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"II y a des limites au télétravail"
Interview : L’essentiel (Jean-Luc Bertrand et Nicolas Martin)
L'essentiel: Quel bilantirez-vous après un an de gouvernement?
Luc Frieden: On est là pour préparer l'avenir du pays. Les premiers mois sont toujours un peu difficiles, surtout pour les nouveaux ministres. On a déjà atteint beaucoup d'objectifs, mais le vrai travail, c'est la deuxième et la troisième année.
L'essentiel: Quels objectifs ont d'ores et déjà été atteints?
Luc Frieden: Sur le pouvoir d'achat, nous avons déjà réduit la charge fiscale des gens. Sur le logement,on a réussi à avoir un accord entre plusieurs ministres pour accélérer les procédures et modifier la fiscalité.
L'essentiel: Certains objectifs seront ils plus difficiles à tenir?
Luc Frieden: Je ne vois pas cela comme une difficulté, mais comme un défi. La compétitivité est un objectif à moyen ou long terme. Nous y travaillons, car je voudrais que l'on puisse créer des emplois. Il faut aussi travailler sur la mobilité, la cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté...
L'essentiel: Comment attirer des entreprises étrangères?
Luc Frieden: On résiste bien. Mais les autres ne donnent pas. La compétitivité, c'est un aspect droit du travail, un aspect fiscalité...
Il faut travailler sur chacune de ces composantes. Si les entreprises vont bien, avec les impôts, on peut financer l'État social et la transition écologique.
L'essentiel: Faut-il développer les possibilités de télétravail?
Luc Frieden: C'est une réalité, mais pas une fin en soi. Je pense qu'il ne faut pas uniquement du télétravail. Et il y a des gens qui ne peuvent pas du tout en faire. Pour les frontaliers, c'est le sujet de la fiscalité. Nous allons essayer de voir si nous pouvons encore ajouter des jours. Le risque est que l'un pays nous dise: "Alors ils doivent aussi payer des impôts chez nous". J'aimerais que nos concitoyens et nos frontaliers comprennent qu'il y a des limites au télétravail.
L'essentiel: Des frontaliers redoutent une double imposition?
Luc Frieden: Je comprends ces inquiétudes, mais entre les États amis, il n'y a pas de double imposition. Nous veillerons à ce que cela reste le cas.
L'essentiel: Sur le logement. Est-il possible de changer les choses?
Luc Frieden: Nous avons déjà fait des choses. Nous travaillons sur deux axes. La fiscalité pour donner un nouveau mouvement à la vente. Et les procédures. Les ministères compétents ont tous accepté de les réduire un peu. Les promoteurs nous disent qu'il y a, à nouveau, des demandes. Et les banques confirment.
L'essentiel: Le barème de l'impôt sera adapté à 2,5 tranches indiciaires, 6,5 sur deux ans...
Luc Frieden: Nous venons d'une période avec une inflation forte, qui a conduit à une augmentation des impôts. Nous avons fait campagne pour dire "Nous devons réduire la charge des impôts car la vie est chère". Onvoulait étendre cet engagement sur la période législative, mais on a décidé de le faire au début.