Conseil européen à Thessalonique en Grèce

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne et leurs homologues des futurs membres de l’UE se sont rencontrés pour un Conseil européen du 19 au 21 juin 2003 à Thessalonique, en Grèce. Le gouvernement luxembourgeois y était représenté par le Premier ministre Jean-Claude Juncker, la Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer et le ministre du Travail et de l’Emploi François Biltgen. Ce Conseil européen a été suivi d'un sommet Union européenne - Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Ancienne République Yougoslave de Macédoine ainsi que Serbie et Monténégro) qui a eu lieu le 21 juin 2003.

Le Conseil européen a débuté le 19 juin avec la traditionnelle rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement avec le président du Parlement européen Pat Cox.

Lors de la session de travail et du dîner de travail qui ont suivi cette rencontre, le Conseil européen a discuté du dossier migrations et asile et plus particulièrement de nouvelles initiatives en vue d’une véritable coordination, sur une base opérationnelle, entre les corps de surveillance des frontières des pays membres ainsi que du développement d’une bonne coopération avec les pays tiers pour la maîtrise des flux migratoires dans le cadre de leurs relations contractuelles avec l’Union européenne.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont manifesté leur volonté créer une base de données commune sur les visas pour lutter plus efficacement contre l’immigration. En matière de droit d’asile, le Conseil européen a rappelé "qu’il était déterminé à mettre en place un régime d’asile européen commun". Une proposition britannique visant à créer des "zones de protection" sous l’égide de l’Union européenne n’a pas été retenue.

D’autres discussions concernaient la situation en Irak et au Proche et Moyen-Orient et le rapport du Haut-Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune, Javier Solana, sur la sécurité européenne. Le Conseil a demandé au Haut-Représentant de finaliser ses travaux en vue d’une adoption de la stratégie de sécurité de l’Union européenne au sommet de clôture de la présidence italienne en décembre 2003.


Jean-Claude Juncker et Jose Manuel Barroso

L’ordre du jour des réunions du 20 juin prévoyait exclusivement des débats sur le projet de constitution élaboré et adopté par la Convention sur l’avenir de l’Europe le 13 juin 2003.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont eu un échange de vues avec le président de la Convention Valéry Giscard d’Estaing et ont adopté le projet comme document de base pour la conférence intergouvernementale à laquelle il incombera de décider de la version finale de la future Constitution jusqu’au printemps 2004 et qui devra avoir lieu à partir du mois d'octobre 2003 pour se terminer avant les élections européennes de juin 2004.


Jean-Claude Juncker et Lydie Polfer lors de la conférence de presse

"Douze pays ont dit qu'ils auraient des points sérieux à soulever", a précisé le Premier ministre Juncker à l'égard du projet de Constitution, "mais je crois qu'on n'assistera pas au risque de voir remis en cause les principaux acquis de la Convention".

Jean-Claude Juncker, avec d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, réclame néanmoins certaines "clarifications". Le Premier ministre a ainsi cité la création d'un "président stable" de l'UE, qui suscite des réserves du Luxembourg comme de plusieurs autres "petits" pays. Il a également estimé qu'il faudrait clarifier la question des présidences des différents conseils des ministres de l'UE, question qui n'a pas été tranchée par la Convention. Le Premier ministre a aussi jugé qu'il faudrait "ouvrir la voie à un vote à la majorité qualifiée" en matière de politique étrangère, une disposition rejetée notamment par la Grande-Bretagne qui entend garder son droit de véto dans ce domaine.

Aux dires du Premier ministre Jean-Claude Juncker, il y a un consensus parmi les dirigeants européens pour adopter avant la fin de l'année le projet de Constitution de l'UE.

Le Conseil européen a également décidé de la candidature de Jean-Claude Trichet à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). Concernant la succession de Wim Duisenberg à la tête de la Banque centrale européenne, le Premier ministre a déclaré lors d'une conférence de presse que le Français Jean-Claude Trichet "est le candidat naturel et non contesté" à la présidence de la BCE.

Lors du sommet Union européenne - Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Ancienne République Yougoslave de Macédoine ainsi que Serbie et Monténégro), le Conseil s’est dit "résolu à soutenir pleinement et efficacement la perspective européenne des Balkans occidentaux, qui feront partie intégrante de l’UE dès qu’ils répondront aux critères établis".

A noter que le Conseil européen de Thessalonique a été le dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à avoir lieu dans un pays membre assurant la présidence rotative du Conseil de l’Union européenne. A partir du 1er juillet 2003, tous les Conseils européens auront lieu à Bruxelles.

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