Jean-Claude Juncker, invité surprise de la "Caravane de l'an 2000"

Chaque mercredi, au cours de ses différentes étapes, la "Caravane de l'an 2000" accueille un "invité surprise". Les personnalités, issues de domaines divers tels la culture, les nouvelles technologies, le rock, le sport ou … la politique, mangent avec les jeunes de 16 à 18 ans avant de se soumettre à leurs questions.

Le 26 avril 2000, l'invité surprise était Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Grand-Duché de Luxembourg.


Jean-Claude Juncker, dégustant le plat préparé par les étudiants du Lycée hôtelier de Diekirch, avant de se soumettre aux questions des jeunes

Après les "lasagnes Caravane", préparées par les étudiants du Lycée hôtelier Alexis Heck, et consommées sous la tente de cirque au milieu des jeunes, Jean-Claude Juncker discutait avec eux sur le sujet "Etre luxembourgeois et / ou européen ?!".


Une tente bien remplie ...

A la question si une "union" ne signifiait pas la disparition des différentes cultures, Jean-Claude Juncker répondait que selon lui, l'Europe d'aujourd'hui ne courrait pas le risque de devenir -comme disent les Allemands- un "Schmelztiegel", dans lequel on ne peut plus distinguer les composantes du tout.

Devenir européen n'est pas perdre son identité, mais mettre ensemble les différentes identités. "On peut être patriote et aimer son pays, ses gens, sans pour autant être nationaliste".

A la question si lui se sentait plus luxembourgeois ou plus européen, Jean-Claude Juncker a répondu qu'il n'était pas en mesure de donner une réponse en pourcentages; qu'il se sentait "les deux".

Interpellé à propos de la baisse de l'euro, Jean-Claude Juncker a expliqué qu'il fallait parler d'une hausse du dollar par rapport à l'euro, plutôt que d'une baisse de l'euro. La force d'une devise se mesure à sa stabilité et non à sa valeur par rapport à une autre. Or, actuellement, l'inflation est assez basse en Europe. De plus, un euro faible favorise les exportations des entreprises européennes.

Concernant le risque que l'ouverture des frontières ait des conséquences négatives sur le marché de l'emploi, Jean-Claude Juncker a répondu que le Luxembourg a connu, parallèlement à l'augmentation des étrangers, une diminution constante du chômage. Il a en outre rappelé que ce sont les étrangers qui ont largement contribué au succès de l'économie luxembourgeoise.

Jean-Claude Juncker a par ailleurs rappelé les avantages d'une ouverture des frontières pour les jeunes : possibilité d'étudier à l'étranger, possibilité de voyager, de travailler dans un autre pays, …

A la question si l'Europe avait besoin d'un nouveau projet à l'aube du troisième millénaire, Jean-Claude Juncker a estimé que le projet actuel, qui est celui de créer un espace de paix, continuait d'être actuel.

A la question de Claude Frisoni, membre de la Mission 2000, concernant un rêve que le Premier ministre pouvait "donner" aux jeunes d'aujourd'hui, Jean-Claude Juncker a répondu qu'il voyait un double débat aujourd'hui : celui contre la pauvreté et celui contre l'égoïsme, le second étant à la source du premier ...

(Publié le 26 avril 2000)

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