Marie-Josée Jacobs présente une enquête réalisée sur la situation des femmes sur le marché de l'emploi

Mme Marie-Josée Jacobs, ministre de la Promotion féminine, a présenté lors d'une conférence de presse un premier bilan d'une enquête réalisée dans plus de 1.300 entreprises luxembourgeoises portant sur la situation des femmes dans la prise de décisions économiques.

Résultat: les femmes sont encore largement sous-représentées aux positions de prise de décision dans leur organisation.


Mme Jacobs avec M. Hippert et M. Ensch lors de la conférence de presse

L'enquête a été commanditée par le ministère de la Promotion féminine en étroite collaboration avec la Chambre de commerce, la Chambre des métiers et le Statec. Elle a été réalisée par le CEPS/Instead. Le but en était de dresser un profil de la situation telle qu'elle se présente actuellement.

La ministre a noté au départ que le taux d'occupation des femmes au Grand-Duché était de 52%, ce qui classe le Luxembourg parmi les derniers de l'UE. Il faut toutefois remarquer qu'il y a six ans, le taux d'emploi des femmes n'était que de 43%.

La participation des femmes à la prise de décision économique dans les entreprises a été analysée aux niveaux suivants:

  • le conseil d'administration,
  • la direction des entreprises,
  • le pouvoir de décision en général,
  • la délégation du personnel.

A chaque niveau, les femmes sont sous-représentées par rapport aux effectifs salariés de l'entreprise.

Alors qu'elles représentent 33% du personnel salarié des entreprises disposant d'un conseil d'Administration, seulement 16% des membres de ces conseils sont des femmes. La sous-représentation au CA est encore plus forte dans les entreprises de plus de 100 salariés.

Parmi les entreprises de moins de 15 salariés - qui représentent 85% des entreprises au Luxembourg- seulement 12% sont dirigées par une femme.

Dans les grandes entreprises (plus de 15 salariés), les femmes ne constituent que 11% des chefs d'entreprise, alors qu'elles représentent 33% de l'effectif salarial de ces entreprises.

Les personnes disposant d'un pouvoir de décision général ont été définies comme étant celles qui ont un pouvoir décisionnel et qui par leur action engagent l'entreprise. Ainsi dans les petites entreprises, où 35% des salariés disposent d'un tel pouvoir, les femmes ne représentent qu'un tiers de ces personnes. Dans les grandes entreprises, ce pourcentage est encore plus bas (27%).

La participation des femmes à la prise de décision en général varie selon le domaine dans l'entreprise. Au niveau administratif, dans la communication, la gestion des ressources humaines et en comptabilité, la participation des femmes au pouvoir de décision suit le partage traditionnel entre hommes et femmes. Par contre, pour les domaines de haute direction, techniques et de production, la participation des femmes est encore très réduite.

Enfin pour les délégations du personnel, les femmes ne représentent que 23% des membres alors qu'elles comptent pour 33% de l'ensemble des salariés des entreprises disposant d'une telle délégation.

Concernant les causes de ces sous-représentations, des études ultérieures devront éclairer les débats.

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