Jean-Claude Juncker en visite officielle en Autriche

Du 18 au 19 juin 2001, le Premier ministre Jean-Claude Juncker était en visite officielle en Autriche. Il était accompagné par le ministre de l'Economie et des Transports, Henri Grethen.


Photo: SIP/Tom Wagner

La politique européenne, une préoccupation commune de Wolfgang Schüssel et Jean-Claude Juncker

Le 18 juin 2001 au matin, à son arrivée, Jean-Claude Juncker a été officiellement accueilli avec les honneurs militaires par le chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel au "Ballhausplatz". Cet accueil effectué par la garde d'honneur, a été suivi d'une réunion de travail à la chancellerie fédérale. Pendant ces entretiens bilatéraux, qui ont duré plus de deux heures, MM. Juncker et Schüssel ont notamment évoqué des sujets ayant trait à l'actualité politique européenne. Lors de la conférence de presse commune à l'issue des entretiens, le chancelier autrichien et le Premier ministre luxembourgeois ont signalé à la presse qu'ils ont comparé leurs positions respectives concernant l'évaluation des résultats du sommet de Göteborg, l'avenir de l'Union européenne et encore l'Europe sociale et l'harmonisation fiscale.


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"L'élargissement européen doit avancer, mais pas au galop"

En matière de construction européenne, M. Juncker a affirmé qu' il conviendrait que les Quinze règlent les questions qui les divisent avant d'accueillir de nouveaux Etats membres au sein de l'Union européenne. Il a par ailleurs ajouté qu'il faudrait avancer de manière déterminée sur la voie de l'élargissement, mais "pas au galop". Autre préoccupation de M. Juncker: la criminalité internationale qu'il faudrait combattre de façon unie au sein de l'Union européenne.

Outre les résultats du sommet de Göteborg, le chancelier autrichien et le Premier ministre luxembourgeois ont également commenté les manifestations qui ont eu lieu en marge du sommet. Les deux hommes politiques ont marqué leur désapprobation devant les méthodes violentes utilisées par les casseurs.

Le Premier ministre luxembourgeois "sceptique" face à un référendum en Autriche

Toujours au chapitre de l'Union européenne, MM. Juncker et Schüssel ont exprimé leurs espoirs et attentes à l'égard de la Présidence belge du Conseil de l'Union européenne, notamment dans le domaine de la transposition des réformes retenues lors du sommet de Nice. Dans ce contexte, M. Juncker a également évoqué le référendum irlandais, lors duquel le peuple irlandais s'est prononcé contre une ratification du traité de Nice. Tout en soulignant qu'il faudrait prendre au sérieux ce refus irlandais, le Premier ministre luxembourgeois s'est montré "sceptique" face à la perspective d'un référendum en Autriche sur l'élargissement de l'Union européenne, réclamé par le parti FPÖ. Selon le Premier ministre luxembourgeois les dirigeants politiques font uniquement appel au référendum lorsque eux-mêmes hésitent. Si les différents Etats membres de l'Union européenne se prononçaient individuellement sur l'adhésion des différents pays candidats, ils pourraient ainsi bloquer le processus de l'élargissement de l'Union européenne dans son ensemble.


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Finalement, les deux hommes politiques ont également évoqué la question du transport au sein de l'Union européenne. Dans ce contexte, a été mentionné l'accord sur le transit et les velléités de certains Etats membres de l'Union européenne de renégocier cet accord. Le Luxembourg a assuré son soutien à l'Autriche et a précisé que les accords conclus devaient être respectés. Les autorités autrichiennes craignent en effet qu'un vide n'apparaisse entre le moment de l'expiration de l'accord actuel et l'instant où le futur accord réglant la question du transit à long terme entre en vigueur. Le Luxembourg estime que davantage de transport doit être transféré sur le rail; bien évidemment cela présuppose que le réseau ferroviaire soit développé.

"Des erreurs ont été commises dans les capitales des quinze Etats membres"

Quant aux relations bilatérales, l'entente entre les deux pays est au beau fixe. M. Schüssel a d'ailleurs d'emblée annoncé à la presse que "M. Juncker est un ami personnel, et nous entretenons des liens réguliers avec le Luxembourg". A propos des sanctions imposées à l'Autriche à la suite de la formation du gouvernement entre le ÖVP et la FPÖ. M. Schüssel a remercié le Luxembourg pour le rôle constructif que ce dernier a joué en matière de levée des mesures prises à l'égard de l'Autriche. Avec le recul, M. Juncker a estimé que "des erreurs ont été commises dans les capitales des quinze Etats membres". Tout cela n'aurait pas, selon M. Juncker, témoigné d'une grande habileté diplomatique.


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Après le déjeuner, offert par le chancelier autrichien en l'honneur du Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker a rencontré le président du parti socialiste autrichien (SPÖ), Dr. Alfred Gusenbauer, le Président du parti "Les Verts", Alexander Van der Bellen ainsi que le président de la Chambre de commerce, Dr. Christoph Leitl. Dans les enceintes de cette même Chambre de commerce, Jean-Claude Juncker a prononcé un discours intitulé "Europa auf dem Weg" devant des représentants de l'économie et des finances.

La politique fiscale européenne au centre des discussion entre M. Juncker et le ministre autrichien des Finances

La deuxième journée de la visite officielle de Jean-Claude Juncker, Premier ministre et ministre des Finances, en Autriche a débuté par un entretien avec le ministre autrichien des Finances, Dr. Karl-Heinz Grasser. La politique fiscale européenne figurait au centre des discussions entre les deux hommes politiques. Un des volets abordés dans ce contexte était la taxation de l'épargne. Lors du point de presse organisé à l'issue de cet entretien, M. Juncker a affirmé à ce propos que "Tout le monde sait que l'Autriche et le Luxembourg, ayant des intérêts communs en matière de taxation sur l'épargne, ont des points de vue convergents". Au sujet de la levée du secret bancaire et de l'échange d'informations, MM. Juncker et Grasser ont tenu à préciser que leurs pays respectifs n'accepteraient ces mesures qu'à condition que les pays tiers fassent de même. En l'absence d'un accord avec les pays tiers sur l'introduction de l'échange d'information, une retenue à la source pourrait être envisagée, mais dans ce cas de figure les pays tiers devraient l'introduire également.


M. Juncker, M. Grasser et M. Grethen (Photo: SIP/Tom Wagner)

Le deuxième volet abordé par les deux hommes politiques en matière de politique fiscale européenne concernait l'imposition du citoyen européen, qui selon le Premier ministre devrait être réformée dans le souci de rendre plus transparentes les recettes du budget communautaire.

Entrevue avec le président de la République fédérale d'Autriche, M. Thomas Klestil

A l'issue de l'entretien avec M. Grasser, M. Juncker et M. Grethen se sont brièvement entretenus avec Madame Benita Ferrero-Waldner, ministre fédéral des Affaires étrangères. La délégation luxembourgeoise s'est ensuite rendue à la Hofburg où le Premier ministre luxembourgeois a eu une entrevue avec le président de la République fédérale d'Autriche, M. Thomas Klestil. Au dire du Premier ministre luxembourgeois, les deux entrevues ont permis de constater que le Luxembourg et l'Autriche partagent les mêmes visions et analyses en ce qui concerne la politique européenne.


MM. Klestil et Juncker (Photo: SIP/Tom Wagner)

Le prochain rendez-vous était fixé à l'ambassade du Grand-Duché de Luxembourg où le chef du gouvernement luxembourgeois a eu une entrevue avec le président de la Fédération autrichienne des syndicats (ÖGB) et de la Fédération européenne des syndicats, Fritz Verzetnisch. La délégation luxembourgeoise a ensuite à l'ambassade à un déjeuner auquel avait convié l'ambassadeur du Grand-Duché de Luxembourg à Vienne, Georges Santer. L'ambassadeur luxembourgeois avait également pris le soin d'inviter des représentants de la presse autrichienne à ce déjeuner.

Une visite qui a permis au Premier ministre luxembourgeois de découvrir les différentes facettes du paysage politique autrichien

Lors d'un échange avec la presse luxembourgeoise, le Premier ministre a exprimé sa satisfaction à propos de sa visite en Autriche. Cette visite lui aurait permis de rencontrer dans un bref laps de temps un grand nombre de personnalités politiques et d'acquérir ainsi une bonne vue d'ensemble du paysage politique autrichien. La même satisfaction a été exprimée par Henri Grethen qui a jugé les entrevues avec les autorités autrichiennes très fructueuses. Ces entretiens furent également l'occasion pour le Grand-Duché de Luxembourg de marquer son soutien aux efforts menés du côté autrichien afin de développer davantage le transport de marchandises sur rail.

Par ailleurs, M. Juncker a estimé que les revendications autrichiennes pour une prolongation de la période transitoire concernant la libre circulation des travailleurs en provenance des futurs Etats membres de l'Union européenne étaient "exagérées".


MM. Fasslabend (gauche) et Fischer (droite) du Nationalrat (Photo: SIP/Tom Wagner)

Après avoir rencontré le président du parlement (Nationalrat), Dr. Heinz Fischer et avant de retourner au Luxembourg, le Premier ministre luxembourgeois s'est rendu à l'Hôtel de Ville de Vienne où il a été accueilli par le bourgmestre Dr. Michael Häupl.


M. Juncker signant le livre d'or à l'Hôtel de Ville

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