Le ministre du Travail et de l'Emploi François Biltgen à la 90e conférence internationale du travail à Genève

Le 18 juin 2002, M. François Biltgen, ministre du Travail et de l'Emploi, s'est adressé lors de la 90e conférence internationale du travail à Genève aux délégués des quelques 180 pays faisant partie de l'Organisation internationale du travail (OIT/ILO).


La délégation luxembourgeoise avec le ministre Biltgen lors de la 90e conférence internationale du travail

Profitant du caractère unique de cette organisation - la seule organisation tripartie du système ONU - M. François Biltgen a rappelé la responsabilité des trois partenaires impliqués, sous la conduite de l'OIT, dans l'accompagnement social de la globalisation économique.

Le ministre luxembourgeois a soulevé les efforts de l'OIT, "conscience sociale de l'humanité", notamment dans le cadre de la Déclaration sur les principes et droits fondamentaux du travail de 1998 et par le biais de la procédure de suivi y rattachée. Il a particulièrement relevé l'accent mis en 2002 sur la lutte contre le travail des enfants, véritable fléau des temps modernes.

M. Biltgen s'est insurgé contre la dérégulation économique non contrôlée et non encadrée, prônée par d'autres organisations internationales, à vocation a priori plus économique, du système international. Il a souhaité plus de pouvoirs contraignants pour l'OIT dans son rôle d'encadrement social de la globalisation économique. Celle-ci est certes inéluctable, mais doit être bénéfique pour tout le monde, à condition de ne pas miser sur le "tout économique" et de mettre en ?uvre une politique sociale volontariste qui fasse tirer profit de la globalisation aussi aux plus démunis.

A cette fin, le ministre du Travail et de l'Emploi luxembourgeois a encore une fois marqué son soutien à la procédure de suivi de la Déclaration sur les principes et des droits fondamentaux de 1998, désireux de doter l'OIT de réels moyens d'évaluation et de mise en ?uvre.

M. Biltgen a introduit, outre l'idée visée à l'alinéa précédant, de nouvelles pistes dans le débat social global, qui risque de s'enliser entre les actions et luttes d'influence des diverses organisations impliquées, dont l'OMC, l'OCDE, l'UE, l'ONU, le G8 et l'OIT. Toutes ces organisations ont, selon le ministre luxembourgeois, vocation à prendre en compte le dualisme "économie-social" en s'inspirant du fameux triangle vertueux désormais accepté à l'Union économique européenne comprenant le développement et les réformes structurelles économiques, l'emploi (de qualité) et la cohésion sociale.

Dans ce contexte, aucune des organisations précitées ne peut se décharger des réflexions d'ordre social sur la seule OIT.

Le ministre luxembourgeois a souhaité une telle prise de conscience globale, en plus de moyens réels à accorder à l'OIT dont le rôle de leader dans la globalisation sociale ne peut faire de doute. A défaut, il faudra réfléchir à l'institution d'une organisation de régulation sociale internationale dotée de moyens contraignants, sous la conduite de l'OIT.

Il ne s'agit pas, selon M. Biltgen, de trouver de nouvelles barrières économiques, de protectionnisme, mais d'instituer des socles sociaux globaux, minima certes, mais contraignants et contrôlés, pour faire bénéficier tous les pays et tous les travailleurs de la mondialisation de l'économie.

A défaut, la communauté internationale, par les inégalités créées ou exacerbées, créera elle-même les poches de pauvreté et d'exclusion favorisant l'éclosion d'opposants violents, voire constituant la base et la nourriture du terrorisme mondial.

Le gouvernement luxembourgeois fera par ailleurs partie du conseil d'administration du Bureau international du travail, ce pour la première fois depuis de longues décennies. M. Jean Zahlen, Premier conseiller de gouvernement au ministère du Travail et de l'Emploi, assumera cette charge.

Le ministre du Travail et de l'Emploi a aussi rencontré à Genève ses homologues de Roumanie, de Pologne et de Slovaquie afin de discuter de la coopération du Luxembourg avec ces pays dans le domaine du marché du travail.

Le séjour du ministre à Genève fut complété par un dîner offert à la délégation tripartite représentant le Luxembourg à la conférence internationale du travail et aux Luxembourgeois travaillant dans les institutions internationales à Genève.

Information transmise par le ministère du Travail et de l'Emploi

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