Visite officielle du ministre Goerens à Athènes: des relations au beau fixe

Les entrevues bilatérales entre M. Charles Goerens, ministre de la Coopération, de l'Action humanitaire, de la Défense et de l'Environnement, et ses homologues grecs ont commencé le 3 octobre 2002 par une rencontre avec Mme Vasso Papandreou, ministre de l'Environnement, du Cadastre et des Travaux publics.


Le ministre Goerens est accueilli avec les honneurs militaires par son homologue Yannos Papantoniou

Lors de cet entretien, il a été question de la problématique du changement progressif du climat suite à la pollution et aux émissions de gaz carbonique provoquées par l'homme. Le sujet de l'approche à adopter en matière d'organismes génétiquement modifiés (OGM), plus particulièrement en ce qui concerne la politique d'embargo appliquée par l'UE vis-à-vis des Etats-Unis en ce qui concerne l'importation d'OGM, a aussi été abordé. La Commission européenne souhaiterait mettre fin à cet embargo tandis que le Luxembourg s'est jusqu'à présent, ensemble avec cinq autres Etats membres (France, Danemark, Grèce, Autriche, Italie) opposé à une levée d'embargo. Il semblerait néanmoins que l'Italie soit prête à renoncer à cet embargo, ce qui aurait pour conséquence que les opposants à la libre importation d'OGM par les Etats-Unis en UE ne disposeraient plus de la minorité de blocage nécessaire pour arrêter le projet de la Commission.

Le ministre de l'Environnement luxembourgeois a à cette occasion réitéré sa conviction que les conditions préalables à une suppression de l'interdiction d'importation des OGM des Etats-Unis sont, d'une part, la mise en place d'un étiquetage clair et précis qui informe les consommateurs sur la teneur en OGM des aliments qu'ils achètent, et, d'autre part, la fourniture de preuves, suite à des études et des analyses scientifiques détaillées, que les OGM ne peuvent en aucun cas mettre en danger l'environnement naturel suite à leur prolifération.

Le deuxième événement officiel de la journée a été le dépôt par le ministre Goerens d'une gerbe devant le monument à la mémoire du soldat inconnu.


Dépôt d'une gerbe devant le monument du soldat inconnu

Après cette commémoration haute en couleurs, la délégation s'est rendue au ministère de la Défense grec. Le ministre de la Défense luxembourgeois y a été reçu par son homologue grec, M. Yannos Papantoniou, avec les honneurs militaires. Cette cérémonie de réception officielle était suivie par un tête-à-tête d'un quart d'heure entre les deux ministres.

Les sujets abordés pendant la discussion qui a eu lieu entre les délégations par la suite étaient pour l'essentiel les suivants:

  • élargissement de l'OTAN,

  • rapprochement OTAN-UE,

  • politique de défense de l'UE,

  • conflit chypriote,

  • crise irakienne,

  • évolution de la situation dans les Balkans,

  • relations bilatérales Grèce-Luxembourg.

Les deux ministres ont partagé des vues largement similaires sur ces questions et ont constaté que les relations entre le Luxembourg et la Grèce sont très bonnes, voire excellentes. Ils ont tous les deux insisté sur l'importance du respect du droit international, des droits de l'homme et des principes démocratiques en matière de relations internationales.


Conférence de presse conjointe des ministres Goerens et Papantoniou

En ce qui concerne la question irakienne, ils étaient d'avis qu'il fallait agir avec détermination et fermeté, mais dans le respect du droit international et dans le cadre des institutions internationales (ONU) créées à cet effet. Le ministre de la Défense grec a encore une fois résumé la position de la Grèce en ce qui concerne le conflit chypriote. Il a rappelé que les Chypriotes grecs voulaient une Chypre unie avec deux communautés qui disposeraient d'une large autonomie en certains domaines tandis que les représentants des Chypriotes turcs semblent favoriser une partition de l'île en deux Etats indépendants. Cette dernière option est évidemment inacceptable pour la Grèce.

Il a été question finalement aussi au niveau bilatéral de la question de l'intégration future de citoyens grecs dans l'armée luxembourgeoise. La Grèce ne voit aucun inconvénient à ce projet du Luxembourg qui projette d'accepter à l'avenir des soldats provenant d'autres pays de l'UE parmi les membres de son armée.

Cette discussion a été suivie d'une conférence de presse et d'un déjeuner de travail qui a permis d'approfondir encore davantage les liens entre les deux pays.

La dernière visite de la journée était à l'attention du ministre grec délégué aux Affaires étrangères et au Développement, M. Andréas Loverdos.


Rencontre du ministre Goerens avec le ministre Loverdos

La Grèce investit 0,2% de son PIB dans l'aide au développement (Luxembourg: plus de 0,7%) et s'est fixée comme but d'augmenter ce taux jusqu'en 2006 à 0,3% (Luxembourg: 1%). L'aide au développement grecque va pour une grande partie vers les pays voisins des Balkans et contribue donc aussi à stabiliser et à pacifier cette région qui est d'une importance capitale pour la Grèce. Les deux ministres étaient d'accord pour dire que l'existence d'une bonne gouvernance et de structures démocratiques étaient des critères essentiels pour le choix des pays bénéficiaires de l'aide au développement et ils ont par ailleurs discuté des voies qu'on pourrait explorer pour permettre à l'avenir à la Grèce et au Luxembourg de coopérer sur certains projets dans le domaine de l'aide au développement.

Suite à cette entrevue le ministre Goerens s'est rendu directement à l'aéroport d'Athènes pour prendre l'avion vers Crète où il assistera les 4 et 5 octobre au Conseil européen informel des ministres de la Défense de l'UE.

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