Discours de Son Altesse Royale le Grand-Duc au Sénat à l'occasion de la Visite d'Etat de Leurs Altesses Royales les Grand-Duc et la Grande-Duchesse en Espagne les 7, 8 et 9 mai 2001

- seule la parole prononcée fait foi -

Madame le Président du Sénat,

Avec la Grande-Duchesse il me tient à coeur de vous remercier des aimables paroles que vous avez bien voulu nous adresser au nom du Sénat et du Congrès des Députés.

Nous sommes conscients de l'honneur que vous nous faites en nous recevant au cœur de la démocratie que sont les Cortes Generales. La présence à votre côté, Madame le Président du Congrès des députés, souligne l'importance des Cortes qui représentent le peuple espagnol et qui exercent le pouvoir législatif, votent le budget et contrôlent l'action du gouvernement.

Le hasard du calendrier de la Visite d'Etat a voulu que notre rencontre d'aujourd'hui ait lieu au Palais du Sénat. Je m'en réjouis, car cette heureuse circonstance nous permet d'évoquer le rôle particulier que la Constitution de 1978 a assigné à votre haute corporation, à savoir son caractère territorial. Les pères de la Constitution ont été les précurseurs d'une évolution qu'on retrouve aujourd'hui dans les politiques régionales de l'Union européenne, et que le Traité de Maastricht a consacré par le principe de la subsidiarité. L'idée n'est peut être pas si nouvelle, car au cours de l'histoire commune de l'Espagne et du Luxembourg, Charles Quint a institué dans nos régions un conseil provincial, une Cour Supérieure de Justice et une espèce de Conseil d'Etat. D'aucuns diraient que l'histoire se répète.

La tradition qui veut qu'à l'occasion de leur Visite d'Etat en Espagne, les chefs d'Etat étrangers soient invités à s'adressser aux Cortes Generales montre la part active que vous prenez à l'orientation de la politique extérieure de l'Espagne. Dans ce contexte, il me plaît de rendre hommage à Sa Majesté le Roi et aux responsables politiques espagnols qui, depuis l'adhésion de leurs pays en 1986 à l'Union européenne, ont contribué à donner une nouvelle qualité à la politique extérieure en la faisant bénéficier de vos liens privilégiés transméditerranéennes et transatlantiques. Aussi voudrais-je assurer les membres de la commission hispano-américaine de votre haute assemblée que mon pays, qui est membre fondateur de l'Union européenne, apprécie vivement votre contribution qui vise à rapprocher les peuples de l'Europe, de l'Afrique méditerranéenne et de l'Amérique latine.

Cette vision là procède de principes essentiels que Sa Majesté le Roi a défini en 1980 à Luxembourg pour l'Europe comme celui "de la Défense de la liberté et des droits de l'Homme" et comme celui "de l'aspiration continue de la paix".

L'Espagne et le Luxembourg sont unis au sein de l'Union européenne dans la défense de ces valeurs fondamentales de notre civilisation basée sur notre histoire commune et continuent à conjuger leurs efforts pour la paix interne et externe.

Dans ce combat journalier pour la dignité humaine et pour la démocratie, je vous assure que le peuple luxembourgeois vous soutient sans réserve dans votre combat contre le terrorisme.

Madame le Président,

Mesdames et Messieurs,

Pour terminer je voudrais, au nom également de la Grande-Duchesse, rendre hommage à tous les membres des Cortes Generales qui, avec talent et dévouement, œuvrent pour le plus grand bien des citoyens de l'Espagne et de l'Europe.

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