Visite officielle à Luxembourg du Premier ministre du Portugal José Manuel Durão Barroso

Le 10 mars 2003, José Manuel Durao Barroso, Premier ministre du Portugal, a effectué une visite officielle à Luxembourg. Il était accompagné par le secrétaire d’Etat aux Communautés portugaises José Cesario. Les discussions avec le Premier ministre Jean-Claude Juncker ont porté sur la situation politique internationale, les travaux de la Convention et les relations bilatérales.


Accueil officiel du Premier ministre du Portugal à la Place Clairefontaine

Après l’accueil officiel du Premier ministre Barroso à la Place Clairefontaine, MM. Barroso et Juncker ont d’abord eu une entrevue en tête-à-tête, avant d’assister à une réunion de travail élargie aux délégations.

José Manuel Durao Barroso s’est déjà rendu à maintes occasions à Luxembourg, notamment en tant que ministre des Affaires étrangères du Portugal dans les années 80, a rappelé Jean-Claude Juncker lors d’une conférence de presse conjointe. Au-delà des rencontres officielles, les contacts avec son homologue portugais seraient nombreux et la relation avec José Manuel Durao Barroso serait amicale, a noté le Premier ministre luxembourgeois.

De son côté, José Manuel Durao Barroso a souligné que Jean-Claude Juncker serait un des Premiers ministres les plus influents au sein de l’Union européenne, par sa sagesse, son expérience et son esprit européen, mais également un ami.

L’importante communauté portugaise au Luxembourg ainsi que la position centrale du Luxembourg dans le processus de construction européenne en feraient un pays important pour le Portugal, a encore souligné M. Barroso.

La crise en Irak

En présence de la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer, les deux Premier ministres avaient évoqué la crise irakienne. "Les positions des deux gouvernements sont connus", a relevé Jean-Claude Juncker lors de la conférence de presse, "même s’il y a des nuances d’appréciation dans les deux positions. Mais nous appuyons une même solution : la résolution pacifique de la crise".

Jean-Claude Juncker a ainsi répété que le gouvernement luxembourgeois n’envisagerait pas de guerre sans mandat du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans le même contexte, M. Juncker a noté qu’il serait important pour l’Union européenne de retrouver son unité.

Le Portugal soutient également une solution dans le cadre des Nations unies, a repris son Premier ministre. Il faudrait tout de même garder une position ferme à l’égard de l’Irak. En cas de conflit militaire entre les Etats-Unis et l’Irak sans mandat des Nations unies, le Portugal, en tant qu’allié des Etats-Unis, devrait répondre à certaines obligations. Il ne participerait toutefois à aucune activité militaire, a estimé José Manuel Barroso. Pour le reste, le Portugal aimerait éviter la guerre, la question serait de savoir comment, a conclu à ce sujet le Premier ministre Barroso.


MM. Juncker et Barroso lors de la conférence de presse, à g.: la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer

Les travaux de la Convention

Jean-Claude Juncker et José Manuel Durao Barroso ont également eu un échange d’idées sur les travaux de la Convention sur l'avenir de l'Union européenne.

Aux dires du Premier ministre luxembourgeois, les deux gouvernements sont d’accord sur la nécessité de respecter l’équilibre institutionnel. Lors de la révision des traités, deux principes devraient être respectés, a annoncé le Premier ministre portugais: l’égalité des Etats et le principe communautaire. Il serait mauvais pour l’Europe de revenir à un modèle inter-gouvernemental.

Le Premier ministre Barroso a salué dans ce contexte l’initiative de son homologue luxembourgeois de réunir les Premier ministres belge, néerlandais, finlandais, autrichien, irlandais, luxembourgeois et portugais le 19 mars 2003 avant de rencontrer le lendemain le président de la Convention Valéry Giscard d’Estaing.

"Nous devons avoir la même ambition européenne", a souligné Jean-Claude Juncker. Lors des discussions, il ne faudrait pas distinguer entre grands et petits Etats, mais entre grandes et petites ambitions. Et au Premier ministre portugais de continuer: "Il faut garder en vue les principes fondateurs de l’UE lors des réformes institutionnelles. Je me demande si l’esprit communautaire subsiste". En tout cas, ces réformes devraient être abordées avec beaucoup de prudence, a-t-il ajouté.

Les questions bilatérales

Au niveau bilatéral, l’amélioration de l’enseignement des jeunes portugais au Luxembourg a été particulièrement évoquée. Ce sujet sera traité plus en détail lors d’une rencontre des deux ministres de l’Education au courant du mois d’avril.

Malgré les bonnes relations politiques entre les deux pays, le niveau des relations commerciales est très bas. Les deux gouvernements comptent ainsi tirer profit de la récente création de la Chambre de commerce et d’industrie luso-luxembourgeoise pour dynamiser les échanges commerciaux. Des missions de promotion commerciales au Luxembourg et au Portugal seraient ainsi envisagées.

Les deux Premier ministres ont encore évoqué la politique agricole commune ainsi que les problèmes relatifs à la sécurité sociale des anciens militaires portugais qui vivent au Luxembourg.


Le Premier ministre Barroso reçu par S.A.R. le Grand-Duc

En début d'après-midi, le Premier ministre portugais fut aussi reçu en audience au Palais grand-ducal par S.A.R. le Grand-Duc.

Le Premier ministre José Manuel Durao Barroso fut également accueilli à la Chambre des députés par son président Jean Spautz. Une réunion avec les membres des commissions des Affaires étrangères et européennes et de la Défense a clôturé le programme de la visite officielle.