François Biltgen présente les résultats d'une enquête sur les conditions de travail en Europe

Monsieur François Biltgen, ministre du Travail et de l'Emploi, a présenté le 24 octobre 2001 lors d'une conférence de presse au ministère du Travail et de l'Emploi les résultats d'une enquête sur les conditions de travail en Europe.


M. Biltgen avec M. Bodin et M. Miller lors de la conférence de presse

Cette enquête a été réalisée en 2000 par la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail à Dublin, dont le directeur M. Raymond-Pierre Bodin ainsi que M. Michel Miller, chargé de recherche, ont également contribué à la communication des résultats.

M. Biltgen a souligné que l'enquête avait montré qu'il n'y avait pas "d'amélioration automatique des conditions du travail", c'est-à-dire liée au progrès technologique et économique. Il a qualifié les informations révélées par l'enquête de signal d'alarme.

En effet, si des améliorations ont pu être détectées au niveau du contrôle du travail ou encore à celui de la formation, celle-ci ne peut occulter la détérioration apparue dans les autres domaines.

Selon les conclusions de l'étude, les problèmes liés au travail les plus répandus sont:

  • les douleurs dorsales (citées par 33% des travailleurs)
  • le stress (28%)
  • les douleurs musculaires (cou et épaules) (23%)
  • la fatigue générale (23%)

Il existe un lien direct entre les mauvaises conditions de travail et les problèmes de santé. En effet les résultats font état d'une tendance aux conditions de travail difficiles, liées selon le ministre du Travail et de l'Emploi luxembourgeois, aux exigences de la société de l'information en mouvement de globalisation.
La flexibilité étant un critère d'importance croissante, les travailleurs se voient confrontés à des problèmes liées au stress et à la fatigue, principalement dus à une cadence de travail élevée.
L'enquête a montré qu'au Luxembourg, un travailleur sur quatre affirme travailler continuellement à un rythme élevé tandis que 12% des personnes interrogées dans le cadre du volet luxembourgeois de l'enquête, par rapport à 9% au niveau européen, attribuent leurs absences au cours des douze derniers mois à des problèmes de santé d'origine professionnelle.

Le ministre du Travail a dans ce contexte rappelé la semaine européenne de la sécurité et de la santé au travail, qui a lieu du 22 au 26 octobre au Luxembourg, de même qu'un colloque sur la thématique du "stress", organisé le 5 décembre prochain à Luxembourg.

Egalement intéressant, concernant le Luxembourg, le chiffre relativement élevé de 9% de personnes qui travaillent à domicile, au moins un quart de leur temps.

Aussi au Luxembourg, les travailleurs peuvent plus facilement discuter du changement organisationnel (78%, moyenne de l'UE, 71%) mais ils sont en général moins confiants dans le potentiel de consultation permettant d'améliorer leurs conditions de travail que leurs homologues dans les autres Etats membres.

Moins de deux travailleurs au Grand-Duché sur trois (64% par rapport à la moyenne européenne de 75%) sont persuadés que la consultation a donné lieu à des améliorations sur le lieu de travail, avec la France qui donne le chiffre le plus bas pour l'UE.

M. Biltgen a mis l'accent sur l'importance de la santé des travailleurs pour la bonne santé de l'économie. Il a cependant remarqué que des comparaisons nationales sur base des chiffres de cette enquête européenne sont à considérer avec prudence.

En effet la notion de stress par exemple, donne lieu à des acceptations différentes.

Aux vues des résultats de l'étude, les participants à la conférence ont souligné la nécessité d'un débat européen sur les conditions de travail.

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