Visite de travail de Lydie Polfer à Malte

Les 21 et 22 février 2001, Lydie Polfer, ministre des Affaires étrangère et du Commerce extérieur, a effectué une visite de travail à Malte.


Lydie Polfer et son homologue maltais, Joe Borg

Les discussions entre Lydie Polfer et son homologue maltais, Joe Borg, ont essentiellement portées sur les dossiers européens et plus particulièrement le processus d'élargissement de l'Union et l'état d'avancement des négociations d'adhésion. Les relations bilatérales, notamment les aspects politique et commerciale ont également été évoqués.

Les dossiers européens et avant tout l'état des négociations d'adhésion à l'Union européenne ont dominé le débat politique du plus petit des Etats candidats à l'adhésion qui compte avec 1.300 habitants au kilomètre carré parmi les pays ayant la plus haute densité de population.

L'intégration de l'économie maltaise à l'Union est par ailleurs une réalité alors que les échanges entre les deux partenaires représentent les deux tiers du commerce extérieur de l'île. Par ailleurs, Malte accueille chaque année près de 2 millions de visiteurs, principalement originaires des pays européens et qui font du secteur du tourisme, générant 40% du PIB, la première source de revenue de l'île.

Situés à 60 kilomètres à peine au large des côtes de la Sicile, les 380.000 Maltais considèrent leur pays comme solidement ancré dans l'espace culturel et politique européen et en même temps comme un carrefour entre l'Occident et le monde arabe.

Une première demande d'adhésion à l'Union introduite en 1990 par le gouvernement de tendance chrétienne-sociale avait été suspendue en 1996 dès l'arrivée au pouvoir du gouvernement travailliste. Vainqueurs des élections anticipées d'octobre 1998, le gouvernement de centre droit a réactivé son ancienne demande, plaçant Malte de cette manière dans le second groupe de pays avec lequel l'Union a décidé de mener des négociations d'adhésion lors du Conseil européen d'Helsinki en décembre 1999.

Depuis, Malte figure, grâce à un travail intense de préparation à l'acquis communautaire, en excellente position en ce qui concerne l'avancement des négociations. Le dernier rapport dressé par la Commission relève que pour 12 chapitres sur 29 de l'acquis, les négociations ont pu être clôturées, qu'elles continuent pour 6 autres, alors que les travaux sur les 11 derniers vont démarrer encore sous Présidence suédoise. L'ambition clairement affichée du gouvernement maltais est de pouvoir conclure les négociations d'adhésion fin 2002 afin de pouvoir organiser un référendum sur les résultats obtenus courant 2003.
Un vote positif devrait permettre à ce moment une participation aux élections pour le Parlement européen de 2004.

Si les relations avec l'Union et la question de l'adhésion constituent le plus grand enjeu politique du pays depuis son indépendance en 1964, il est évident que l'expérience du Luxembourg, démographiquement à peine plus important que Malte, mais membre fondateur de l'Union, est considéré comme essentielle, notamment dans le camp des partisans de l'adhésion.

Prenant la parole lors d'un séminaire organisé par l'Université de Malte, Lydie Polfer a mis en avant que l'Union est avant tout une vaste entreprise au service de la stabilité et la prospérité en Europe. En même temps la participation à l'Union permet en particulier aux petits et moyens Etats d'affirmer leurs positions par leur participation effective aux prises de décision dans le cadre communautaire.

Dans ce contexte les deux ministres des Affaires étrangères ont été d'accord pour estimer que les résultats du Conseil de Nice ont fourni le cadre institutionnel pour permettre l'élargissement tout en garantissant aux Etats petits et moyens de maintenir leur rôle dans une Union élargie, notamment par la pondération des voix au Conseil qui fait que toute décision nécessite l'adhésion d'une majorité d'Etats et par la présence d'un commissaire pour chaque pays.

Au cours de leurs discussions les deux ministres des Affaires étrangères ont dressé le bilan détaillé de l'état des négociations d'adhésion et identifié les domaines ou la transposition de l'acquis communautaire risque de poser problème du fait des spécificités locales ou de la situation insulaire et pour lesquels le Conseil devra décider de dérogations ou de périodes transitoires permettant une mise en œuvre sans heurts.


Lydie Polfer avec le président maltais, Guido de Marco

Des entrevues avec le président, Guido de Marco, le Premier ministre, Edward Fenech Adami et le chef de l'opposition travailliste Alfred Sant, opposé à une intégration européenne de Malte, figuraient également au programme de la visite.

 

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