Visite officielle de la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer à Cuba

Sur invitation de son homologue cubain, Felipe Pérez Roque, Lydie Polfer, ministre des Affaires étrangères, a fait escale sur le chemin du retour du Nicaragua pour effectuer une visite officielle à Cuba les 7 et 8 février.


Lydie Polfer en discussion avec son homologue Felipe P. Roqué

Cette visite se situe dans le cadre du développement du dialogue politique et des contacts entre responsables des pays de l’Union européenne et le gouvernement cubain, entamé sous présidence belge en 2001 et visant à faciliter les perspectives d’une future coopération économique aussi bien que politique.

Les deux ministres ont souligné la grande importance qu’ils accordent au développement des relations entre leurs pays et au dialogue entre l’Union et Cuba, alors que Cuba effectue déjà maintenant plus de 40% de son commerce extérieur avec l’Union et que plus de la moitié des touristes visitant l’île viennent de pays européens. Ces relations sont appelées à s’intensifier en même temps que les partenaires apprennent à mieux se connaître et à saisir les opportunités d’une coopération bilatérale fructueuse et d’un dialogue englobant désormais tous les sujets liés au processus de réformes tant dans le domaine économique que dans celui des libertés individuelles et collectives.

Le Luxembourg favorable à l’adhésion de Cuba à l’Accord de Cotonou

Les deux ministres ont également analysé les perspectives d’une adhésion de Cuba à l’Accord de Cotonou qui lie les pays partenaires de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à l’Union européenne. Cuba dispose depuis 1998 d’un statut d’observateur et l’Union devra sous peu analyser la demande cubaine d’adhésion en tant que membre à part entière. Le Luxembourg s’est dit favorable à cette adhésion comme un moyen de soutenir le développement de la coopération multilatérale et bilatérale. Le ministre Roqué, pour sa part, a déclaré que Cuba souhaite accepter tous les droits et devoirs découlant de cet accord pour son pays.

Les ministres ont également évoqué la situation économique de l’île qui a été amenée à réorienter complètement son commerce extérieur à la suite de l’effondrement du bloc soviétique. Après une forte récession au début des années 1990, l’économie, poussée notamment par le tourisme, à connu une phase d’expansion rapide de plus de 4,5% par an jusqu’en 2000 avant de subir les revers d’un ralentissement lié aux événements du 11 septembre, à la baisse des prix mondiaux pour ses principales exportations que sont le sucre et le nickel et au renchérissement de sa facture pétrolière suite à l’arrêt de l’approvisionnement vénézuélien. En dépit de ce contretemps, le gouvernement cubain a réussi à sauvegarder les acquis sociaux exemplaires pour la région: en premier lieu enseignement et services de santé gratuits. En même temps un haut niveau de solidarité a été maintenu avec les autres pays du sud, principalement dans le domaine de la santé. A ce titre, plus de 3000 médecins cubains exercent en Amérique latine et en Afrique dans des régions défavorisées et l’île  accueille actuellement près de 1300 boursiers étrangers, en premier lieu de futurs médecins qui doivent rejoindre leurs communautés d’origine d’Afrique et d’Amérique latine.

Les ministres ont discuté les possibilités d’un approfondissement des relations bilatérales qui se situent à un niveau relativement modeste et se concrétisent notamment par les activités de plusieurs ONG actives dans les domaines de l’enseignement, des énergies renouvelables ou encore de la santé.

Parmi les autres interlocuteurs de Lydie Polfer figuraient également le Président de l’Assemblée nationale et les ministres en charge du commerce extérieur, de la coopération économique et des investissements étrangers et de la santé ainsi que le Vice-Président du Conseil d’Etat Carlos Lage Davila. Finalement la délégation luxembourgeoise a rencontré des membres de l’opposition cubaine parmi lesquels l’activiste Oswaldo Paya, de retour au pays après une récente tournée européenne au cours de laquelle le Parlement européen lui a décerné le Prix Scharov en reconnaissance de son engagement pour la défense de la démocratie et les droits de l’homme dans son pays.

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