Lydie Polfer au Conseil informel des ministres des Affaires étrangères à Rhodes

Lydie Polfer, ministre des Affaires étrangères du Grand-Duché de Luxembourg, a participé les 2 et 3 mai 2003 au Conseil informel des ministres des Affaires étrangères à Rhodes. Les discussions ont été dominées par les dossiers du Moyen Orient, de l’après-guerre en Irak et de la politique européenne de sécurité et de défense. Les relations euro-atlantiques ont également fait l’objet des échanges.

Outre les 15 ministres des Etats membres de l'Union européenne étaient conviés pour la première fois également leurs homologues des pays adhérents ainsi que pour une partie de la réunion les ministres des 3 pays candidats (Bulgarie, Roumanie, Turquie).

Concernant la situation en Irak, les discussions ont porté principalement sur la nécessité d’un rôle central des Nations unies dans la reconstruction politique et économique du pays et l’implication de l’Union européenne en appui à cette démarche. Le retour des chargés d’affaires européens à Bagdad a été décidé dans ce contexte. La Commission a par ailleurs été appelée  à poursuivre ses efforts en matière d’aide humanitaire et de reconstruction du pays.

Pour ce qui est de la situation au Moyen Orient, les ministres ont estimé que les réformes intervenues au sein de l’Autorité palestinienne, dont la nomination du Premier ministre Abou Mazen, tout comme la publication de la feuille de route, considérée comme un succès de la diplomatie européenne, constituent des signes positifs que l’Union entend encourager par tous les moyens à sa disposition. Les ministres ont insisté notamment sur une mise en œuvre urgente et parallèle par les deux parties des mesures contenues dans la feuille de route en vue de relancer le processus de paix.

A la demande du président du Conseil, Georges Papandreou, Lydie Polfer a exposé les perspectives de la politique étrangère et de la politique européenne de sécurité et de défense communes, alors que Louis Michel a informé les partenaires sur l’initiative conjointe de la France de l’Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg  en matière de politique de défense européenne.

Lydie Polfer a relevé que l’intégration européenne a toujours été une ambition de nature essentiellement politique. Elle a rappelé les discussions actuellement en cours à la Convention européenne sur la création de la fonction d’un ministre européen des Affaires étrangères doté des moyens et des ressources nécessaires en vue de mener une véritable politique étrangère et de sécurité commune. Le ministre luxembourgeois a estimé que la défense des intérêts communs de l’Union constitue la véritable légitimation de la PESC et de la PESD.

S’agissant de la politique de défense, Lydie Polfer a souligné que la réunion du 29 avril doit être vue comme un apport à la réflexion au sein de la Convention européenne. Les propositions faites dans ce cadre se veulent complémentaires aux mécanismes de sécurité existants. Elle a mis l’accent sur la nature inclusive de l’approche qui s’adresse à l’ensemble des pays de l’Union et non pas exclusivement aux quatre pays qui ont pris soin de lancer le débat, le but étant de renforcer la contribution européenne dans l’effort de défense conjoint euro-atlantique, qualifié comme essentiel pour le maintien de la paix et de la stabilité mondiales.

Au cours de leur réunion, les ministres ont entériné la proposition de développer une stratégie européenne de sécurité. A cette fin, le Haut Représentant Javier Solana a été chargé de soumettre des propositions aux chefs de la diplomatie européenne sur la base d’une analyse des nouveaux dangers et défis du XXIième siècle.

Dans son appréciation d’ensemble, Lydie Polfer a estimé que la réunion de Rhodes à contribué à renforcer la voix commune de l’Europe tout comme la volonté de l’Union d’intervenir plus efficacement dans le domaine de la politique internationale. Les discussions ont montré que l’Union élargie souhaite se doter d’une nouvelle approche commune de la politique de sécurité et de la politique étrangère.

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