Le ministre du Travail et de l´Emploi François Biltgen invité de l´émission Background (RTL)

Le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, était l’invité de l’émission Background de la radio luxembourgeoise RTL le 17 mai 2003. De nombreux sujets concernant la situation de l’emploi au Luxembourg ont pu être abordés.

François Biltgen a analysé les différents phénomènes en relation avec le marché de l’emploi au Luxembourg. "L’économie mondiale est dans une phase décroissante et celle-ci touche bien évidemment aussi le Luxembourg", a commenté le ministre. "Pendant les cinq dernières années, nous avons profité d’une période exceptionnelle de "boom" économique avec une croissance annuelle de l’emploi de 6%, qui malheureusement n’a pu se maintenir", a-t-il expliqué. "Il faut souligner que, malgré une croissance moyenne de l’emploi intérieur de seulement 2% actuellement, l’emploi continue tout de même de croître", a rappelé François Biltgen.

Le ministre de l’Emploi a également souligné le caractère atypique du marché du travail luxembourgeois, qui continue à créer des emplois sans pour autant pouvoir absorber les demandeurs d’emploi, dont le nombre est également en augmentation. Pour la période 2002 – 2003 ce phénomène serait surtout du à la restructuration de la place financière luxembourgeoise, qui aurait entraîné une perte d’environ 800 emplois pendant cette période, selon François Biltgen.

La question des nouveaux emplois créés et majoritairement occupés par des travailleurs frontaliers a également fait partie des discussions. "Nous avons tout au long des 20 dernières années eu besoin de frontaliers", a dit le ministre et de continuer, "le marché du travail luxembourgeois, de par sa spécificité et sa petite taille, se subdivise encore en d’autres petits sous-marchés qui nous obligent à chercher de la main-d’œuvre au delà de nos frontières puisqu’elle n’est pas disponible ici".

François Biltgen, a également abordé les sujets de l’éducation et de la formation des jeunes au Luxembourg. "Il faut que les jeunes acquièrent une bonne formation initiale, pas seulement spécialisée dans un domaine d’activités précis, mais qui leur permette plus tard d’être flexible et mobile", a-t-il préconisé. D’après lui, il faut continuellement poursuivre l’apprentissage et la formation, afin de toujours être en adéquation avec le marché du travail et ses besoins.

En ce qui concerne la réduction du temps de travail au Luxembourg, François Biltgen a fait remarquer qu’ "une semaine généralisée à 35 heures, n’aurait certainement pas les effets escomptés en ce qui concerne la diminution du chômage au Luxembourg" et d’ajouter "ce ne sont pas les emplois qui manquent à Luxembourg car les emplois créés au Luxembourg ne s’adressent pas nécessairement aux chercheurs d’emploi disponibles, ce qui tronque finalement l’adéquation entre l’offre et la demande". Pour François Biltgen, l’introduction généralisée de la semaine à 35 heures, pourrait même entraîner des problèmes de productivité et aggraver les carences de personnel dans certains secteurs déjà en pénurie. De toute façon, pour le ministre cette mesure ne signifierait pas obligatoirement des embauches dans d’autres secteurs. "Mais je suis d’avis qu’il faut continuer à lancer des réflexions concernant la réduction du temps de travail dans certains secteurs et à l’intérieur de conventions collectives de travail. Certains mécanismes ont déjà été intégrés dans notre politique PAN et de nouveaux mécanismes sont en cours de discussion avec les partenaires sociaux", a ajouté le ministre.

La grande quantité d’heures supplémentaires et les conséquences sur l’emploi ont aussi pu être commentées. Le ministre a rappelé que le Luxembourg dispose d’une législation restrictive en ce domaine car les heures supplémentaires doivent être autorisées par ministre du Travail et de l’Emploi. "Nous contactons régulièrement les entreprises qui se servent systématiquement d’heures supplémentaires et discutons avec elles de possibilités alternatives. Nous envoyons aussi des questionnaires aux entreprises, qui licencient dans certains départements tout en se servant de nombreuses heures supplémentaires dans d’autres départements", a expliqué le ministre avant de conclure: "Les heures supplémentaires, par rapport à d’autres mesures, sont de toute façon parmi les plus coûteuses pour l’entreprise".

Le ministre a aussi parlé du projet de loi concernant l’aide à l’emploi. Dorénavant les entreprises seront intégrées dans le plan d’initiatives, car il ne s’agit pas uniquement d’offrir du travail mais également tout un réseau d’aide et de conseil aux salariés. "Il faut absolument accompagner ces salariés pendant quelques mois à travers une structure", a ajouté François Biltgen en signalant que très souvent les personnes chercheuses d’emploi ont, hormis les problèmes de formation, encore d’autres problèmes dans leur vie quotidienne. Le ministère du Travail, à travers le projet de loi, souhaite également contrôler et analyser plus précisément l’adéquation des personnes pour les postes demandés et les différentes initiatives d’aide à l’emploi. La transparence financière est aussi prévue par ce projet de loi, a complété le ministre.

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