Jean Asselborn, Discours à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies dans le cadre de la réunion de haut niveau sur la Jeunesse, New York

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Cette réunion de haut niveau sur la jeunesse vient à point nommé. Ces dernier mois, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, une jeunesse éduquée, souvent diplômée, mais confrontée au chômage, au népotisme et à l'impuissance de ses dirigeants à lui offrir un avenir, s’est mise en mouvement pour réclamer des droits et des libertés, ainsi que des politiques assurant la justice sociale et le partage équitable des richesses. Sans vouloir comparer ce qui n’est pas comparable, ce qui se passe aujourd’hui au Sud de la Méditerranée et au Moyen-Orient marque une étape tout aussi importante dans l’émancipation de la jeunesse en tant qu’acteur politique et social à part entière que les événements de Mai 68 ont représenté pour les jeunes d’Europe. La communauté internationale doit se montrer à la hauteur de ce tournant historique. Dans ce contexte, le Luxembourg se félicite du document final de notre réunion. Je remercie les représentants permanents de l’Autriche et du Bénin pour avoir facilité le consensus sur un texte qui nous encourage à faire plus, pour donner aux jeunes, y compris aux jeunes femmes, les moyens de bâtir un avenir meilleur.

Le Luxembourg salue le fait que notre déclaration finale réaffirme le programme d’action mondial pour la jeunesse, qui garde toute sa pertinence. Il importe d’en poursuivre la mise en oeuvre avec détermination, et ce à tous les niveaux.

Parmi les priorités identifiées dans le document final, permettez-moi d’en relever trois :

  1. l’insertion professionnelle des jeunes
  2. l’accès des jeunes aux services sociaux de base, dont l’éducation et la santé
  3. la promotion et la protection efficaces des droits et des libertés fondamentales des jeunes, y compris dans les situations de conflit

Monsieur le Président,

Au Luxembourg, la politique de la jeunesse est fondée sur la loi-cadre de 2008. Notre politique se veut transversale, englobant tous les champs politiques qui ont un impact sur la vie des jeunes. Elle se veut aussi participative : le "Parlement des Jeunes" permet à la jeunesse de faire entendre sa voix dans notre débat politique national.

Sur base d’une analyse détaillée de la situation de la jeunesse au Luxembourg, un plan d’action national est en voie d’être finalisé. Il se concentrera sur un nombre limité de priorités, les deux premières étant d’accompagner les jeunes dans les transitions entre le monde de l’éducation et le monde du travail, et de soutenir les jeunes familles. Je tiens également à souligner que notre politique de coopération au développement et d’action humanitaire accorde une grande importance à l’éducation et à la formation professionnelle et technique des jeunes. Avec ses partenaires, que ce soit au Cap Vert, au Sénégal, au Nicaragua, au Vietnam ou dans les territoires palestiniens occupés, la coopération luxembourgeoise oeuvre pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes. Nous appuyons aussi des programmes de microfinance facilitant l’accès des jeunes à l’entrepreneuriat. Enfin, au vu de son engagement pour la consolidation de la paix, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Guinée, le Luxembourg est conscient de l’importance que revêt l’emploi des jeunes afin d’instaurer une paix et une cohésion sociale durables dans les pays qui émergent d’une période de conflit.

Je vous remercie de votre attention.

Membre du gouvernement

ASSELBORN Jean

Date de l'événement

25.07.2011