Les ministres Jacobs et Biltgen au Sommet mondial pour le développement social

Du 26 au 30 juin 2000, s'est tenue à Genève une session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies consacrée au développement social. L'Assemblée générale de l'O.N.U. a procédé à une évaluation des progrès accomplis depuis le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague en 1995 et défini de nouvelles initiatives. Cette session extraordinaire était dénommée "Sommet mondial pour le développement social: le développement social pour tous à l'heure de la mondialisation".

Le gouvernement luxembourgeois était représenté par Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille, de la Solidarité sociale et de la Jeunesse et ministre de la Promotion féminine, et par François Biltgen, ministre du Travail et de l'Emploi.

Aux côtés de Michèle Pranchère-Tomassini, représentant permanent du Luxembourg auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, la délégation luxembourgeoise se composait de Jean Feyder, directeur de la Coopération au développement et de l'Action humanitaire (ministère des Affaires étrangères), de Michel Colin, secrétaire de l'Observatoire national du développement social (ministère de la Famille, de la Solidarité sociale et de la Jeunesse), de Nicole Bintner-Bakshian, attaché de Légation à la direction de la Coopération (ministère des Affaires étrangères), d'Angèle Da Cruz, chargée de mission auprès de la Représentation permanente du Luxembourg auprès des Nations Unies à New York (ministère des Affaires étrangères) et de Joëlle Schiertz, Attaché auprès de la Représentation permanente du Luxembourg auprès de l'Office des Nations Unies à Genève. René Pizzaferri, membre du bureau exécutif de l'OGB-L, Erny Gillen, président de la Confédération Caritas Luxembourg et Pit Prum, délégué national au comité de liaison des ONG de développement auprès de l'Union européenne, faisaient également partie de la délégation luxembourgeoise en qualité de représentants de la société civile.

Le bilan dressé cinq ans après le Sommet social est mitigé. Le développement social a acquis une importance plus grande au plan international et dans l'élaboration des politiques nationales de bon nombre de pays. La mondialisation n'a cependant profité qu'à une minorité et a lancé de nouveaux défis. La pauvreté et le chômage gagnent du terrain. La faim et la malnutrition, la toxicomanie, le crime organisé, la corruption, le colonialisme et l'occupation de territoires étrangers, les conflits armés, le trafic d'armes, le terrorisme, l'intolérance et l'incitation à la haine raciale, ethnique ou religieuse, la xénophobie, les maladies endémiques, chroniques, contagieuses, en particulier le HIV/SIDA, la malaria et la tuberculose, ainsi que les sanctions économiques et les mesures unilatérales contraires aux lois internationales et à la Charte de l'O.N.U. sont identifiés comme autant de fléaux qui continuent à empêcher l'humanité de parvenir au développement social. L'égalité des chances entre hommes et femmes n'est pas encore universellement mise en pratique.

Les progrès réalisés depuis Copenhague sont donc jugés globalement insuffisants. Le défi lancé aux participants était de donner un nouvel élan aux engagements ambitieux pris en 1995 par 118 chefs d'Etat ou de gouvernement et par 186 Etats.

Le document final, qui a fait l'objet de longues négociations, comprend une évaluation des progrès réalisés depuis 1995, une déclaration politique et une série d'engagements. Il constitue une plate-forme solide pour l'élaboration de politiques nationales et internationales visant à atteindre les objectifs de développement social tout en traitant de l'impact de la mondialisation.

A l'occasion de son discours à la tribune de l'O.N.U., la ministre Jacobs a particulièrement mis l'accent sur la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, le respect des normes minimales de l'Organisation internationale du travail, telles que les droits fondamentaux des travailleurs, l'égalité des chances et l'interdiction du travail des enfants, ainsi que sur l'accroissement de l'aide publique au développement jusqu'à 0,7% au moins du produit intérieur brut et le respect de l'initiative 20/20.

La ministre a dressé un rapide bilan des mesures législatives prises par le Luxembourg en matière de lutte contre la pauvreté et le chômage suite au Sommet social de Copenhague. Elle a rappelé qu'en novembre 1997, sous présidence luxembourgeoise, l'Union européenne a pour la première fois mis en place une stratégie européenne pour l'emploi, qui est à l'origine du plan d'action national en faveur de l'emploi. Elle a souligné que beaucoup de personnes, vivant en situation d'exclusion et de pauvreté ne sont pas capables de travailler, de sorte qu'elles ne peuvent plus être socialement intégrées par l'intermédiaire de l'emploi. Elle a mis l'accent sur l'importance du respect des normes sociales dans le commerce international et appelé à l'instauration d'un processus de surveillance multinationale aussi contraignant que possible.

En ce qui concerne la coopération au développement luxembourgeoise, Marie-Josée Jacobs a fait état d'un bilan positif. Le Luxembourg atteint en effet cette année l'objectif de consacrer 0,7% du produit intérieur brut à l'aide au développement. Le gouvernement a prévu de porter ce taux à 1% d'ici 2005. Le Luxembourg consacre plus de 60% de sa coopération au développement à des programmes sociaux (éducation de base, santé primaire, promotion féminine et développement rural intégré) dépassant largement l'objectif de l'initiative 20/20.

La ministre a mis l'accent sur les principes qui dirigent l'action du Luxembourg: démocratie, transparence, et bonne gouvernance. S'y ajoute la participation de la société civile à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques, particulièrement dans le domaine social. Elle a conclu son intervention en estimant que "La mondialisation sera ce que nous en ferons. Il importe pour cela de remettre l'économie au service du développement humain. C'est ce à quoi nous nous sommes engagés à Copenhague. C'est sur la mise en œuvre de nos engagements que nous serons jugés."

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