Le ministre Goerens signe quatre nouveaux accords avec le Rwanda

Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, et Son Excellence le Docteur Ezechias Rwabuhihi, ministre de la Santé de la République du Rwanda, ont signé, le 14 septembre 2000, quatre nouveaux accords bilatéraux entre le Grand-Duché de Luxembourg et le Rwanda.

En concluant ces nouveaux accords, le gouvernement luxembourgeois rappelle l'importance qu'il accorde à la coopération au développement avec le Rwanda. Ce pays d'Afrique centrale, qui se remet lentement des séquelles d'une longue guerre civile et du génocide de 1994, est en effet l'un des plus anciens partenaires de la coopération luxembourgeoise. Sans avoir le statut formel d'un pays cible de la coopération luxembourgeoise, le Rwanda bénéficie actuellement d'une aide de notre pays qui devrait atteindre, en 2001, 100 millions de francs luxembourgeois par an.

Le soutien du Luxembourg à la reconstruction du pays se concentre sur les domaines de la santé, de la lutte contre le SIDA, de la formation professionnelle, et du développement rural. Les nouveaux projets concernent tous les domaine de la santé et sont la suite logique de projets que le Grand-Duché de Luxembourg a entrepris au Rwanda à partir de 1995, notamment celui de réhabilitation de l'hôpital de Rwamagana, du projet de la mise en place du Centre national de Transfusion sanguine à Kigali et de l'appui au Programme national de lutte contre le SIDA.

Deux de ces projets sont exécutés pour le gouvernement du Luxembourg par son agence d'exécution LuxDevelopment. Un premier projet va contribuer au renforcement de la maintenance hospitalière au Rwanda, et donc à la viabilité de tous les projets Santé en cours ou à venir. Son budget s'élève à 60.000.000 luf sur 4 ans. Le projet comporte deux volets:
Le premier consiste à assister le ministère rwandais de la Santé dans la conception d'une politique nationale de maintenance des infrastructures et des équipements des structures sanitaires. Pour ce faire, il sera créée une division des Infrastructures, des Equipements et de la Maintenance, et il sera formulée une Politique nationale d'Ingénierie et de Maintenance.
Le second aura pour but de fournir au ministère de la Santé les moyens lui permettant la mise en œuvre de cette politique par la formation de techniciens biomédicaux et d'agents de maintenance ainsi que par la création d'ateliers de maintenance.
De plus, il sera effectué un inventaire complet des équipements des structures sanitaires du pays pour permettre une planification à long terme.

A l'occasion de sa visite au Rwanda en mai 2000, Son Altesse la Princesse Marie-Astrid a posé la première pierre pour le deuxième projet, l'agrandissement de l'Ecole des Sciences Infirmières de Rwamagana. Cette extension accueillera le centre de formation des formateurs paramédicaux qui portera le nom de Son Altesse.
Les enseignants paramédicaux formés à Rwamagana seront destinés à toutes les écoles d'infirmières du pays.
Une emphase particulière est donné à l'amélioration de la santé des femmes qui est une priorité pour le ministère de la Santé rwandais. Le budget de ce projet est de 90.000.000 Luf sur quatre ans.

Deux nouveaux projets consacrés à la lutte contre le SIDA, à sa prévention et à la recherche d'un vaccin sont exécutés par le Laboratoire de Rétrovirologie du CRP-Santé, représenté par le Dr. Arendt du Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL).
Ces projets sont le fruit d'un partenariat entre le CHL, le Centre national de Transfusion sanguine/Programme national de Lutte contre le SIDA à Kigali et un projet de la coopération luxembourgeoise inauguré lors de la visite de Son Altesse la Princesse Marie-Astrid et le ministre Charles Goerens le 29 mai 2000.
Ce partenariat permet de mettre en œuvre une véritable coopération entre les laboratoires de santé luxembourgeois et rwandais, une partie des analyses des résultats des études étant effectuées au Laboratoire de Rétrovirologie du CHL à Luxembourg.

Le SIDA est qualifié de "catastrophe nationale" au Rwanda où plus de 40.000 personnes en sont mortes pour la seule année 1999. Le pays compte par ailleurs actuellement plus de 400.000 personnes vivant avec le virus et plus de 200.000 orphelins de cette maladie. Trente pour cent des femmes qui effectuent leur consultation pré-natale sont séropositives. Une personne sur dix, dans la tranche d'âge comprise entre 15 et 25 ans, serait également séropositive au Rwanda.

Le premier des nouveaux projets que le gouvernement luxembourgeois soutient dans ce domaine au Rwanda porte le titre "Programme pour la prévention du VIH de la mère à l'enfant". La recherche proposée se concentre sur la transmission verticale (mère à enfants) du SIDA, qui est responsable de 15% de tous les nouveaux cas de SIDA. L'utilisation d'antirétrovirales permet de réduire ce risque à 50%.
Concrètement, on espère pouvoir augmenter les chances de traitement des enfants de mères séropositives.

Le deuxième projet concerne les facteurs de transmission du virus VIH chez des couples discordants. L'objectif général est de maintenir opérationnel le centre de dépistage à Kigali et de permettre au dispensaire de fournir des soins médicaux pendant trois ans pour des patients ayant le SIDA.
Le volet recherche analysera spécifiquement les facteurs virologiques, immunologiques et génétiques associés à la progression lente de l'infection du virus au déclenchement de la maladie SIDA. Ce volet reprend une étude qu'avait débuté l'université d'Alabama, dès 1986, avec des couples discordants qui sont des survivants du virus depuis un long terme.
Les résultats attendus des deux recherches sont très prometteurs pour la lutte contre le SIDA non seulement au Rwanda, mais au-delà d'une manière générale. Le fait que les divers organismes du secteur médical se sont engagés à financer une partie du projet en est une confirmation.

Mis à part les résultats bénéfiques pour la recherche scientifique, les mères et enfants ainsi que les couples inclus dans les recherches bénéficieront d'un accès gratuit aux soins hospitaliers et aux médicaments. La participation du ministère de la Coopération et de l'Action humanitaire luxembourgeois à ces deux projets s'élève à 11.681.325 Luf pour une période trois ans.

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