Président de la République portugaise Anibal Cavaco Silva, Discours à l'occasion du dîner de gala, Portugal

Altesses Royales
Excellences
Mesdames et Messieurs

C’est avec grand plaisir que mon épouse et moi-même accueillons Vos Altesses Royales lors de leur première visite d’État au Portugal. Je sais combien vous êtes attachés au Portugal, un pays que vous connaissez bien, qui est la terre d’aïeux de votre Altesse Royale et où vous comptez des familiers et de nombreux et très dévoués amis. Nous espérons que vous vous sentirez parmi nous comme chez vous.

C’est ce que nous avons ressenti, mon épouse et moi, lors de notre visite à la communauté Portugaise du Grand-duché, en mars 2007. Nous n’oublierons jamais les marques d’intérêt et d’affection dont nous avons été l’objet, à cette occasion, malgré le moment douloureux que Vos Altesses Royales traversaient en raison d’un deuil récent.

Cette proximité entre nos deux pays reflète une amitié séculaire et constitue le meilleur des appuis pour l’avenir d’une relation que nous sommes tous deux décidés à renforcer.

Altesses Royales

Nos relations politiques sont excellentes. Nous sommes partenaires dans le projet européen, notre collaboration est intense, les candidatures de nos pays respectifs au sein des organisations internationales ont toujours été placées sous le signe d’un appui mutuel sans faille.

Ce bilan est en grande partie dû au lien singulier entre nos deux pays, celui de la présence, au Luxembourg, d’une communauté portugaise bien intégrée qui compte plus de quatre-vingt mille citoyens et représente une partie importante de la population active du Grand-duché.

Dans les rencontres que j’ai eues avec les Portugais et les luso-descendants au Luxembourg, en Mars 2007, j’ai pu me rendre compte de leur attachement profond au pays qui les a accueillis et de leur désir de continuer à œuvrer, sans relâche, à son développement économique et social. J’ai pu également constater que cette détermination va de pair avec un lien très étroit avec leurs traditions, leurs racines historiques et culturelles. Il n’est donc pas étonnant de voir l’enthousiasme qu’à soulevé les changements constitutionnels qui permettent l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise sans que ce soit nécessaire de renoncer à la nationalité d’origine.

Je suis fermement convaincu que la continuité de la réussite de l’intégration de la communauté portugaise dépend de la compatibilité entre deux éléments - portugais et luxembourgeois –, et notamment dans le domaine culturel. À ce propos, je souhaiterais que soient trouvées des solutions permettant de garantir une meilleure intégration de l’enseignement de la langue portugaise dans le système éducatif luxembourgeois, un désir déjà ancien et bien connu de la communauté portugaise. Je suis certain que tous les progrès en ce sens contribueront de façon importante à l’éducation et à la réussite scolaire des jeunes Portugais qui résident au Luxembourg.

La crise économique et financière actuelle qui n’a épargné aucun de nos pays, a eu naturellement des répercussions préoccupantes sur cette communauté de travailleurs. Je sais qu’il y a des efforts en cours pour développer une coopération bilatérale dans le domaine de l’emploi et, je suis sûr que nous saurons, ensemble, trouver les voies qui favoriseront la formation et la requalification professionnelle que les circonstances imposent.

Altesse Royale,

Le cadre des relations dont nous disposons nous permet d’envisager le futur avec confiance et ambition.

Je suis convaincu que le protocole de mise à jour de la convention visant à éviter la double imposition et à prévenir l’évasion fiscale, qui sera signée demain, les rencontres avec les entrepreneurs qui ont eu lieu aujourd’hui, ainsi que le séminaire économique, contribueront de façon déterminante à l’augmentation et à la diversification de nos échanges commerciaux, à développer un flux d’investissement plus important et à promouvoir des partenariats entre nos entrepreneurs, y compris, dans les pays tiers, notamment ceux de langue portugaise.

À cet égard, nous savons l’intérêt croissant que porte le Luxembourg aux travaux de la CPLP, bien visible par sa présence, en tant qu’invité, au récent sommet de Luanda, ou à la participation avec le Portugal et la Belgique, au projet de création du Centre commun de visas du Cap-Vert, un pays qui compte, lui aussi, une importante communauté au Grand-duché.

Altesse Royale,

Le Portugal et le Luxembourg sont, aujourd’hui, des partenaires actifs et engagés dans la mise en œuvre de l’idéal de l’intégration européenne. Nous voulons tous les deux une Union européenne plus forte, plus prospère et plus juste. Une Union européenne plus capable de s’affirmer comme un acteur crédible sur la scène internationale.

Nous vivons des temps exigeants. Aux défis auxquels l’Europe avait déjà à faire face sont venus s’ajouter ceux que lui imposent les effets de la crise économique et financière, et qui obligent à un renforcement substantiel de la coordination des politiques économiques des États membres. Une coordination qui, en prônant un contrôle accru du déficit et de la dette publique, n’oublie pas que l’objectif premier est la création de conditions pour la récupération économique durable de l’Europe, et qui passe par l’accroissement de sa compétitivité et de sa cohésion.

Une Union Européenne qui saura dépasser les difficultés du présent de façon solidaire, unie et cohérente, sera l’Union plus forte et plus crédible dont nous avons besoin. Ne perdons pas cette opportunité.

Altesses Royales,
Excellences
Mesdames et Messieurs,

Je suis certain que nous saurons continuer à cultiver cette amitié qui nous unit, à travers des réalisations concrètes dans le présent et le futur. C’est dans cet esprit que je demande à tous de se joindre à moi pour porter un toast à la santé de Leurs Altesses Royales, le Grand-duc et la Grande-duchesse du Luxembourg, au peuple ami du Luxembourg et à des relations fructueuses entre nos deux pays. Merci beaucoup.

Thème

Vie politique

Date de l'événement

06.09.2010