Le ministre de la santé, Carlo Wagner, présente une étude sur l'assurance pension

Le 15 février 2000, Carlo Wagner, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale a présenté lors d'une conférence de presse le rapport final de l'étude "Évaluation actuarielle et financière du régime général d'assurance pension du Grand-Duché de Luxembourg", établi par le Bureau International du Travail.

D'emblée, Carlo Wagner a souligné que la situation financière actuelle du régime général était "solide et stable". En revanche, il convient de d'ores et déjà d'analyser les projections à long terme.

Ces projections dépendent fortement de l'évolution économique et démographique du pays. Etant donné qu'il est difficile à l'heure actuelle de prévoir ces évolutions à long terme, les responsables de l'étude ont envisagé deux scénarios différents:

  • le premier présuppose une croissance importante de l'emploi alors que
  • le deuxième se base sur l'hypothèse d'un niveau d'emploi moins élevé.

Le premier scénario prévoit une évolution plutôt optimiste. Selon ce dernier "le nombre de nouveaux entrants dans le régime augmente chaque année jusqu'à la fin de la projection. En conséquence, le régime n'a pas encore atteint sa maturité en 2050, et le vieillissement des assurés est ralenti parce que de nouveaux jeunes cotisants entrent dans le régime chaque année".

Selon le deuxième scénario, moins optimiste, le système engendra des excédents au cours des dix prochaines années. Dans ce cas de figure, les "dépenses ne pourront plus être payées par les seules cotisations" et cela à partir de 2013.

L'étude fournit également une comparaison entre le régime de pension luxembourgeois et ceux des pays limitrophes. Cette analyse révèle que le Luxembourg offre le régime de pension le plus intéressant de la région.

Par ailleurs, l'étude a permis d'attirer l'attention sur une dette démographique cachée. En effet, le Luxembourg compte un nombre croissant de travailleurs frontaliers, qui depuis 1980 sont affiliés et cotisent au régime général d'assurance retraite. Les premiers parmi ces frontaliers pourront réclamer leur retraite d'ici 20 ans.

Les experts qui ont réalisé l'étude préconisent donc la prudence et recommandent aux autorités luxembourgeois de ne pas faire appel aux excédents actuels et aux importantes réserves, qui seront vitales d'ici vingt ans.

En revanche, ils proposent au gouvernement d'augmenter le taux actuel de cotisation d'une part et de réduire les dépenses du régime général d'assurance retraite d'autre part. Afin de réduire les dépenses actuelles, le BIT propose notamment d'augmenter l'âge de la retraite sous certaines conditions et de réduire le nombre des personnes qui bénéficient d'une pension d'invalidité.

Par ailleurs, les responsables de l'étude suggèrent au gouvernement d'ajuster les retraites sur une base annuelle, plutôt que bisannuelle, comme c'est le cas à l'heure actuelle.

Toutes les recommandations feront l'objet de discussions au sein de la "table ronde des pensions" présidée par Carlo Wagner. Cette table ronde siégera à partir du mois de mars et tentera de dégager ses propres conclusions, en tenant compte notamment des résultats de l'étude BIT.

Dernière mise à jour