MM. Juncker et Biltgen au forum international Médiamorphose

"Entre responsabilités sociales et course à l'audience" s'est intitulé le débat international qui a eu lieu le vendredi 8 mars à Mondorf-les-Bains et ceci sur l'initiative du Conseil national des programmes. Il s'agissait de donner un aperçu des paysages audiovisuels au Luxembourg et dans les pays voisins, de retracer le chemin du service public vers la coexistence de services publics/privés et de faire le point sur la situation spéciale du Grand-Duché qui disposait, jusqu'à présent, d'une chaîne nationale privée remplissant une mission de service public.


M. Juncker et Mme Sabine Christiansen lors du forum "médiamorphose"

Les participants au débat étaient:

  • M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre,
  • Mme Sabine Christiansen, journaliste-présentatrice de la chaîne de télévision allemande ARD,
  • M. Jean Stock, ancien directeur des activités télévisuelles de RTL Télévision; depuis septembre dernier, il assume les fonctions de secrétaire général de l'Union europénne de radiodiffusion.
  • M. Marc Conrad, directeur de l'entreprise de production audiovisuelle Typhoon Networks AG,
  • M. José-Manuel Nobre-Correia, professeur à l'Université libre de Bruxelles,
  • M. André Hoffmann, professeur luxembourgeois.

Animé par Nic Jakob, directeur de la société European News Exchange, le but de ce débat international était de dégager des pistes de réflexion et d'orientation sur les médias électroniques et ceci avant tout pour les acteurs politiques concernés qui sont en train de préparer la réforme de la loi sur les médias électroniques du 27 juillet 1991.

Au cours de la soirée, le Premier ministre ne manqua pas de souligner qu'une télévision publique ne verra pas le jour sous ce gouvernement, d'autant plus que le marché luxembourgeois semble être saturé à l'heure actuelle. Cependant, il s'agirait de définir clairement dans la nouvelle loi la notion de service public ainsi que les conditions sous lesquelles ce dernier peut être alloué après 2010, date d'échéance du contrat de concession entre RTL Group (CLT-UFA) et l'Etat luxembourgeois.

Le Premier ministre remarqua en même temps que les missions de service public pourraient toujours être accomplies par un établissement privé.

Le rôle d'un organe de contrôle des médias était à l'affiche le samedi matin lors d'une table ronde internationale, et l'après-midi lors d'un débat national. Le ministre délégué aux communications, François Biltgen, profita de ce dernier pour y développer les réflexions du gouvernement quant au rôle futur d'un organe de contrôle ou de régulation luxembourgeois. Alors qu'à l'heure actuelle trois instances accompagnent le monde des médias électroniques - à savoir, la Commission consultative des médias, la Commission indépendante de la radiodiffusion et le Conseil national des programmes - un seul organe devrait susbister à l'avenir. Le gouvernement l'appelle provisoirement ARI : Autorité de régulation indépendante.


M. François Biltgen lors de la table ronde; à ses côtés, Mme Mady Delvaux-Stehres et M. Tom Krieps

Parmi les compétences primaires de cette autorité, on retrouve la surveillance des missions de service public ainsi que des dispositions légales concernant les médias électroniques et finalement l'application des dispositions de la directive européenne "Télévision sans frontières". Le gouvernement restera cependant compétent en matière d'autorisations et de fréquences.

La libéralisation depuis 1991 ainsi que l'éducation et la participation aux médias furent les thèmes abordés lors de deux autres tables rondes nationales. Ces dernières ont clôturé le forum sur les médias.

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