Opérations militaires en Irak: déclaration du gouvernement luxembourgeois

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer ont réagi, le jeudi 20 mars 2003, à l’ouverture du conflit armé en Irak.

Ils ont réaffirmé la position du Luxembourg sur la crise irakienne qui consiste à considérer la guerre comme ultime moyen et une guerre, si inévitable, devrait être décidée par le Conseil de sécurité des Nations unies.

"Je suis triste, mais je ne suis pas résigné", a dit Jean-Claude Juncker ce matin aux radios luxembourgeoises. "Il faut considérer cette crise, qui en est une, comme crise spécifique. Il importe maintenant d’éviter que cette crise cause des dommages durables à la solidité du lien transatlantique et que, bien que momentanée, elle devienne une crise durable".

La ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer, pour sa part, a déploré que l'Union européenne n'ait pas su parler d'une seule voix. "Il est essentiel qu'au niveau de la Convention européenne, les Européens réussissent à se donner de nouveaux moyens pour assurer une meilleure coopération et coordination dans le domaine de la politique extérieure", a-t-elle déclaré.

Se référant aux divisions européennes face au conflit irakien, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a déclaré: "La crise irakienne ne doit pas devenir une crise européenne durable. Je veux continuer à croire en l’idéal des Européens, qui consiste à transmettre un message de paix durable, de construire des ponts et de contribuer à la résolution paisible de conflits", a-t-il fait savoir. "Comme d’autres, j’ai tiré la conclusion que les Européens, s’ils sont divisés, s’ils marchent dans des directions opposées, ne sont pas considérés comme entité importante".

A l’adresse des membres du Conseil européen qui se réunissont dans la soirée du 20 mars à Bruxelles, Jean-Claude Juncker a dit qu’il s’agirait maintenant de trouver des moyens afin de transformer les notions théoriques d’une politique étrangère et de sécurité commune en une réalité vivante. "A cette fin, il nous faut des convictions communes et des instruments qui fonctionnent", a-t-il déclaré avant de continuer: "Dans ce conflit, les convictions communes faisaient défaut de même que les instruments communs".

Interrogé quant à la façon du Luxembourg de réagir aux éventuelles demandes de soutien de la part de l’OTAN, Jean-Claude Juncker a rappelé: "Nous ne menons pas de guerre, nous ne soutenons pas la guerre, mais nous devons néanmoins prendre au sérieux nos obligations d’allié".

Espérant que la guerre se termine le plus tôt possible, le Premier ministre a conclu que "même une courte guerre est une guerre atroce".

Par ailleurs, dans une déclaration officielle du gouvernement luxembourgeois, diffusée dans la matinée du 20 mars 2003, le gouvernement luxembourgeois a exprimé "sa grande tristesse et déception face à l'échec des efforts diplomatiques pour éviter une guerre et pour désarmer le régime iraquien par des moyens pacifiques".

Dans cette déclaration, le gouvernement a souligné son espoir que "les combats pourront être de courte durée et que tout sera fait, par toutes les parties impliquées, pour éviter des victimes, surtout parmi les populations civiles".

Le gouvernement luxembourgeois s'est déclaré prêt à coopérer avec les Nations unies et ses agences pour contribuer à la reconstruction de l'Irak et à tout faire pour atténuer les souffrances du peuple irakien qui n'a que trop souffert du fait d'un régime dictatorial.

A la veille du Conseil européen, le gouvernement luxembourgeois a finalement exprimé l'espoir que cette rencontre au plus haut niveau amorcerait "l'étape de l'unité retrouvée".

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