Présentation d'un programme d'aide au retour des personnes réfugiés des Balkans

Avant la présentation détaillée du programme d'aide au retour des réfugiés des Balkans, Luc Frieden a tenu tout d'abord à souligner que la politique d'asile du gouvernement luxembourgeois se base sur une stratégie globale.


Charles Goerens, ministre de la Coopération, de l'Action humaine et de la Défense, Luc Frieden, ministre de la Justice et Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille, de la Solidarité sociale et de la Jeunesse, lors de la conférence de presse le 16 mars 2000

Celle-ci s'articule autour de quatre axes principaux:

  • En vertu de la Convention de Genève, le Luxembourg accueille et aide les personnes provenant d'autres régions du globe et qui sont poursuivies à cause de leur opinions politique, religieuses ou de leur race.

  • Le Luxembourg s'engage en faveur d'une procédure d'asile rapide et efficace. En cas de flux massifs de réfugiés, ces derniers se verront d'abord accorder un statut de protection temporaire. En outre, tous les dossiers de demande d'asile seront directement visés par le ministre de la Justice, sans passer par la Commission consultative créée à cet effet.

  • Les personnes qui se verront refuser le statut de réfugié, devront retourner dans leur pays d'origine.

  • Enfin, le Luxembourg se montrera solidaire avec les pays d'origine des demandeurs d'asile en intervenant sur place, soit en accordant une aide humanitaire, soit en contribuant à améliorer la situation économique des régions en question.

Marie-Josée Jacobs, à son tour, a présenté le nouveau programme d'aides accordées au retour des réfugiés tout en insistant sur le fait que chaque réfugié accueilli au Luxembourg bénéficie d'une série d'aides, allant du logement à l'aide médicale gratuite, en passant par les cours de langue.

En 1999, le Luxembourg a admis 2 921 réfugiés, ce qui représente un chiffre important par rapport à sa population totale, et un des taux les plus élevés en Europe.

Le nouveau programme d'aide au retour s'adresse aux personnes qui souhaitent elles-mêmes retourner dans leur pays d'origine ainsi qu'aux personnes dont la demande d'asile a été refusée.

Par le biais de cette intiative, le gouvernement espère notamment encourager le rapatriement, dès la fin de cette année scolaire, des personnes qui se verraient refuser le statut de réfugié.

Le programme intervient à plusieurs niveaux:

1) Service Conseil en vue d'un retour au pays d'origine : les personnes souhaitant bénéficier du programme d'aide au retour obtiendront des informations pratiques au bureau d'information qui sera établi par le ministère de la Justice, le ministère de la Famille et le ministère des Affaires étrangères. Ce bureau fonctionnera à partir du 3 avril 2000 (tél.: 478 - 4565).

2) Système d'appui financier individuel en trois phases: ce soutien individuel sera accordé par le ministère de la Famille.

La procédure commence le jour de la notification par le ministère de la Justice du refus du statut de réfugié à la personne concernée.

Tout réfugié qui opterait pour un retour volontaire avant l'aboutissement de la procédure d'examen d'asile peut également bénéficier du montant accordé pendant la phase 1.

  • Phase1: (Jour de notification + 3 mois) 48.000 LUF pour 1 adulte + 24.000 LUF par enfant mineur

  • Phase 2: (entre le 3e et le 5e mois) 32.000 LUF pour 1 adulte + 16.000 LUF par enfant mineur

  • Phase 3: (entre le 5e et le 6e mois) 16.000 LUF pour un adulte + 8.000 LUF par enfant mineur.

3) Aide dans les pays d'origine: lors de la conférence de presse, Charles Goerens a insisté sur le fait que le Luxembourg participe activement aux efforts de la Communauté internationale et en particulier de l'Union européenne visant à promouvoir la stabilité politique et économique dans toute la région des Balkans. Ainsi, en avril, 25 soldats luxembourgeois seront envoyés sur le terrain dans le cadre de la KFOR, la force de maintien de la paix de l'OTAN.

Le Luxembourg interviendra au niveau humanitaire et matériel afin d'améliorer le sort des personnes sur place. L'aide luxembourgeoise ciblera les quatre pays régions qualifiées par l'ONU de régions en développement: le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro et l'Albanie.

Dans ce contexte, le gouvernement luxembourgeois tiendra compte de la situation spécifique de chaque région. Pour ce faire, le gouvernement poursuivra un dialogue continu avec les autoritiés nationales et régionales concernées ainsi qu'avec les organisations humanitaires internationales et les ONG.

4) Aide à la reconstruction : deux Luxembourgeois sont établis à Pristina pour s'occuper du retour des réfugiés. Cette action sera poursuivie au cours de cette année. En outre, des projets favorisant la création d'emplois sur place seront identifiés dans le but d'accélérer la réinsertion socio-économique des réfugiés dans leur région d'origine.

Le programme d'aide au retour des réfugiés figure parmi les programmes les plus généreux en Europe. Ce programme ne pourra cependant pas éviter qu'à l'avenir le gouvernement devra procéder à des rapatriements forcés de personnes déjà déboutées refusant de répondre aux invitations de retour que le ministère de Justice leur aura adressées.

(Publié le 17 mars 2000)

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