem qui est définie depuis la déclaration du Conseil européen faite à Venise, le 13 juin 1980, dans les termes suivants: "Les Neuf reconnaissent le rôle particulièrement important que la question de Jérusalem revêt pour toutes les parties en cause. Les Neuf soulignent qu’ils n’acceptent aucune initiative unilatérale qui ait pour but de changer le statut de Jérusalem et que tout accord sur le statut de la ville devrait garantir le droit de libre accès pour tous aux lieux saints."

La question du statut de Jérusalem devra être réglée dans le cadre des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, visant l’établissement de deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

Une solution à deux États, négociée et basée sur les frontières de 1967, est la seule façon d’instaurer une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Le secrétaire général des Nations unies l’a rappelé à juste titre hier. La position de l’Union européenne repose sur les paramètres bien connus liés au statut final, y compris le statut de Jérusalem en tant que future capitale de deux États. Il est important de préserver cet horizon politique, et nous espérons que les États-Unis pourront apporter leur plein appui à la solution à deux États, mentionnée hier par le président des États-Unis.

Le ministre Asselborn se joint aux appels de la communauté internationale adressés aux acteurs sur le terrain et aux responsables dans la région pour qu’ils fassent preuve de calme et de retenue afin d'éviter une nouvelle éruption de violence et tout autre action qui ne ferait qu’éloigner la perspective d’une paix juste et durable au Proche-Orient.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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ASSELBORN Jean