Présentation de la campagne "Non au tourisme sexuel avec des enfants"

Près de 3 millions d’enfants sont victimes chaque année d’exploitation sexuelle dans un cadre commercial, a noté la ministre de la Famille, de la Solidarité sociale et de la Jeunesse Marie-Josée Jacobs lors de la présentation de la campagne d’information et de sensibilisation "Non au tourisme sexuel avec des enfants", réalisée en collaboration avec l’organisation ECPAT-Luxembourg.


La ministre de la Famille Marie-Josée Jacobs lors de la conférence de presse, avec à ses côtés le président de ECPAT Luxembourg, M. Victor Gillen

L’exploitation sexuelle des enfants comprend différents volets: la prostitution, la pornographie, la traite des enfants ainsi que le tourisme sexuel avec des enfants. Selon les informations de la ministre, des études auraient montré que parmi les "clients" potentiels il ne s'agirait pas seulement de pédophiles, mais en majorité de touristes voulant satisfaire, occasionnellement et loin des considérations morales de leur pays d’origine, leurs désirs sexuels avec des mineurs.

La nouvelle campagne s’adresse au grand public par le biais d’affiches, de brochures, d’autocollants et de spots radio, et aux touristes qui se rendent dans les régions concernées. Les touristes seront désormais sensibilisés au problème dans divers endroits, tels l'agence de voyage, lors d’un éventuel contrôle médical,  auprès des autorités communales ou encore à l’aéroport. "Tout le monde doit se sentir concerné", estima Mme Jacobs.

Parallèlement au volet de la sensibilisation, la campagne met aussi en exergue l’article 10 de la loi du 31 mai 1999 relative à l’exploitation sexuelle des enfants qui  permet de juger au Luxembourg toute personne ayant commis à l’étranger un abus sexuel sur un enfant, même si le fait n’est pas puni par la législation du pays où  l'abus a eu lieu. L’abuseur encourt, en effet, jusqu’à 15 années de prison.

La campagne est soutenue, à côté des acteurs institutionnels (ministères de la Famille, du Tourisme et de la Justice, Chambre de commerce, Office national du Tourisme), par les organisations du secteur du tourisme (Groupement des agences de voyage, Syndicat des agents de voyage), les organisations non-gouvernementales (ECPAT-Luxembourg, Foyer de la femme) et par les médias.

ECPAT, dont le bureau luxembourgeois a participé à cette campagne, est un réseau international d'organisations travaillant ensemble afin d'éradiquer la prostitution enfantine, la pornographie enfantine et le trafic d'enfants à des fins sexuelles.

Victor Gillen, président d’ECPAT-Luxembourg, a rappelé que cette organisation avait réussi en 1996 à rassembler les représentants de 122 gouvernements à Stockholm pour un congrès sur les phénomènes de l’exploitation sexuelle des enfants. Le congrès avait terminé par l’adoption d’une déclaration et d’un plan d’action. En 2001, lors du deuxième congrès mondial de Yokohama, il s’agissait de tirer le bilan des actions mises en œuvre après Stockholm. Par cette campagne, le ministère de la Famille essaye de donner des suites concrètes aux engagements pris par la signature de la déclaration de Stockholm et du programme d’action.

M. Vincent Rindone, président du Groupement des agences de voyages du Grand-Duché, a expliqué que les agences de voyage avaient un rôle humain et humanitaire à jouer dans ce contexte. Ces actions permettraient aux agences de dépasser et de valoriser leurs activités. Pour les professionnels du secteur du tourisme, il importerait surtout de favoriser un tourisme de qualité dans le respect des autres cultures, des droits de l’homme et des droits des enfants.

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