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Résumé de la déclaration de politique étrangère 2010
La déclaration sur la politique européenne et étrangère a eu pour thème l’adaptation aux nombreux défis auxquels la communauté internationale se voit confrontée depuis la fin de la menace existentielle que faisait peser sur le monde la guerre froide, et l’avènement d’une mondialisation incontrôlée.
Le ministre Asselborn a débuté son intervention par une analyse des principaux défis actuels, à savoir les conséquences de la crise économique et financière, la pauvreté et la faim dans le monde, ainsi que la crise écologique, le terrorisme, la prolifération des armes nucléaires, la criminalité organisée et le trafic de drogue. Il a ensuite énuméré plusieurs pistes et instruments pour pouvoir confronter ces défis: tout d’abord, le besoin urgent de savoir s’adapter soi-même en tant qu’acteur dans les relations internationales; le besoin de coopérer davantage avec ses partenaires; la nécessité de promouvoir les relations multilatérales notamment via l’appartenance et l’engagement au sein de nombreuses organisations internationales; et finalement, la défense des valeurs communes partagées avec les partenaires, tels que les droits de l’Homme, la solidarité et l’État de droit, la démocratie et la tolérance.
Le ministre a évoqué ensuite les domaines spécifiques et instruments de la politique étrangère du Luxembourg.
Il a ainsi annoncé son intention d’adapter le réseau diplomatique aux nouveaux défis politiques et économiques que rencontre notre pays à travers le monde par les mesures suivantes :
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ouverture d’une ambassade à Abu Dhabi dans les Émirats arabes unis;
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ouverture d’une ambassade à Ankara en Turquie;
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extension du réseau diplomatique moyennant des co-accréditations par des ambassadeurs non-résidents dans tous les pays des Balkans, le Proche et Moyen-Orient, y compris la Palestine, ainsi que le Brésil;
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intégration de la représentation permanente auprès de l’OSCE à Vienne dans l’ambassade bilatérale à Vienne.
Le ministre a mis en évidence la participation active du Luxembourg à de nombreuses organisations internationales, garantie du succès de la diplomatie du Luxembourg. En premier lieu, le Benelux, moteur de l’intégration européenne, continue à être un élément crucial dans la défense des intérêts luxembourgeois et ses trois membres devront rester un exemple des valeurs européennes de la multi-culturalité, de la non-discrimination des minorités et de la tolérance. Le rôle du Luxembourg dans la Grande région gagne également continuellement d’allure et reste une des clés de la prospérité du pays. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a souligné que, malgré certaines divergences de vues récentes, les relations bilatérales avec la France et l’Allemagne restent fondamentalement excellentes.
Finalement, l’importance de l’ancrage du Luxembourg dans l’Union européenne a été soulevée par le ministre, analysant l’actualité politique européenne du point de vue luxembourgeois. Il a notamment attiré l’attention sur l’importance des projets communs des États-membres de l’Union, tel que l’euro. Il a également commenté l’évolution économique et financière récente dans la zone euro, notant les modifications apportées à la gouvernance de celle-ci qui permettent un saut qualitatif dans le domaine de l’intégration économique de l’UEM. En outre, le ministre a salué le travail réalisé par la "Task Force" et la mise en place du "semestre européen", notant au passage le rôle crucial du Grand-Duché dans ce dernier dossier. Le Luxembourg est fermement en faveur d’une surveillance renforcée des politiques budgétaires des États-membres en vue de garantir la stabilité de la zone euro, a dit le ministre, rappelant que ces pays partagent le même sort précisément parce qu’ils partagent la même monnaie. La crédibilité de l’euro en tant que monnaie commune a été consolidée grâce à l’action solidaire des États-membres, a encore noté le ministre.
La mise en œuvre du traité de Lisbonne a constitué l’autre point évoqué dans le contexte de l’actualité européenne. À ce sujet, le ministre a abordé les défis que posent les particularités de la nouvelle architecture institutionnelle, évoquant les nouveaux rôles du Parlement européen, du Conseil européen, l’établissement de l’initiative citoyenne, le renforcement de l’influence des parlements nationaux, tout comme l’établissement du Service européen d’action extérieure (SEAE). Dans les premiers mois qui ont suivi l’entrée en vigueur du traité, l’Union européenne a certes peiné à trouver le bon équilibre entre les différents nouveaux pouvoirs institutionnels, a constaté le ministre, mais il a ensuite souligné l’importance de défendre la méthode communautaire dans cette phase cruciale et a mis en garde contre la tendance vers la création de facto d’un directoire. Surtout dans le contexte de la crise économique et financière, l’Union a souffert de replis identitaires et d’un certain égoïsme des États-membres, a conclu M. Asselborn.
Le ministre a ensuite abordé le processus d’élargissement de l’Union européenne et a souligné que ce processus doit nécessairement être poursuivi, étant le moteur promouvant la dynamique de prospérité, de sécurité et des valeurs de l’Union européenne. Il a notamment fait le point sur l’état des progrès des négociations d’adhésion et des différentes candidatures qui sont actuellement posées à l’Union européenne. Enfin, M. Asselborn a également observé les progrès et les défis de la politique européenne de voisinage (PEV), ainsi que les deux éléments de coopération que sont le partenariat oriental et l’Union pour la Méditerranée.
Le ministre s’est par la suite penché sur les importants partenaires stratégiques du Luxembourg. Évoquant tout d’abord les relations transatlantiques, le ministre a expliqué l’importance des relations avec les États-Unis, "parce que nous partageons la même vision de la liberté et de la démocratie". Dans ce contexte, il a exprimé son fort soutien aux efforts du président Obama dans la relance des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que dans le domaine de la réduction des arsenaux nucléaires et, généralement, de la non-prolifération.
La Russie est un partenaire stratégique important, aussi bien sur le plan économique et commercial que politique, a observé le Vice-Premier ministre, qui a également rappelé le soutien européen dans le domaine de la politique de modernisation en Russie.
M. Asselborn a ensuite analysé le rôle de plus en plus important de la Chine, notant la croissance économique fulgurante dans ce pays, mais également les défis qui se posent, notamment en ce qui concerne les droits de l’Homme ainsi que les implications du développement rapide de l’économie chinoise.
Au sujet du continent africain, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a exprimé l’avis que, malgré le contexte actuel difficile, "le futur lui appartiendra". Il a notamment fait allusion aux aspects positifs, rappelant que le nombre des conflits en Afrique est en baisse. Le ministre a en outre évoqué le rôle croissant de l’Union africaine pour la stabilisation de la paix sur le continent. Il a conclu en exprimant le soutien luxembourgeois à l’Union africaine, exposant les différents domaines où le Luxembourg contribue activement à la paix sur ce continent par sa participation aux missions de l’UE (assistance aux secteurs de sécurité au Congo, formation de forces de sécurité somalienne, Atalanta).
En ce qui concerne le Moyen-Orient, le ministre a soulevé le besoin d’un engagement soutenu de la communauté internationale en vue de résoudre les nombreux défis dans cette région du monde. Il a critiqué la politique de colonisation israélienne dans les territoires occupés, qui est "jugée illégale et qui viole le droit international", et qui représente un "obstacle à la paix et à la création d’un État palestinien", ainsi qu’une "humiliation du peuple palestinien". Quant à la situation dans la bande de Gaza, M. Asselborn l’a qualifiée de "désastreuse" et a déploré la punition collective que la population de Gaza doit souffrir à cause de la politique du Hamas. Le blocus de la bande de Gaza provoque le désespoir et la haine, a encore ajouté le ministre. Finalement, il a déclaré le soutien luxembourgeois aux efforts de créer un État palestinien.
Le ministre a poursuivi en constatant que "seule la résolution du conflit israélo-palestinien pourra contrecarrer certaines aspirations du régime de l’Iran dans la région". Le Luxembourg, qui soutient la résolution 1929 des Nations unies, a œuvré pour garantir que les mesures des sanctions ciblent le régime et non pas la population, a-t-il rappelé, ajoutant que la voie du dialogue reste ouverte. Le ministre a ensuite exprimé ses soucis sur la situation des droits de l’homme en Iran.
Enfin, le ministre a également fait le point sur la situation actuelle en Afghanistan. Il s’est félicité du processus de réconciliation et de réintégration grâce auquel des changements se font remarquer en Afghanistan: le processus de l’"Afghanisation" se développe progressivement en vue du transfert de la responsabilité aux autorités afghanes en 2014.
Le ministre a également abordé le rôle de l’OTAN, saluant l’adoption prochaine du nouveau concept stratégique par l’Alliance lors du sommet de Lisbonne les 19 et 20 novembre. Le ministre a notamment exprimé sa satisfaction que "la défense commune reste la raison d’être de l’Alliance et ne sera pas mise en question". Il a encore rappelé les efforts luxembourgeois concertés avec l’Allemagne, la Belgique, la Norvège et les Pays-Bas au sein de l’OTAN concernant l’initiative sur le désarmement au sein de l’OTAN, qui vise à susciter une discussion sur les armes nucléaires tactiques détenus par l’Alliance.
En conclusion, le ministre a réitéré que le Luxembourg doit affronter les défis actuels ensemble avec ses partenaires et doit œuvrer à rester un membre engagé et crédible au sein de la communauté internationale. Dans le contexte européen, "nous continuerons à nous engager dans le processus d’intégration européenne en nous investissant dans les projets communs; non seulement l’euro ou encore l’espace Schengen, mais également les missions militaires et civiles de l’Union européenne", a-t-il conclu.
Au sujet de la politique du siège, le ministre a souligné l’importance de la présence des institutions européennes au Grand-Duché et a présenté un aperçu sur les travaux et projets en cours de finalisation.
Dans le domaine de la politique de coopération et d’aide au développement, M. Asselborn s’est montré satisfait que cette politique ait été confirmée, malgré la crise économique et financière et les restrictions budgétaires, comme un des éléments centraux de la politique étrangère luxembourgeoise, dont le niveau actuel de financement sera maintenu.
Le ministre a conclu son intervention en évoquant la candidature luxembourgeoise pour un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations-unies, qui est l’expression par excellence de l’engagement luxembourgeois au sein de la communauté internationale.