Le ministre Charles Goerens à la quatrième Commission de Partenariat du Luxembourg avec le Cap-Vert

Du 4 au 6 novembre 2002 se tient sur l'île de São Nicolau, au Cap-Vert, la quatrième Commission de Partenariat du Luxembourg avec le Cap-Vert. Elle est présidée par Mme Maria de Fátima Lima Veiga, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés du Cap-Vert, et par M. Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire.


M. Goerens lors de son accueil sur l'île de Sal par Mme Maria de Fatima Lima Veiga, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés du Cap-Vert

M. Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, et la délégation luxembourgeoise, composée notamment de plusieurs représentants de Lux-Development, ont été accueillis le 4 novembre 2002 à l’aéroport de l’île de Sal, au Cap-Vert, par Mme Maria de Fatima Lima Veiga, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés du Cap-Vert.

Les deux délégations ont ensuite rejoint l’île de São Nicolau, où elles furent accueillies par M. le maire de la municipalité de São Nicolau, le Dr Benvindo Oliveira, à qui M. Goerens rendit par la suite une visite de courtoisie avant de rejoindre les délégations dans la salle de la Bibliothèque municipale de la ville de Ribeira Brava pour la session d’ouverture de la 4e Commission de Partenariat du Luxembourg avec le Cap-Vert.

La ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert a tout d’abord fait un tour d’horizon de la situation intérieure du pays. Mme Lima Veiga s’est ainsi longuement attardée sur le remaniement ministériel du 24 octobre 2002 qui l’a vue accéder au poste de ministre des Affaires étrangères.

Ce remaniement vise essentiellement à créer une nouvelle dynamique gouvernementale qui devrait permettre d’affronter les défis stratégiques du futur: la croissance et la compétitivité, la valorisation des ressources humaines, le combat contre la pauvreté, les infrastructures et l’organisation du territoire. "Il s’agit de se donner les moyens de faire décoller l’économie d’une manière durable", a précisé la ministre. Pour cela, une série de réformes au niveau de la Constitution, de l’administration, de la justice ou de l’éducation sont actuellement entreprises.

D’autres sujets abordés par Mme la ministre furent, entre autres, le Plan national de développement, la permanence du Cap-Vert dans la liste des PMAs, le point de vue du Cap-Vert relativement au NEPAD ainsi que la situation politique internationale, qu’il s’agisse de l’Irak ou bien des conflits africains régionaux, tels que ceux qui ont éclaté en Côte d’Ivoire ou en Guinée-Bissau, où vit par ailleurs une grande communauté capverdienne.

M. Goerens a réagi à l’exposé de Mme Lima Veiga en précisant que le gouvernement luxembourgeois était tout à fait disposé à continuer son effort de coopération au Cap-Vert et ce malgré un ralentissement de l’économie luxembourgeoise. "Le meilleur argumentaire pour cela", a expliqué le ministre luxembourgeois, "est la fragilité du Cap-Vert, qu’a d’ailleurs souligné le PNUCED dans son étude sur le pays. Nous n’avons aucun intérêt à voir qu’un pays vit dans la misère". Il ajouta ensuite que dans la stratégie de développement d’une nation, il importe de prendre les mesures nécessaires pour consolider les acquis déjà atteints.

La matinée du 5 novembre a été entièrement consacrée à la suite des travaux de la 4e Commission de Partenariat qui se tient cette année entièrement sur l’île de São Nicolau (388 km2 pour environ 13.600 habitants).

Mme Maria de Fátima Lima Veiga, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés du Cap-Vert, a relevé le rôle crucial que revêt la coopération luxembourgeoise pour son pays. "Nous avons vu ces dernières années s’accomplir des progrès substantiels dans des domaines tels que la santé, l’éducation ou l’assainissement de l’eau. La qualité de vie des Capverdiens au sens large a nettement évolué", a expliqué Mme Lima Veiga. En signant en janvier 2002 le Programme indicatif de Coopération (PIC), il a été rendu possible de donner plus de cohérence, de flexibilité et de durabilité aux relations de coopération entre les deux pays au cours des 4 années à venir.

La ministre des Affaires étrangères capverdienne a également réitéré la promesse de son gouvernement de respecter tous les engagements pris envers le Luxembourg, comme par exemple de pourvoir au bon fonctionnement de toutes les infrastructures installées et équipées par le Grand-Duché. "Aucun lycée ni aucun hôpital construit avec le concours du Luxembourg ne sera laissé à l’abandon. Nous ferons tout ce qu’il est nécessaire à son bon fonctionnement." Par ailleurs, Mme Veiga a également rappelé combien le Cap-Vert reste dépendant de l’aide alimentaire apportée par la communauté internationale. En effet, en 2002, la récolte ne suffira pas à nourrir la population.

Au cours des heures suivantes, les deux délégations ont planché sur les divers projets entrepris ou envisagés au Cap-Vert. Il s’agissait principalement de définir la marche à suivre dans les cas les plus compliqués et de trouver des solutions satisfaisantes aux difficultés que peuvent rencontrer les responsables desdits projets, qu’il s’agisse de projets en cours d’exécution, de formulation ou en cours de préparation et d’évaluation. Les deux ministres se sont accordés pour dire qu’au vu des dizaines de projets relevés un besoin d’établir une liste des priorités parmi ces projets s’impose.

Parmi les priorités du Cap-Vert, on trouve le Plan de développement de São Nicolau qui permettra d’avoir une vue d’ensemble et une stratégie pour un développement cohérent et efficace de l’île. Des projets dans les domaines de la santé, de l’éducation, d’électrification, de gestion des déchets solides et de l’industrie de la pêche sont actuellement en cours. Rappelons à ce sujet que São Nicolau est une des îles les plus pauvres de l’archipel. Il existe peu de débouchés professionnels ou d’activités sur l’île, ce qui pousse les habitants à partir sur l’île de Sal ou à émigrer vers l’Europe.

Pour ce qui est des Fonds de Contrepartie (FCP), un autre thème majeur des discussions entre les deux délégations, un rapport d’exécution a été présenté ainsi que les mécanismes de leur gestion. Puis, les débats se sont orientés sur les termes d’une nouvelle Convention d’aide alimentaire. L’actuelle vient à échéance à la fin de 2002 et doit être renouvelée. La signature devrait se faire au cours des deux prochains mois. Cette nouvelle convention couvrira les trois années à venir.

Dans le domaine de la coopération décentralisée, il a été question, entre autres, de la réunion de coopération municipale qui a eu lieu le 14 octobre 2002 au Luxembourg. Cette réunion a réuni le Syvicol et diverses communes de Luxembourg, dont la capitale et Esch-sur-Alzette. M Goerens a rappelé qu’en encourageant les communes à s’investir dans cette cause, il ne s’agissait pas de les pousser à reprendre le travail de l’Etat mais cela permettrait, au contraire, d’avoir plus d’acteurs dans le domaine de la coopération. "En effet, plus d’acteurs équivaut forcément à plus de communautés de réflexion ce qui ne peut être que bénéfique", a expliqué M. Charles Goerens.

Dans l’après-midi, les deux ministres de la Coopération se sont rendus à Tarrafal pour y visiter plusieurs projets de coopération luxembourgeois: un centre de santé dont la construction et l’équipement a été entièrement financé par le Luxembourg, une fabrique de thon - la pêche étant une des ressources principales de l’île - et un jardin d’enfants, construit en partie grâce aux Fonds de Compensation.


Visite au jardin d'enfants de Tarrafal

Cette deuxième journée s’est terminée par un dîner offert par le maire de la municipalité de São Nicolau, Dr. Benvindo do Rosário Figueiredo Oliveira, en l’honneur de Charles Goerens, ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire.

Le 6 novembre 2002, la journée a débuté par la visite de plusieurs projets de la Coopération luxembourgeoise dans la ville de Ribeira Brava, sur l’île de São Nicolau.

M. Goerens, ministre de la Coopération et de l’aide humanitaire, et Mme Maria de Fátima Lima Veiga, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés du Cap-Vert se sont rendus dans l’école primaire de Ribeira Brava, ou tous les enfants les attendaient avec impatience. Ceux-ci leur ont proposé un véritable spectacle théâtral sur le thème de la santé, un des principaux axes de la coopération luxembourgeoise au Cap-Vert. Au vu de ces enfants, M. Charles Goerens confia à son homologue capverdien que les enfants de cette école étaient l’avenir du Cap-Vert et qu’il fallait construire sur cette jeunesse.

Ensuite, les ministres ont pu rencontrer le responsable du Centre de santé de Ribeira Brava qui leur a fait visiter les locaux. Rappelons que ce centre de santé et celui de Tarrafal, visité la veille par les deux ministres et leurs délégations respectives, sont les seuls sur l’île de São Nicolau. Ils s’occupent des quelques 13.000 habitants de l’île.

De retour à la bibliothèque municipale de Ribeira Brava, où les délégations avaient déjà eu de longues réunions les jours précédents, les ministres luxembourgeois et capverdien de la Coopération ont procédé à la signature de deux accords bilatéraux.

Le premier concernait la construction et l’équipement d’une école secondaire à Coculi, une ville située dans la vallée de Ribeira Grande, sur l’île de Santo Antão, une des 8 autres îles de l’archipel du Cap-Vert.

Le second accord bilatéral traitait de la réhabilitation des marchés de la ville de Tarrafal, sur l’île de São Nicolau. Le projet a été élaboré par plusieurs consultants de Lux-Development et en concertation étroite avec le maire de Tarrafal, l’architecte et le secrétaire municipal, ainsi qu’avec l’assistant technique luxembourgeois à Tarrafal, M. Philippe Aschman.

Ce projet vise à améliorer les conditions de commercialisation des produits vivriers et manufacturés de la municipalité de Tarrafal. Actuellement, les petits commerçants ambulants vendent leurs produits étalés par terre dans des conditions d'hygiène précaires. Au-delà de l’amélioration de ces conditions d’hygiène et de la qualité de vie des habitants de la ville, cette réhabilitation devrait donner un coup de pouce remarquable à l’activité économique de Tarrafal.

A la fin de cette dernière séance de travail, M. Charles Goerens et Mme Lima Veiga ont conclu les discussions des deux jours précédents en signant la 4e Commission de Partenariat pour la durée d’un an.

Devant la presse capverdienne, le ministre luxembourgeois de la Coopération s’est déclaré très satisfait des relations qu’il entretient avec les responsables capverdiens. "Avec les Capverdiens, on n’est jamais à l’abri de bonnes surprises", a-t-il déclaré. "J’ai rencontré ici des hommes et des femmes soucieux de leur travail et qui sont prêts à s’engager pour leur pays. En Afrique, le Cap-Vert est un modèle à faire valoir, disposant d’atouts à faire valoir".

Dernière mise à jour