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Étude économique de l´OCDE sur le Luxembourg 2003
L’étude économique sur le Luxembourg 2003 présentée le 7 octobre 2003 par l’OCDE attribue à l’école luxembourgeoise et plus particulièrement à la façon dont elle arrive à qualifier les enfants immigrés un rôle important dans la réduction des risques de chômage et de l’atténuation et du maintien de la croissance.
L’OCDE a focalisé son étude sur cette problématique qui constitue certainement un défi majeur auquel l’éducation nationale doit répondre. Il ne faut cependant pas perdre de vue que d’autres paramètres interviennent également pour assurer le développement économique et notamment la qualité des formations générales, techniques et professionnelles de nos bacheliers, de nos techniciens et de nos artisans.
Selon l’étude de l’OCDE l’approche multilingue semble être le principal problème de notre enseignement. Partant de cette conclusion fondée sur les résultats de l’étude PISA réalisée il y a trois ans, l’OCDE fait un certain nombre de propositions.
Elle estime d’abord qu’il faut permettre aux élèves de suivre les cours en français ou en allemand tout au long de leurs études sans avoir à acquérir une grande maîtrise de l’autre langue. Or, une bipartition de notre enseignement ne paraît guère propice à forger la cohésion de la société de demain ; elle résoudrait le problème sur le court terme, pour une génération, mais conduirait sur le long terme à la mise en place de deux écoles distinctes. Elle ne correspond d’ailleurs pas au cadre que la Chambre des députés a tracé lors du débat sur l’intégration des enfants étrangers à l’école en novembre 2000, à savoir : maintenir l’enseignement de nos trois langues, maintenir l’unicité de l’école.
Le ministère a toutefois mis en œuvre une réforme pragmatique qui va dans la direction préconisée dans ce sens que, pour faire des études professionnelles ou techniques, les déficiences dans une langue que ce soit l’allemand ou le français ne doivent pas constituer un obstacle insurmontable. Des voies de formation parallèles existent désormais à l’enseignement secondaire technique.
Toutefois, les standards à atteindre en langues à l’enseignement secondaire doivent être maintenus selon l’avis du ministère, car il est important que le bachelier de l’enseignement secondaire appréhende à la fois les fondements de la culture du monde français et du monde germanique.
En fin de compte, il s’agit aussi de rappeler que notre multilinguisme constitue une chance, un atout sur lequel le développement de notre économie peut s’appuyer, avant d’être un problème.
L’OCDE recommande aussi de veiller à ce que tous les élèves qui sortent de l’école maîtrisent bien la lecture, l’écriture et le calcul. Le moins qu’on puisse dire c’est que cette proposition rejoint la voie tracée par le ministère, à savoir le renforcement des apprentissages de base dans l’intérêt de tous les enfants. Aujourd’hui, les deux premières années de l’enseignement primaire, les plus importantes, puisque les apprentissages de base s’y font, ont été réorganisées en cycles et l’alphabétisation a été réformée ; une réforme visant à approfondir les apprentissages de base en langues et en mathématiques est en cours à l’enseignement secondaire technique sous forme de projet pilote.
L’OCDE préconise comme autre réforme susceptible d’améliorer le niveau d’instruction donner aux écoles une plus grande autonomie. Aujourd’hui, dans nos lycées et lycées techniques cette autonomie se met progressivement en place ; les lycées qui participent aux projets ont la possibilité d’adapter leur enseignement pour répondre à des besoins spécifiques de leurs élèves.
Toutefois le ministère ne peut pas partager toutes les recommandations de l’OCDE en matière d’autonomie, notamment celles qui visent à donner aux écoles la possibilité de recruter leurs enseignants et de les rémunérer selon leurs performances. Ce choix risque d’aboutir à moyen terme à une dérégulation du système éducatif public. En effet, le poids des responsabilités pesant sur les écoles devient excessif, de sorte que la concurrence, le marketing et la lutte pour la captation des ressources menacent de prendre le pas sur la qualité de l’enseignement. Il en est de même pour la proposition de mettre en concurrence les écoles, avancée par l’OCDE. Le ministère est d’avis qu’une émulation peut certes être fructueuse, mais que l’établissement d’un palmarès des écoles dans un si petit pays détruirait la sérénité dans laquelle l’école doit pouvoir organiser ses enseignements.
Il n’en demeure pas moins que le regard externe des économistes de l’OCDE sur le système éducatif luxembourgeois constitue matière à réflexion et qu’il invite tous les partenaires de l’école à se positionner.
(communiqué par le ministère de l’Education nationale, de Formation professionnelle et des Sports)