MM. Goerens et Berger présentent les résultats du Sommet mondial du développement durable de Johannesburg

Lors d'une conférence de presse conjointe, Charles Goerens, ministre de la Coopération, de l'Action humanitaire et de la Défense, ministre de l'Environnement, et Eugène Berger, secrétaire d'Etat à l'Environnement, ont présenté les résultats du Sommet mondial de développement durable, qui a eu lieu du 26 août au 4 septembre 2002 à Johannesburg.

Le "deuxième sommet de la Terre" s'est terminé par l'adoption de deux textes politiques, un plan d'action de 153 points et la "Déclaration de Johannesburg sur le développement durable", qui portent sur les moyens de réconcilier croissance économique, lutte contre la pauvreté et décollage du tiers monde avec la survie écologique de la planète.

S'il est vrai que le sommet de Johannesburg avait suscité des attentes quelque peu démesurées, le ministre Charles Goerens a toutefois fait remarquer que cette "conférence marathon" a néanmoins contribué à une prise de conscience élargie concernant les défis globaux en matière de développement durable, en abordant des thèmes tels la pauvreté, le sous-développement, la dégradation de l'environnement, l'accès à l'eau potable, à la santé, etc. Ainsi, certains pays se sont engagés à augmenter leur aide au développement. Charles Goerens a notamment relevé les points suivants:

  • la décision de la France de consacrer 0,7% de son PNB à l'aide publique au développement d'ici 2012;

  • la décision de la Belgique de consacrer 0,7% de son PNB à l'aide publique au développement d'ici 2010;

  • la décision des Etats-Unis de doubler leurs efforts en matière d'aide publique au développement (les Etats-Unis consacrent actuellement moins de 0,2 % de leur PNB à l'aide publique au développement).

Charles Goerens a déclaré que depuis que le Luxembourg est l'un des cinq pays consacrant 0,7% de son revenu national brut à l'aide publique au développement, notre pays dispose davantage de poids dans les enceintes onusiennes. "Nous avons reçu tout un autre poids, on nous fait plus confiance et souvent on nous demande notre avis", a souligné le ministre, ajoutant que si tous les pays industrialisés atteignaient les 0,7%, on pourrait non seulement diminuer la pauvreté de moitié, mais l'éradiquer complètement.

Tout en déplorant que le plan d'action de Johannesburg ne fixe pas d'objectifs concrets et d'échéances précises, Charles Goerens a souligné que le texte laisse tout de même une certaine marge pour toutes sortes d'initiatives gouvernementales. Dans ce contexte, le ministre a mentionné l'initiative ESTHER (Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau contre le sida), initiative dans laquelle le Luxembourg joue un rôle de premier rang, ensemble avec la France, l'Espagne et l'Italie. Ainsi, Charles Goerens a pu annoncer qu'il vient d'être invité par Thommy Thompson, ministre de la Santé des Etats-Unis, à présenter le projet lors d'une conférence internationale, qui se tiendra le 25 octobre 2002 à Washington.

En guise de conclusion, Charles Goerens s'est clairement prononcé en faveur du multilatéralisme, tout en déclarant: "Bien que le sommet des défis soit tourné en sommet des compromis, nous sommes des Don Quijote récidivistes!".

Eugène Berger a ensuite abordé le volet environnemental du sommet de Johannesburg. Il a vivement salué l'intention de la Chine, de la Russie et du Canada de signer prochainement le protocole de Kyoto.

Néanmoins, le secrétaire d'Etat à l'Environnement a déploré que l'objectif, défendu si vigoureusement par le Luxembourg et ses partenaires européens, d'augmenter la part de l'énergie renouvelable à au moins 15% du total de l'approvisionnement de l'énergie primaire d'ici 2010, n'ait pu être adopté. L'Union européenne a dès lors publié une déclaration sur l'énergie dans laquelle elle promet d'agir avec les pays qui soutiennent ses positions.

Selon Eugène Berger, on ne devrait tout de même pas parler d'échec, car des avancées ont été faites sur les points suivants:

  • Biodiversité: réduction substantielle de la perte de la diversité biologique d'ici 2010; restauration des stocks de poissons d'ici 2015;

  • Produits chimiques: réduction des effets néfastes d'ici 2020;

  • Eau potable: la réduction de moitié du nombre de personnes privées d'accès à l'eau potable et à l'assainissement d'ici 2015.

D'ailleurs le Luxembourg - ensemble avec plusieurs de ses partenaires européens - s'est engagé à fournir une participation supplémentaire de 20 millions de dollars au Fonds mondial pour l'Environnement.

Finalement, Charles Goerens a tenu à remercier la délégation luxembourgeoise (composée de hauts fonctionnaires du ministère de l'Environnement, du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de l'Action humanitaire, de représentants luxembourgeois auprès du système onusien et de représentants d'organisations non-gouvernementales luxembourgeoises) pour ses efforts inlassables, mais également les autorités sud-africaines pour l'organisation exemplaire du sommet et les mesures de sécurité efficaces mises en place.

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