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Conseil "Affaires générales et relations extérieures" à Bruxelles
Le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a participé au Conseil "Affaires générales et relations extérieures" les 22 et 23 novembre 2004 à Bruxelles. Ce Conseil a associé, comme il est d'usage une fois par semestre, le ministre de la Défense, Luc Frieden, et le ministre de la Coopération, Jean-Louis Schiltz. Il a également été marqué par la première participation des membres de la nouvelle Commission européenne.
Avantla première session du Conseil, les chefs de la diplomatie européens se sont réunis pour une conférence sur les capacités civiles de l’Union européenne. Le développement plus systématique de ces capacités est une étape importante pour rendre opérationnelle la stratégie européenne de sécurité.
Du côté des affaires générales, les ministres des Affaires étrangères ont fait le point sur les préparatifs du Conseil européen des 16 et 17 décembre 2004. Selon l’ordre du jour provisoire présenté par la Présidence néerlandaise, les chefs d'État et de gouvernement évoqueront l’élargissement de l'UE, la lutte contre le terrorisme, le cadre financier de l’UE pour la période de 2007 à 2013, l’espace de liberté, sécurité et de justice ainsi que les relations extérieures.
Concernant le sujet de l’élargissement, le ministre Asselborn a indiqué qu’un nombre de pays souhaitaient dissocier les débats en cours sur les différents pays candidats et juger chaque dossier selon ses propres mérites. "Les négociations avec la Bulgarie ne posent pas de problèmes majeurs; la Roumanie a encore trois chapitres à clôturer; le progrès de la candidature croate dépendra du rapport sur la coopération de la Croatie avec le Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie (TPIY), que le procureur Carla del Ponte doit présenter au Conseil de sécurité de l’ONU le 23 novembre prochain; enfin, notre approche envers la Turquie sera déterminée lors du Conseil européen à la mi-décembre", a expliqué le ministre luxembourgeois.
Au déjeuner, les ministres ont eu un échange de vues sur le processus de paix au Moyen-Orient, l'Iran, les relations avec la Chine et la préparation du sommet UE-Russie le 25 novembre 2004.
L'actualité politique en Ukraine était un des sujets pressants qui a dominé les discussions des ministres des Affaires étrangères. Face aux nombreuses instances de fraudes électorales constatées par l'OSCE lors du récent scrutin présidentiel en Ukraine, le Conseil des ministres s'est déclaré "très préoccupé" par ces rapports et a mis en garde Kiev sur les graves conséquences que de tels événements pourraient avoir sur les relations entre l'UE et l'Ukraine. Le ministre Asselborn a aussi fait savoir que les chefs européens de la diplomatie avaient décidé d'envoyer une protestation au Parlement ukrainien et au président sortant Leonid Koutchma.
L'organisation d'un "Forum UE-Balkans occidentaux" en soirée du 22 novembre était l'occasion pour Jean Asselborn de présenter les priorités de la future Présidence luxembourgeoise à l’égard des pays des Balkans occidentaux. Le ministre a souligné que la progression des relations entre l'UE et les pays de la région "dépendra de la rapidité avec laquelle chaque pays se conformera aux critères politiques, économiques et institutionnels définis à Copenhague en 1993 et à la conditionnalité inhérente au processus de stabilisation et d’association".
Au cours d'une brève cérémonie en marge du premier jour du Conseil des ministres, Jean Asselborn et son homologue lituanien Antanas Valionis ont signé un accord pour éviter la double imposition entre le Luxembourg et la Lituanie.
Le 23 novembre, les ministres de la Coopération au développement ont siégé avec au centre des discussions les Objectifs du Millénaire pour le développement, et en particulier sur les suites à donner aux engagements pris en 2000 sous l’égide de l’ONU pour réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015.
Les ministres ont chargé la Commission européenne d’effectuer des propositions concrètes pour de nouveaux engagements des États membres en matière d’aide au développement après 2006. Les discussions à ce sujet devraient aboutir sous Présidence luxembourgeoise.
Les ministres ont fait le constat que si, comme le prévoient les Objectifs de développement du Millénaire, la pauvreté doit être réduite de moitié d’ici 2015, il faut de nouveaux engagements concrets et chiffrés de la part des États membres. "Ces engagements doivent aller au-delà des 0,39% antérieurement convenus. Il faut cependant aussi dans ce contexte prendre en compte la situation des nouveaux États membres", a déclaré le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire Jean-Louis Schiltz.
Actuellement, seuls le Luxembourg, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas consacrent 0,7% de leur RNB à l’aide publique au développement. L’Irlande, la Finlande, la France et le Royaume-Uni ont pris des engagements concrets pour atteindre le même objectif entre 2007 et 2013, selon le cas. La décision du Conseil du 23 novembre permettra de capitaliser sur cette dynamique et de fournir plus d’aide publique au développement.
Les ministres ont également décidé que ces ressources seront à l’avenir encore davantage consacrées aux pays les plus pauvres de la planète, en particulier à l'Afrique.