Visite officielle du ministre Charles Goerens au Laos

Le 15 février le ministre Charles Goerens a fait une visite officielle en République démocratique et populaire du Laos. Le Laos fait partie depuis 1997 des dix pays-cibles de la coopération luxembourgeoise, une coopération qui porte essentiellement sur l'aide médicale et le développement rural.

En 1999, le montant total de l'aide du Luxembourg pour le Laos s'élevait à 118 millions de Luf. Ce montant sera nettement plus important en l'an 2000 puisqu'il atteindra presque 175 millions de Luf.

Un accord général de coopération a été signé hier entre Charles Goerens et le ministre des Affaires étrangères du Laos Somsavat Lengsava, un accord qui engage le Luxembourg à aider le développement des projets existants et futurs du Laos. Un deuxième accord aura pour but d'améliorer les conditions de conservation pour le transport et le stockage des médicaments, des réserves de sang et d'organes.

La coopération luxembourgeoise au Laos a surtout pour objectif d'apporter une aide médicale à la population. Charles Goerens a pu observer la situation sur place en visitant la clinique universitaire de la capitale Ventiane. Il a également rencontré le responsable de l'organisation non-gouvernementale luxembourgeoise ADS (association pour le développement de la santé), le cardiologue luxembourgeois Dr. Richard Schneider, qui se trouve actuellement au Laos.

Le ministre Goerens et le ministre da la santé laotien Ponmek Dalaloy ont évoqué les possibilités d'une collaboration renforcée. Celle-ci devra être organisée de manière sectorielle et avoir pour but de diminuer les inconvénients des projets à court terme, tout cela pour permettre dans une deuxième phase le développement des projets à long terme sans l'aide de la population locale.

Par ailleurs le ministre Charles Goerens a souligné que la coopération au développement ne doit en aucun cas supplanter les projets multinationaux. Au contaire, il s'agit de renforcer et d'appuyer les projets et accords existants, comme par ex. les accords UE-Asean ou l'accord de l'Organisation mondiale de la Santé (WHO) de façon à tirer profit de l'expérience des organisations multinationales.

A la fin de cette première journée, Charles Goerens a eu des entretiens avec les représentants du programme de développement de l'ONU (UNDP) au Laos. D'autres personnalités ont assisté à ces entretiens comme par exemple la responsable de la mission Kari Nordheim-Larssen, ancienne ministre norvégienne du développement ainsi que deux Luxembourgeoises: Marie-Anne Marx qui travaille pour le Luxembourg sur le programme de l'Onu et Muriel Schimmer qui est chargée du programme des Nations-Unies dans la lutte contre la drogue. Dans le cadre du projet UXO-Lao, l'UNDP s'occupe surtout du déminage. Par ailleurs, un nouveau projet vise à informer les populations sur le sida. La situation du Laos est loin d'être comparable à celle de ses pays voisins, pourtant l'ouverture du pays surtout en direction de la Thaïlande a considérablement augmenté le risque d'infection. Le ministre Goerens a informé les responsables du projet, que le Luxembourg allait contribuer au projet par une aide financière de 100.000 dollars.

Rappel:

Le Laos (capitale Ventiane) appartient aux pays les plus pauvres du monde. Il a été classé par le programme des Nations-Unies à la 136e place sur l'échelle de développement parmi les 174 répertoriés. Le Laos est le pays le moins peuplé d'Asie du Sud-est. En effet, sur une surface de 240.000 kilomètres carrés n'habitent que 5,1 millions de personnes. L'espérance de vie est de seulement 53 ans (au Vietnam et en Thaïlande elle est de 67 et 68 ans). L'anaphabétisme est largement répandu: 55,6% des femmes et 30% des hommes. Le Laos a beaucoup souffert pendant les guerres d'Indochine, en particulier des bombardements américains pendant la guerre du Vietnam. Depuis 1975, le parti communiste démocratique et populaire régit à lui seul le pays; les partis d'opposition sont interdits.

La situation économique du Laos est catastrophique. Après la chute du communisme en Europe de l'Est, les aides économiques ont fait défaut dans le pays. Depuis, le pays a réussit, grâce à des périodes climatiques favorables, à assurer une production de riz suffisante. En 1999, le Laos a produit pour la première fois plus de 2 millions de tonnes de riz.

La crise économique et financière en Asie a touché la Laos de manière brutale: les investissements étrangers ont régressé de 17,8%, les réserves monétaires ont presque complètement disparues, l'inflation a augmenté en 1998 jusqu'à 81%, et la monnaie s'est dévaluée de 70%.

Seuls le tourisme et la production hydroélectrique constituent des ressources potentielles. Cependant certaines constructions causent de gros dommages écologiques et entraînent des déplacements de la population rurale.

Les déplacements ont aussi pour objectif de rassembler les populations montagnardes dans les vallées afin de stopper la culture de l'opium et de leur permettre l'accès aux formations éducatives et aux soins médicaux.

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