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Un vétéran dans les milieux de l'EU - Traduction d´un article paru dans la presse suédoise le 5 juin 2000
Jean-Claude Juncker est un acteur politique très central en Europe, beaucoup plus important que son petit pays natal et son jeune âge ne le laisse croire à première vue. Dans les milieux européens, il exerce en fait une influence proportionnellement très grande et qui est principalement le résultat de ses qualités personnelles et de ses contacts.
Les apparences sont trompeuses. Celui qui rencontre Juncker dans le quartier tranquille et charmant du gouvernement à Luxembourg pourrait avoir l'impression qu'il vit sa vie loin des événements pressés des autres capitales. Ici, rien n'est visible des manifestations du pouvoir, pas de bunker comme à l'Elysée, Bundeskanzleramt ou à l'équivalent suédois Rosenbad. Un seul portier ouvre la porte quand on sonne chez le Premier ministre. Pas de contrôle d'identité, pas de mesures de sécurité.
Le même portier sert une tasse de café pendant que Juncker prend place dans son fauteuil et allume sa première cigarette. Pendant l'interview, qui a duré plus qu'une heure, le téléphone sonna deux fois. C'est sa femme qui désire discuter le repas de midi.
Malgré son jeune âge, Juncker est un vétéran de l'intégration européenne, en tant que leader syndicaliste et politicien du parti démocrate chrétien. Depuis plus de cinq ans, Jean-Claude Juncker, est Premier ministre et ministre des finances du Luxembourg, c'est-à-dire qu'il est le seul politicien de l'UE qui appartienne à toutes les organisations les plus puissantes en même temps: au Conseil européen (Sommet), au Conseil des ministres des finances (Ecofin) et au groupe informel des euro 11.
Juncker a vraiment maîtrisé son double rôle de Premier ministre et ministre des finances lors d'un sommet à Dublin en 1996, où il réussit à réunir l'Allemagne et la France pour le pacte de stabilité - stabilité financière nécessaire pour la valeur monétaire commune, l'euro.
Juncker a un grand avantage: le fait qu'il parle couramment l'allemand et le français (ainsi que l'anglais) et en même temps possède de bonnes connaissances (en détail) sur des questions techniques très compliquées. Par l'exemple de Juncker, on comprend que celui qui veut réussir à l'UE doit posséder en même temps un aperçu stratégique politique et des connaissances techniques détaillées. En tant que représentant du petit Grand-Duché, Juncker, a établi un énorme réseau de contacts. Il a des contacts parmi les milieux intimement liés du Benelux, où les premier ministres entretiennent un dialogue continue et présentent une position commune, ainsi que parmi les chrétiens démocrates, (peu nombreux pour le moment) où Juncker maintien un bon contact avec José Maria Aznar d'Espagne. Le troisième chrétien démocrate parmi les chefs d'Etat, Wolfgang Schüssel d'Autriche, est plutôt un problème qu'un allié.
En tant qu'ancien syndicaliste, Juncker, a des liens forts avec certains collègues du parti socialiste et raconte avec plaisir qu'il se considère plutôt de gauche comparé à Tony Blair. En politique européenne, il exprime une grande affinité avec Joschka Fischer (les verts) ainsi qu'avec son ancien ami Jacques Delors.
Traduction d’un article paru dans la presse suédoise le 5 juin 2000
Traduction : Sylvie Arendt