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Lydie Polfer à la tribune de la Commission des Droits de l'Homme à Genève
La session annuelle de la Commission des droits de l'homme, le principal organe des Nations unies qui traite des questions des droits de l'homme et l'enceinte où sont élaborées les déclarations et conventions de la communauté internationale dans ce domaine, se tient depuis le 17 mars 2003 à Genève. La Commission se prononce également sur la situation dans différents pays, elle discute des problèmes généraux qui se posent en matière de respect des conventions internationales en la matière et elle met en œuvre des mécanismes de contrôle.
Lydie Polfer en présence du Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Ruud Lubbers
Au cours de son discours, Lydie Polfer a rappelé que la protection des droits universels et individuels est une responsabilité commune et que le respect des libertés individuelles ne pourra jamais être considéré comme définitivement acquis.
"Le respect des droits de l’homme doit aussi être assuré en temps de crise"
Pour cette raison, a insisté le chef de la diplomatie luxembourgeoise, la lutte en faveur de ces droits reste un combat de tous les jours et de tous les pays, tout en insistant que les dangers les plus grands se situent au moment de situations de crise. Aussi, a-t-elle plaidé qu'en cas de conflit, les non-belligérants ne devraient pas se retrouver dans une zone de non-droit dans laquelle les populations civiles resteraient sans protection. "Le Luxembourg soutient les efforts conceptuels en cours pour que la communauté internationale se dote d’un droit humanitaire adapté aux circonstances changeantes et aux acteurs et victimes les plus divers. Je salue les actions concrètes menées sur le terrain par le Haut Commissariat aux réfugiés et la Croix-Rouge Internationale au bénéfice des malheureux, qui du fait d’un conflit armé doivent trouver refuge hors de leur patrie ou se trouvent déracinés et déplacés", a déclaré Lydie Polfer.
Analysant la situation dans laquelle se trouve la communauté internationale, engagée collectivement dans la lutte contre le terrorisme, la ministre Polfer a insisté sur le fait que la dimension globale de cette problématique est nouvelle et nous touche tous. "Pour abjectes et inqualifiables que puissent être leurs forfaits, les terroristes doivent bénéficier des droits élémentaires de respect de la personne humaine. Nos sociétés de droit ne sauraient se rabaisser à vouloir combattre le mal par le mal. Nous perdrions l’assise morale qui nous investit du pouvoir de juger et de punir ceux qui commettent les actes de terrorisme.", a-t-elle ajouté avant de rappeler que, sous srésidence luxembourgeoise, le Conseil de l'Europe a adopté, l’année dernière, des lignes directrices sur les droits de l'homme et la lutte contre le terrorisme.
Abordant le sujet de l’abolition de la peine de mort, qualifiée comme l’abus le plus irréparable de la puissance étatique, Lydie Polfer a réaffirmé l’engagement du Luxembourg en faveur de son abolition universelle, rappelant que 30 Etats en Europe constituent déjà un espace libéré de la peine capitale en toutes circonstances.
Finalement, la ministre des Affaires étrangères a relevé que l’instauration de la Cour pénale internationale il y a une dizaine de jours, contribuera à assurer, partout dans le monde, le respect des droits de l’homme, alors que la communauté internationale s’est doté d’un instrument juridictionnel dont l’indépendance et l’impartialité donnent une nouvelle crédibilité aux ses efforts.
En marge de la session de la Commission des droits de l’homme, Lydie Polfer a mené des consultations avec le directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce, P.Supachai, notamment sur les négociations actuellement en cours sur l’accès au marchés des services, sujet qu’elle avait également discuté avec les députés juste avant son départ pour Genève.
Lydie Polfer en présence du directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce P.Supachai
Elle a également rencontré le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Ruud Lubbers avec qui elle a évoqué les besoins prévisibles du Haut Commissariat pour faire face aux situations d’urgence qui peuvent se présenter à l’avenir.