Anne Brasseur, ministre de l‘Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports, a assisté le 20 mai 2003 à la présentation des projets réalisés par les élèves des classes de 12e du Lycée technique "Ecole de commerce et de gestion". Les projets remplacent les stages en entreprise et reposent sur un nouveau concept pédagogique dont l’objectif est de favoriser l’autonomie et la responsabilisation des élèves.
Concept et objectifs
Dans le cadre de la réforme de la division administrative et commerciale du régime technique, le projet en classe est venu remplacer le stage de 4 semaines en entreprises dans toutes les classes de 12e de l’enseignement secondaire technique.
Depuis la rentrée scolaire de septembre 2002, la nouvelle grille de la division administrative et commerciale du régime technique prévoit donc que tous les élèves des classes de 12e de la division précitée travaillent en groupe sur des sujets de projets définis respectivement sélectionnés par eux-mêmes. Nouveau concept pédagogique, ces projets visent à transposer les principes d’une nouvelle culture d’enseignement et d’apprentissage dans la formation commerciale.
Les travaux de projets d’une durée de 10 jours se déroulant tout au long de l’année scolaire sont scindés en 4 phases comme suit:
la phase d’initiation et de définition du sujet du projet,
la phase de description et d’organisation,
la phase d’exécution,
la phase de conclusion (rédaction et présentation).
Ces phases se suivront dans le temps, mais n’auront pas forcément lieu de façon contiguë.
Afin de permettre aux écoles de faire face avec une certaine souplesse aux modalités d’application qui peuvent varier d’un projet à l’autre, chaque établissement scolaire définit de façon autonome les modalités générales de l’organisation du déroulement des travaux de projets. Ensuite, il revient à chaque conseil de classe de se charger de la mise en œuvre des modalités et dispositions retenues au niveau de l’établissement scolaire.
L’objectif principal visé par le projet est d’offrir aux élèves la possibilité de mener en groupe, sous responsabilité partagée, un travail concret qui va de la conception par la production achevée à la présentation publique, sous condition que leur projet soit validé par la direction, qu’ils utilisent les outils de gestion de projets et que leur projet soit soutenu par un commanditaire de préférence du monde économique, culturel et social.
Les apports pédagogiques plus détaillés de cette pratique en milieu scolaire sont décrites dans l’annexe intitulée "Principes et fondements de la gestion de projets en milieu scolaire".
Spécificités du projet
Un projet est à gérer par un groupe d’au moins quatre élèves. Le nombre des élèves que comportera le groupe est fonction de l’envergure du projet et des possibilités d’organisation de chaque établissement scolaire. Plusieurs groupes d’élèves peuvent gérer un projet unique par classe.
Les projets peuvent s’attacher à une ou plusieurs branches. Ils peuvent avoir un caractère transfrontalier ou être traités dans le cadre d’une des différentes initiatives européennes.
Ils peuvent être effectués à l’établissement scolaire, auprès d’une entreprise, d’une administration ou d’une association.
En vue d’un enrichissement de la pédagogie par projets, les établissements sont encouragés à favoriser les synergies avec le monde économique, social ou culturel.
Choix des sujets
Chaque sujet de projet doit être validé par le directeur de l’établissement scolaire, le conseil de classe entendu en son avis. Le sujet peut concerner un domaine économique, social ou culturel. Il doit être adapté aux capacités, aux affinités et aux intérêts des élèves.
L’accompagnement et la coordination
Chaque groupe d’élèves est suivi tout au long du projet par un tuteur, titulaire de la classe. Le tuteur supervise la coordination et assure le bon déroulement du projet.
Pendant la durée du projet, les titulaires qui n’assureront pas la charge de tuteur se regrouperont dans une cellule de compétences. Chaque membre de la cellule se tiendra à la disposition des élèves en leur offrant sa compétence et son expertise ou/et participera à des travaux d’organisation.
La note finale
La note finale du projet se base sur une évaluation du processus, du produit et de la présentation, dont la répartition est la suivante:
Produit: 40% (24 pts), processus 40% (24 pts) et présentation 20% (12 pts)
Note individuelle 1/3 (12pts) et note groupe 2/3 (48 pts).
La note ainsi que le sujet du projet sont inscrits sur le bulletin du 3e trimestre.
Programme de formation en gestion de projets
Vu que le projet, dans sa structure proposée, représente une nouveauté dans la formation réformée, des actions de formation en gestion de projets ont été programmées pour les titulaires de ces classes.
Le programme de formation élaboré en étroite collaboration avec le Wirtschaftskompetenzzentrum des Pädagogischen Instituts des Bundes in Wien comporte un cycle de 6 jours de formation, groupé en 3 parties:
Partie A: 3 jours de formation Grundlagen des Projektsmanagements;
Partie B: 1 jour de formation Coaching von Projekten;
Partie C: 2 jours de formation Konfliktmanagement und Päsentationstechniken.
La participation au premier cycle de formation a connu un grand succès auprès des professeurs enseignant en classe de 12e de cette formation commerciale. Les chiffres sont les suivants:
Partie A: 153 enseignants; Partie B: 77 enseignants; Partie C: 48 enseignants.
Si la formation continue du premier cycle a été assurée entièrement par un formateur du Wirtschaftskompetenzzentrum de Vienne, il est à relever que pour les nouveaux cycles, la collaboration sera intensifiée dans la mesure qu’un formateur luxembourgeois prendra en charge la partie A portant sur l’initiation en gestion de projets.
Les projets de l’année scolaire 2002/2003
Pour cette première année, les 421 élèves inscrits en classe de 12e, répartis en 22 classes, ont travaillé dans plus de 80 projets. Actuellement les présentations de ces projets ont lieu dans tous les lycées et lycées techniques publics et privés concernés, à savoir: LTECG, LTML, LTB, LTC, LCE, LN, LTETT, LTL, EPF, EPMC, EPND, EPSA.
La majorité des projets appartiennent aux domaines social (49%) et économique (31%); presque la moitié des projets sont soutenus par un commanditaire externe.