Toast prononcé par S.A.R. le Grand-Duc à l´occasion du déjeuner offert par José Maria Aznar, président du gouvernement d´Espagne

- seule la parole prononcée fait foi -

Monsieur le Président du gouvernement,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

C’est de tout cœur que la Grande-Duchesse et moi-même vous remercions de vos aimables paroles de bienvenue et de l'excellent déjeuner auquel vous et Madame Aznar nous avez conviés.

Comme nous avons pu le constater lors de notre entretien de ce matin, les relations entre nos deux pays sont excellentes.

Nous sommes des amis et alliés politiques de longue date, et nous constatons que, depuis l'adhésion de l'Espagne à l'Union européenne, les flux d’affaires n’arrêtent pas de croître entre l’Espagne et le Luxembourg.  Une coopération particulièrement prometteuse existe dans le domaine de la sidérurgie, des télécommunications ou encore des finances. L'économie luxembourgeoise, jadis basée essentiellement sur la sidérurgie évoque dans mon esprit l'Espagne, car notre premier haut fourneau a été mis à feu en 1609, c'est-à-dire sous le règne de Charles Quint.

 

Monsieur le Président du gouvernement,

Nos relations bilatérales ne se limitent pas seulement aux domaines politique et économique.  Nos relations culturelles sont - elles aussi - très vivantes et trouvent leur expression notamment dans des événements culturels que nous organisons régulièrement à la Fondation "Carlos de Amberes". De même, une  communauté espagnole très active au Luxembourg apporte, entre autres, une contribution très enrichissante à la vie culturelle de mon pays.

La densité des contacts réciproques entre vos compatriotes et les miens s'explique sans doute aussi par notre destin commun aux 16e et 17e siècles.  Hier déjà,  j'ai eu l'occasion de relever cet épisode de l'histoire qui a laissé ses marques dans nos coutumes, dans notre vie spirituelle et culturelle.  L'institution par Charles Quint d'une Cour Supérieure de Justice à Luxembourg et l’installation du premier collège de Jésuites ainsi que la figure du gouverneur Mansfeld, fidèle serviteur de Philippe II, constituent autant de manifestations tangibles des liens privilégiés qui subsistent entre nos deux pays.

Depuis, nos chemins se sont à nouveau croisés au cours du XXe siècle, en particulier depuis l’entrée de l’Espagne dans la Communauté européenne. Comme je viens de le dire au début de mon propos, nos deux pays sont de nouveau de vrais partenaires qui se côtoient au jour le jour au sein des institutions européennes et internationales.

Il ne fait aucun doute que l’Espagne, de par son histoire et sa culture, a contribué à l’enrichissement et au renforcement de cette Europe que nous construisons ensemble.  Cet apport est loin de se confiner au seul territoire de l’Union, puisqu’au travers de ses relations privilégiées, entre autres, avec les pays de l’Amérique latine, l’Espagne constitue un pont entre l’Europe et le monde hispanique.

La communauté de destin à laquelle nous appartenons s'oriente, depuis le Conseil européen de Nice, vers une Europe nouvelle : une Europe élargie aux dimensions du continent, une Europe solidaire, enfin une Europe qui a relevé le défi de réconcilier en son sein l’unité et la diversité croissante des réalités de ses membres.

Monsieur le Président du gouvernement,

Je ne saurai m’arrêter sans évoquer notre attachement aux valeurs communes, que sont le respect de l’individu, de l’Etat de droit et de la démocratie. A cet égard, j’aimerais rendre hommage au peuple espagnol et plus particulièrement exprimer mon admiration et mon profond respect pour le courageux combat que vous menez, Monsieur le Président, ensemble avec votre peuple, contre le terrorisme.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais vous convier tous à lever vos verres avec moi à la santé de Leurs Majestés le Roi et la Reine, au bonheur de Monsieur le Président du gouvernement et de Madame Aznar, à la prospérité du peuple espagnol et à l’avenir commun de nos deux pays dans la famille européenne.

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